D'un coût total de 3 800 000 000 F CFA, la phase- pilote du Projet national de traitement et de valorisation des déchets plastiques couvrira les 13 régions du Burkina Faso pour une durée de 3 ans. De l'avis du ministre de l'Environnement et du Développement durable, Salif Ouédraogo, pour l'année 2014, 1 800 000 000 F CFA seront investis pour l'achat de broyeurs pour chaque région, à aider les collectivités à construire des lieux d'entreposage et à payer les femmes et les jeunes chargés de la collecte des déchets plastiques. Dans sa mise en œuvre, a-t-il poursuivi, il s'agira d'organiser la collecte, le transport, le stockage et la valorisation sécurisée des déchets plastiques et de mettre en place une filière opérationnelle de gestion de ces déchets à travers l'équipement des régions ainsi que la formation des acteurs. Par ailleurs, M. Ouédraogo a indiqué que le projet permettra de sensibiliser les conseils municipaux, régionaux et la population aux bonnes pratiques de gestion des déchets plastiques et à terme, il sera transféré aux communes et aux acteurs locaux du domaine. « Nous voulons faire de la gestion des déchets plastiques, une source d'emplois et de revenus. Nous sommes en train de réfléchir à deux prix. 100 F CFA/kg pour les sachets sales parce que les saletés faussent le pesage et 125 F CFA/kg pour les sachets propres. Ces sachets seront broyés pour réduire le volume et seront recyclés en granulé pour être mis à la disposition des artisans pour en faire des pavés, poubelles », a expliqué le ministre Ouédraogo.
Dans le souci de mieux réussir la mise en œuvre du projet, des conventions ont été signées entre le ministère en charge de l'environnement et 4 associations intervenants déjà dans la gestion des déchets plastiques au Sahel.
Les parlementaires sollicités
C'est à ce titre que la présidente de l'Association féminine Dotinogo du Sahel, Sabine Ouédraogo a remercié le gouvernement d'avoir initié ce projet. « Cette signature de convention est une opportunité pour notre association d'être plus visible sur le terrain. Si le ministère nous a fait confiance, c'est que nous avons notre rôle à jouer pour la réussite du projet. Nous travaillons déjà avec les services techniques de la mairie de Dori mais nous allons redoubler d'efforts pour plus d'acquis », a déclaré Sabine Ouédraogo.
Le gouverneur de la région du Sahel, le colonel-major Boureima Yiougo, tout comme le maire de Dori, Arba Hama Diallo, ont salué le projet. A entendre le gouverneur, c'est une réponse concrète à une des préoccupations des populations sahéliennes. En effet, a-t-il dit, elles sont confrontées quotidiennement à des pertes d'animaux, du fait de la consommation des sachets plastiques. C'est pourquoi, il a rassuré le ministre de l'environnement que le Sahel tout entier soutient le projet et s'engage à le promouvoir sur l'ensemble du territoire régional. Pour ce faire, le gouverneur a lancé un appel aux opérateurs économiques, à la Ligue des consommateurs, aux jeunes, aux femmes aux associations et aux ONG de faire de ce projet, leur affaire à travers des actions concrètes de sensibilisation et de collecte des déchets plastiques. En outre, il les a invités à adopter de nouveaux comportements par rapport à l'utilisation des sachets plastiques et ce, pour le bonheur de tous les habitants de la région et partant du Burkina Faso. Quant au maire, il a affirmé que c'est le moment d'agir pour sauver le cheptel en mobilisant toutes les couches de la population en vue d'arriver à éliminer les déchets plastiques.
Salif Ouédraogo a confié que le plastique, matière non biodégradable, peut rester dans l'environnement pendant plusieurs centaines d'années, entraînant d'abord la destruction du cheptel par suite de l'ingestion des sachets plastiques par les animaux. Ensuite, il provoque l'imperméabilisation des sols, occasionnant des pertes au niveau de la productivité agricole et l'insuffisance de la recharge de la nappe phréatique. Enfin, le plastique entraîne l'obstruction des caniveaux pouvant engendrer des inondations et la prolifération de microbes pathogènes et les moustiques, vecteurs du paludisme, sans oublier la dégradation de la qualité de l'air et des pollutions visuelles et olfactives. Pour maîtriser la problématique des déchets plastiques au Burkina Faso, le conseil des ministres a adopté le 18 décembre 2013, un projet de loi qui sera examiné le 20 mai prochain par les parlementaires. Ce projet de loi porte sur l'interdiction de la production, de l'importation, de la commercialisation et de la distribution d'une catégorie de sachets et emballages non biodégradables.
Souaibou NOMBRE
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