Ex-secteur 30 de Karpala : Ils bloquent la circulation pour réclamer le goudron

| 09.12.2013
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Ex-secteur 30 de Karpala : Ils bloquent la circulation pour réclamer le goudron
© DR / Autre Presse
Ex-secteur 30 de Karpala : Ils bloquent la circulation pour réclamer le goudron
Un goudron partant de la station SOGEL-B jusqu'au cimetière de Karpala ; c'est le motif qui a amené les jeunes à barricader la voie à la fin du goudron, ce 8 décembre 2013. Notons que certains intervenants ont voulu garder l'anonymat pour des raisons propres à eux.

Passage interdit sur la voie à partir de la station SOGEL-B de Karpala, juste à côté du terminus de la ligne du bus 1. Ainsi en ont décidé les jeunes de l'ex-secteur 30 de Karpala de Ouagadougou, désormais secteur 51 de l'arrondissement 11. Mécontents, ils ont barricadé la fin de la voie goudronnée, le 8 décembre dernier, pour exiger un goudron.

« Nous méritons de respirer de l'oxygène »

Un goudron, qui devrait partir de la station jusqu'au cimetière de Karpala. Et les messages qui étaient inscrits sur les pancartes étaient bien clairs : « Pas de goudron, pas de circulation », « nos familles ne veulent plus la poussière », « On est fatigué ». Joint au téléphone, alors que nous étions en pleine conférence de rédaction, nous nous sommes rendu sur les lieux pour faire le constat. Patrick Kora, un résident du quartier, se prononce en ces termes : « Nous méritons de respirer de l'oxygène ». En effet, a-t-il dit, l'état de la voie (poussière, nids-de-poule...) fait qu'elle est impraticable, notamment en saison pluvieuse. « Nous passons le temps à boucher les trous, mais quand nous rentrons dans les maisons et que nous faisons le ménage, ce n'est que la poussière », fera savoir ce dernier. Il urge de trouver une solution à la situation, solution que Patrick Kora juge réalisable. « Nous ne revendiquons pas l'impossible, ce n'est qu'un goudron et ce n'est même pas la totalité. Et ça ne fait pas plus d'un kilomètre de voie », a-t-il justifié. Pour lui, les voies ne sont goudronnées que sur papier alors que la réalité est tout autre. La situation de la voie est un handicap et une source de maladies pour les enfants, les femmes et les riverains. « Les gens payent les impôts alors que rien n'est fait. A chaque fois, on racle la voie et on passe le temps à vouloir l'arroser entraînant des dépenses inutiles. Un bon goudron sur un kilomètre, ça ne fait rien », a-t-il ajouté. Les jeunes ont affirmé avoir approché, en vain, les autorités de la mairie sur la question alors que, selon eux, les autorités empruntent cette même voie. La solution des ralentisseurs qui avait été adoptée auparavant n'a plus d'effet pour les manifestants, car les usagers sont devenus des « cascadeurs ». Un autre jeune, visiblement remonté et sidéré, nous lance ceci : « J'ai fait plus d'un kilomètre pour venir manifester mais, à ma grande surprise, chacun s'arrête devant sa porte pour réclamer le goudron ». Alors qu'il s'agit, à son avis, d'une noble revendication. « Le combat que nous menons est un combat pour tout le monde et ce sont les usagers qui vont en bénéficier », a-t-il mentionné. Pour lui, il faut que les gens trouvent des solutions où il y a des problèmes. « Allez-y à Ouaga 2000, vous verrez des voies que personne ne va emprunter, mais elles sont goudronnées. Alors que nous, nous sommes ici avec la poussière qui nous rend malades. Nous ne pouvons pas comprendre cela », a-t-il conclu. Lorsque nous quittions les lieux aux environs de 9h 20, la voie était toujours bloquée, amenant ainsi les usagers à rebrousser chemin.

Catherine PILABRE

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