Le trafic de l’espèce asine continue au Burkina Faso, en dépit des récentes mesures annoncées pour sa protection. Ainsi, dans sa livraison, d’hier mercredi 31 août 2016, le quotidien national Sidwaya qui a publié l’information, selon laquelle «près de 300 ânes ont été interceptés à Manga». Selon le journal, c’est la brigade mobile des douanes de cette ville-capitale de la région du Centre-Sud qui a effectué la prise. Il précise que la dernière interception par la douane a eu lieu, le mardi 30 août dernier, quand un véhicule transportant 143 têtes était en passe de traverser la frontière vers une direction inconnue. «Les douaniers avaient déjà intercepté un véhicule qui transportait plus de 140 ânes vers la même direction», indique-t-on.
Il y a de cela quelques jours, le ministre burkinabè des ressources animales et halieutiques, Sommanogo Koutou, lors d’une conférence, avait annoncé que durant le premier semestre de l’année en cours, 65 000 peaux d’ânes ont été exportées, de façon illégale au Burkina Faso. Il avait expliqué que l’espèce asine risque de disparaître du Burkina Faso d’ici à fin 2019, si rien n’est fait. A l’entendre, les quantités exportées dans ce circuit mafieux sont deux fois plus importantes.
L’exportation de la peau d’ânes commence timidement, en début 2015, puis prend de l’ampleur, au fil des mois, avec l’arrivée des apothicaires chinois.Au regard de la menace palpable qui pèse sur cette espèce, le gouvernement burkinabè a entrepris des mesures pour sa protection.
En effet, le 3 août, le conseil des ministres a adopté un décret portant réglementation de l’abattage et de l’exportation des asins, des camélins, des équins et de leurs produits au Burkina Faso. L’adoption de ce décret permet de doter le pays d’un cadre juridique réglementant l’abattage et interdisant l’exportation de ces espèces animales et de leurs produits dérivés.
Avec cette nouvelle interception et surtout la quantité concernée, les autorités sont interpellées et doivent intensifier la lutte .
Alexandre TRAORE