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Syndicats : le Collectif syndical CGT-B donne un délai d’une semaine au Gouvernement, sinon…

| 01.04.2016
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Syndicats : le Collectif syndical CGT-B donne un délai d’une semaine au Gouvernement, sinon…
© DR / Autre Presse
Syndicats : le Collectif syndical CGT-B donne un délai d’une semaine au Gouvernement, sinon…
Le Collectif syndical de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) a tenu une conférence de presse ce jeudi 31 mars 2016 à Ouagadougou pour se prononcer sur la violation de certains textes et menace de lancer un mot d’ordre de grève...


Bassolma Bazié, porte-parole du Collectif syndical CGT-B, rappelle de prime abord que l’Unité d’action syndicale (UAS) a rencontré le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, et le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Promotion Sociale, Clément P. Sawadogo, respectivement les 23 et 25 février 2016.

Lors de la rencontre avec le premier ministre, bien que ce fusse une prise de contact, les difficultés liées à la mise en œuvre de la loi 081, qui a remplacé la loi 013, et au fait que la transition ne l’aurait pas budgétisée, ont été évoquées par celui-ci. Le Collectif syndical CGT-B estime de ce fait que cela est comme une remise en cause des engagements du communiqué final de la rencontre Gouvernement/Syndicats signé le 11 septembre 2015...

Pendant la rencontre avec le ministre en charge de la Fonction publique, Clément P. Sawadogo, il est ensuite ressorti en conclusion qu’au plus tard le 15 mars, les organisations syndicales recevront le chronogramme précis de mise en œuvre des engagements pris le 11 septembre 2015, lors de la rencontre Gouvernement/Syndicats, le gouvernement s’étant donc ravisé...

Velléités de remise en cause des engagements...

Sauf que les choses semblent aller de mal en pis, car d’autres annonces sont venues s’ajouter et qui précisent les velléités de remise en cause de ces engagements, selon le Collectif syndical. Le Collectif cite d’abord la conférence de presse du gouvernement du 03 mars dernier, où le ministre Clément P. Sawadogo dit que d’ici fin 2016, tous les agents de la fonction publique devraient pouvoir bénéficier des avantages liés à la nouvelle loi 081 du 24 novembre et qui est entrée en vigueur le 1er janvier dernier. Cette incidence financière est de l’ordre de 39 milliards de F.CFA, a expliqué le ministre Clément P. Sawadogo.
Le Collectif CGT-B explique alors qu’à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire du 21 mars dernier, la ministre en charge de l’économie a annoncé que c’est un montant de 15 milliards qui a été budgétisé pour régler les arriérés.

Premièrement, le Collectif se demande donc de quels arriérés la ministre parle, puisque tous savent que ces arriérés d’avancement des fonctionnaires s’élèvent à 18 313 O33 700 F.CFA.

Deuxièmement, les 40 milliards de F.CFA dont la même ministre en charge de l’économie parle, comme impact financier de la mise en œuvre de la loi 081, n’est pas le bon montant. Car avec le ministre Clément P. Sawadogo, lors de la rencontre du 25 février dernier, le montant total est de 39 225 125 815 F.CFA, donc un surplus de 774 874 815 F.CFA, ce qui laisse penser que des détournements sont en train de se planifier autour des dus des fonctionnaires.

Le Collectif CGT-B crie ainsi à un scandale indescriptible par la violation des engagements du communiqué final de la rencontre Gouvernement/Syndicats.

2ie toujours dans la tourmente...

Le collectif dénonce en plus un autre manquement par une violation flagrante de la législation du travail à l’institut 2ie. Le Collectif informe d’abord que des élections s’y sont déroulées ce 30 mars dernier, sous haute surveillance des forces de l’ordre. Pour la chronologie des faits, il se trouve que ce 19 février dernier, le Directeur général de 2ie a écrit à la CGT-B pour l’informer de l’intention de l’institut d’organiser des élections. Le 26 février, en réponse au DG, le Bureau national de la F.SYNTER, qui est le syndicat de base de la CGT-B et seule organisation présente à l’institut, écrit pour faire remarquer au DG que sa correspondance n’est pas conforme à certaines dispositions de la réglementation du travail et relatif aux délégués du personnel qui stipule que « ...la date, le lieu, les heures d’ouverture et de fermeture du scrutin sont fixés par le chef d’établissement ou son représentant après accord avec les organisations syndicales suffisamment représentatives au sein de l’établissement... » Cette correspondance invitait donc le DG à entreprendre des échanges pour ce qui a été cité plus haut.

Au lieu de cela, celui-ci, par une correspondance du 03 mars, dit prend acte des précisions du F.SYNTER, mais souhaite pour sa part que les élections se fassent dans la semaine du 21 mars. Et le 15 mars, sans aucun échange, le DG envoie une autre correspondance qui fixe la date des élections au 30 mars. Ce qui lui vaut une correspondance de dénonciation en retour, le 18 mars par la partie contestataire. Six jours plus tard, soit le 24 mars, la direction régionale du travail est saisie pour un arbitrage entre les deux parties, et il est dit que l’employeur n’ayant pas pu communiquer jusqu’à ce jour le collège électoral et devant l’impossibilité de transmettre ladite liste pour que les syndicats puissent vérifier la liste de leurs candidats à afficher trois jours avant les élections, il est demandé au DG ou à son représentant, en l’occurrence le Directeur des ressources humaines, de bien vouloir informer la direction de la nécessité d’une entente entre les deux parties dans la semaine du 29 au 02 avril, ainsi que la nouvelle date retenue pour les élections et les différentes modalités...

Le DG, selon le Collectif, a outrepassé les règles en organisant les élections par un refus de se conformer aux textes, en rejetant les orientations données par l’inspection du travail, en ne publiant aucune liste, le tout au mépris des délégués du personnel. Le Collectif CGT-B informe par ailleurs que c’est compte tenu de cette situation que l’inspection du travail a refusé de venir superviser ces élections, afin de ne pas cautionner une forfaiture...

Vu donc tous ces manquements cités à l’endroit des travailleurs du Burkina Faso, non seulement par le gouvernement, mais aussi par certains employeurs, le Collectif CGT-B s’adresse au gouvernement en lui demandant de respecter les engagements du communiqué final signé lors de la rencontre du 11 septembre 2015 et exige de celui-ci un chronogramme de mise en œuvre. Il condamne également la violation des textes en vigueur et exige sans délai l’annulation des élections qui se sont faites en toute illégalité au sein de l’institut 2ie le 30 mars dernier.

Enfin, pour enfoncer le clou, le Collectif CGT-B dit que « tout en prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, si dans un délai d’une semaine, rien n’est fait, le Collectif syndical CGT-B, seul ou dans le cadre de l’Unité d’action syndicale, déposera un préavis de grève... » Le Collectif exhorte de ce fait les militants, travailleurs à se tenir prêts...

Obissa Juste Mien
(Stagiaire)

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