Syndicats : le F-SYNTHER demande des comptes à la directrice régionale du Plateau-central

| 30.07.2016
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La Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), a convoqué la presse en urgence ce jeudi 9 mai 2016, à Ouagadougou. Le corps enseignant du secondaire est mobilisé sur l’ensemble du pays. Boycott du BEPC et des évaluations de fin d’année, assemblées générales,  sit-in devant la direction du Ministère de l’éducation du secondaire  et du supérieur (MESS). Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
La Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), a convoqué la presse en urgence ce jeudi 9 mai 2016, à Ouagadougou. Le corps enseignant du secondaire est mobilisé sur l’ensemble du pays. Boycott du BEPC et des évaluations de fin d’année, assemblées générales, sit-in devant la direction du Ministère de l’éducation du secondaire et du supérieur (MESS). Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Par cette lettre ouverte avec ampliations à certaines institutions, dont les médias, le F-SYNTER proteste contre les agissements de la Directrice régionale du plateau central sur le choix des correcteurs aux examens du BEPC, BAC et BEP...


« A Madame la Directrice Régionale du MENA/ Plateau Central

Objet : Protestation contre la répression de nos militants et sympathisants

Madame la Directrice Régionale,

C’est avec forte indignation que nous avons constaté la mise à l’écart des militants et sympathisants de de la F-SYNTER de la session du Bac après qu’ils aient respecté le mot d’ordre du BNF (Bureau National F-SYNTER) qui suspendait la participation des militants et sympathisants au second tour du BEPC, CAP et du BEP. Cette situation est inquiétante en ce sens que c’est seulement dans la région du Plateau Central que ce phénomène s’est développé et il intervient alors même que les syndicats venaient de signer un protocole d’accord avec le ministère des enseignement supérieur de la recherche scientifique et de l’innovation qui a permis de suspendre le préavis de grève illimitée qui devrait commencer le 16 juin 2016.

Madame la DR, en signant le protocole d’accord, la F-SYNTER s’est engagée à contribuer au bon déroulement de la session du Bac. C’est ce qui explique que l’office du Bac n’a pas fait de discrimination dans l’attribution des convocations et ce, sur toute l’étendue du territoire national. En effet, nous avons constaté que des enseignants qui ont officié dans les classes de terminale ont été ignorés dans l’organisation du Bac au profit de ceux qui n’ont pas tenu ou n’ont jamais tenu la classe de terminale. Par exemple à Zorgho, Mogtedo, Meguet, Ziniaré, Boussé... nombreux sont les militants et sympathisants qui se sont vus mis à l’écart de la session du BAC (correction, secrétariat, et même surveillance,...).

Madame la DR, la coordination considère qu’il s’agit d’une répression contre nos militants et sympathisants orchestrée par votre Direction Régionale suite à leur participation au mot d’ordre du BNF dans la région. Les cas de trois camarades (Kologo Demis à Ziniaré, Kambou David à Zorgho et Dabiré Cyrille à Mogtedo) nous confortent dans notre analyse. Le camarade Kologo avait été informé par l’administration de son établissement qu’il avait une convocation pour corriger au jury 259 de Ziniaré. Par la suite l’administration lui fit savoir que c’était une erreur. Pourtant, il n’y a pas deux KOLOGO qui sont professeurs d’Histoire-Géographie au lycée Bassi. Malheureusement, vos dispositions de remplacement n’ont pas fonctionné comme il se doit puisque le président du jury du camarade KOLOGO l’a contacté pour lui signifier que son nom a été rayé de la liste des correcteurs mais qu’il pouvait appeler l’office du Bac pour comprendre.

Quand il a appelé l’office du Bac, on l’a référé à sa DR car toutes les convocations du Plateau centre ont été envoyées. Il en est de même pour les camarades Kambou (Zorgho) et Dabiré. Kambou fut informé par son président de jury depuis Pouytenga qu’il a été remplacé du fait qu’il était absent aux concertations entre correcteurs. Quant à Dabiré, il reçut un message du président du jury 259 (Ziniaré) pour participer à la délibération alors qu’il n’avait pas reçu de convocation. Madame la DR, qui a donné l’ordre de rayer ou de retenir les convocations des correcteurs ? En tant que DR pouviez-vous remettre en cause un protocole d’accord du gouvernement ? Nous notons là, que vous êtes allée au-delà de vos prérogatives. Sinon, Madame la Directrice, quelle explication pouvez-vous donner à cela ? Qui gère les convocations au niveau de la région ? Ces cas sont si flagrants et nous donnent la confirmation que vous avez décidé de remplacer les camarades concernés par la session du Bac par d’autres, jugés « dociles ».

Ainsi des stagiaires se retrouvent parmi les examinateurs dans un contexte où vous avez juré de ne pas travailler avec des stagiaires et des vacataires aux examens même s’ils ont tenu des classes d’examen ( cf rencontre du 17 mai 2016 à la DR avec le Bureau de la coordination). Les explications que vous avez données le 23 juin 2016 à 16h, sur la situation ne nous convainquent point. Pire, elles confirment que vous n’aviez pas le courage d’assumer vos choix.

Madame la directrice, notre compréhension de cette situation est qu’il s’agit d’une répression des militants et sympathisants pour leur engagement syndical. Le Bureau de la coordination n’est pas étonné par cette option de la DR. En rappel, en 2015, pour couvrir la mauvaise gestion au lycée départemental de Twiré, vous avez doublement sanctionné le personnel surtout enseignant dudit établissement : suspension aux examens du BEPC, gel des dus liés aux heures supplémentaires et frais d’organisation des examens blancs. A la session du BEPC 2016, la même répression s’est abattue sur le camarade Zongo du lycée départemental de Boudry au motif qu’il a eu des « comportements irresponsables ».Quel comble quand on sait, Madame la directrice régionale, que vos discours jurent avec des déclarations d’ouverture au dialogue avec les partenaires sociaux dont vous nous avez gratifiées depuis votre arrivée dans la région.

Madame la directrice régionale, il est clair à travers votre acharnement sur les militants et sympathisants, que vous leur niez un droit constitutionnel : le droit de grève. Vous assimilez même ce droit à des « comportements irresponsables ». En clair votre ambition dans la région n’est pas de jouer un rôle de coordination, mais de travailler à faire disparaitre le mouvement syndical par la répression alors même que les indemnités servies aux examens et l’augmentation de leur taux dont vous bénéficiez en tant que superviseur aux examens sont des acquis de ceux que vous appelez irresponsables. Du reste nous sommes informés de ce que vous êtes. Dans la région du centre Ouest, malgré vos méthodes rétrogrades et répressives, le mouvement syndical est resté fort et combatif dans cette région. Il en sera de même ici au plateau central.

Le Bureau de la Coordination ne saurait accepter cette forfaiture teintée de calcul politique. Ce calcul ne doit pas se faire aux dépens de nos militants et sympathisants. Ainsi, par la présente, il vient :

Dénoncer et condamner énergiquement la dérive autoritaire dont vous avez fait montre ;

Vous inviter à :

  • Vous ressaisir et savoir raison garder dans la gestion des crises surtout quand celles-ci relèvent d’une autre compétence,
  • Vous pencher sérieusement sur les préoccupations contenues dans les P.F.R en souffrance dans vos tiroirs au lieu de vous acharner sur les militants et sympathisants qui ont travaillé durant l’année dans des conditions stressantes ;
  • Vous tenir pour responsable de la détérioration du climat de travail dans les établissements à la rentrée 2016-2017 ;
  • Réaffirmer sa solidarité aux camarades des Cascades injustement sanctionnés ;
  • Lancer un appel aux secteurs et comités à se mobiliser pour faire échec aux dérives autoritaires, combattre l’arbitraire et la division des travailleurs qui sont en train de faire lit dans la région.

Madame la directrice régionale, convaincu que vous percevrez le sens de cette démarche, nous vous prions d’agréer l’expression de notre engagement constant à défendre les intérêts des travailleurs."

Ampliations :
BNF
BRC
Secteurs et Comités
Presses
Gouvernorat du Plateau Central

Pour le Bureau de la Coordination
BAMBORE Abdoulaye
Coordonnateur

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