Le secrétaire général du SYNTSHA Pissyamba Ouedraogo est revenu sur le bilan de un an du pouvoir du Mouvement du Peuple pour le Progrès lors de sa déclaration. Il souligne que ce bilan est plus que décevant car la rupture avec le passé attendue n’a pas eu lieu. Pour lui le pouvoir en place n’a été actif qu’en ce qui concerne le Programme National de Développement Economique et Social (PNDES) considéré comme « l’acquis majeur » selon le président du Faso. Il indique d’ailleurs que le PNDES n’est qu’une émanation de la Stratégie de Croissance Accélérée et du Développement Durable (SCADD), qui répond au plan des puissances impérialistes d’exploitation et d’oppression du Burkina Faso. « Il ne faut pas qu’on se fasse des illusions, le PNDES est un échec car ne va pas résoudre les problèmes des populations »dit-il.
Le SYNTSHA note également que les députés n’ont pas officiellement rejeté les tablettes de la société Huawei encore moins refusé le bonus d’un million de FCFA en fin 2016, et ceux qui ne sont pas au parlement se préoccupent plus de « réconciliation » sans vérité ni justice. Face à ce qui précède, le SYNTSHA pense que les travailleurs n’ont d’autre choix digne que de s’organiser et se battre pour prendre leur destin en main, et la lutte du SYNTSHA au cours de l’année 2016 se situe dans ce cadre.
Bilan et perspectives de cette lutte
Pissyamba Ouedraogo relève le mépris du gouvernement face à leur lutte légale, à travers le refus de dialogue. Il explique que le gouvernement utilise à fond le manque d’informations de l’opinion au sujet de leur grève pour tenter d’opposer les travailleurs à la population « ces manœuvres ont échoué et échoueront grâce à notre mobilisation et notre détermination. » soutient-il.
Soucieux de la santé des populations, les journalistes demandent au SYNTSHA d’épargner la population du manque de service minimum, si toute fois il doit aller en grève. « On n’a pas le choix, nous recherchons des meilleures conditions de travail. On ne demande pas de l’argent ! La grève doit être vue comme un moyen de pression et non de démission vis-à-vis de la santé des populations. Nous estimons que la population devra même nous soutenir » répond Pissyamba Ouedraogo. Le SYNTSHA dit par ailleurs être satisfait de sa lutte passée même si la plateforme n’est pas satisfaite du fait des tergiversations du gouvernement. Il invite en outre les responsables de structures à prendre toutes dispositions utiles pour participer au conseil de direction le 4 fevrier 2017. Pour ce qui est de leurs relations avec le syndicat national des médecins (SYMEB), le SYNTSHA laisse entendre que selon ses informations, le SYMEB prétend que le SYNTSHA ne l’a pas contacté avant de lancer son mot d’ordre, mais on n’a pas besoin d’être contacté pour soutenir une lutte, si on espère que la lutte est légitime on devrait la soutenir. « Nous avons appris qu’ils ont appelé les membres de leur syndicat, pour leur dire de ne pas prendre part à la grève et nous avons pris note » dit-il.
Pissyamba Ouedraogo confie que le SYNTSHA n’a pas participé aux états généraux des hôpitaux tenu du 15 au 18 décembre 2016, car il estime que les conditions de sa participation n’étaient pas réunies.
Emilienne Kaboré