La section provinciale de l'Organisation des transporteurs du Houet traverse une crise sans précèdent depuis près de deux mois maintenant. Et pour cause! De multiples contestations ont lieu depuis l'avènement de l'insurrection populaire au niveau de la désignation du président. En effet, après avoir «chassé» l'ancien président, Sidiki Barro, qu'ils estimaient être du régime déchu, l'honneur était revenu à Seydou Bouro Sawadogo d'être élu comme président. Mais en l'espace de deux mois, l'Otraf/Houet a connu quatre (4) présidents. Mais pour l'heure, ce sont El hadj Seydou Bouro Sawadogo et El Hadj Youba Zongo qui se disputent le «chapeau du chef». Mais avant, c'est Issiaka Korbéogo qui s'était installé lorsque Sidiki Barro a été évincé par les transporteurs. Une fois élu de façon plus ou moins consensuelle, Seydou Bourro avec une équipe de 46 membres avaient occupé les bureaux pour travailler. Pendant ce temps, une autre équipe de l'ancien bureau (celui de Sidiki Barro) non contente, cogitait sur comment reprendre le pouvoir. Une situation qui n'a pas laissé le bureau national indifférent. Il s'est saisi de la situation en dépêchant une mission à Bobo-Dioulasso le samedi 27 décembre en vue de superviser l'élection d'un président consensuel.
Youba Zongo élu sous haute surveillance policière
Initialement prévue pour 9 heures, c'est finalement aux environs de 10 heures que l'assemblée générale a débuté dans une ambiance tendue. Et c'est à la Maison des associations de lutte contre le Sida qu'a eu lieu la rencontre sous haute surveillance policière. Une fois installé au présidium, Issouf Maïga, Secrétaire général du bureau national a procédé à la lecture des textes réglementant la mise en place des membres du bureau de l'Otraf. Mais aucun candidat ne se prononcera. C'est ainsi que les transporteurs présents ont, à l'unanimité (sans les transporteurs proches de Seydou Bouro), désigné El hadj Youba Zongo comme président de l'Otraf/Bobo. Il a, en attendant de former le bureau, invité ses pairs à l'accompagner pour mener à bien les missions à lui confiées. Seydou Bouro qui n'était pas lui aussi présent à l'élection, commente tout de même au téléphone. ««On a dit bureau des transporteurs. Il serait légitime s'il avait été élu dans les locaux de notre siège. Pourquoi aller tenir la rencontre des transporteurs ailleurs, alors que nous avons un siège? Ils le savent. Aussi, ce n'est pas à Ouagadougou de nous imposer un président. Ce n'est pas le bureau de Ouagadougou, mais, celui de Bobo. Comment quelqu'un peut résider à Ouagadougou et diriger une section de transporteurs à Bobo? De toutes les façons, nous sommes là. On ne sait pas quel siège ce président et les membres de son bureau vont occuper pour travailler. Les transporteurs de Bobo ne le reconnaissent pas comme leur président», a-t-il dit.Le nouveau président est bien conscient de cette question de résidence. Mais il n'en fait pas un problème majeur car dit-il: «mon vice-président sera de Bobo. Il me représentera valablement. Aussi, mon téléphone n'est jamais éteint. Je vais remettre mon numéro à tous pour qu'ils puissent me joindre aux moments opportuns. Je viens souvent à Bobo, car ma famille y réside». Les jours à venir pourront être turbulents, car beaucoup n'entendent pas admettre la légitimé du nouveau président même si le chef de mission Mamadou Kaboré a invité les transporteurs à plus de cohésion en se démarquant des questions politiques et de personnes.
Bassératou KINDO
