La rencontre était prévue pour se tenir devant le ministère des Mines et de l’Energie mais faute d’autorisation, elle s’est déportée au centre d’éducation ouvrière à Ouagadougou. Le Collectif des travailleurs victimes de la suspension des activités de la société Pan African Minerals, initiateur de la rencontre, demande aux autorités de la Transition de lever immédiatement la suspension de l’exploitation de la mine de manganèse de Tambao.
Le représentant du personnel de la société, Salifou Kassia, a, au nom du Collectif, expliqué que la société a reçu trois lettres de suspension de ses activités. Le danger, selon lui, c’est que le personnel est en chômage technique qui prend fin le 14 octobre 2015. Si le 14 octobre arrive, ça veut dire que l’employeur n’est plus obligé de garder les travailleurs, d’où cette manifestation.
Pour lui, l’Etat même a intérêt à lever la suspension du fait que la société est en droit aujourd’hui de l’attaquer en justice et si elle l’attaque pour suspension sans fondement juridique valable, c’est l’ensemble des Burkinabè qui vont payer. «Si ça arrive, c’est la catastrophe pour le Burkina Faso parce que, c’est le Burkina Faso qui sera condamné et devra payer plusieurs milliards», a précisé Salifou Kassia. Pour éviter d’en arriver là, le Collectif appelle les autorités burkinabè à se pencher sur la question afin de lever la suspension.
Ce qui a conduit à cette suspension, à en croire Salifou Kassia, c’est que l’Etat a invité la société à la table de discussions en janvier 2015. Ensuite, ils se sont retrouvés le 26 févier dernier et l’Etat a posé trois conditions. Il s’agit, premièrement, pour la société, de prendre l’engagement de bitumer la voie entre Dori, Gorom-Gorom et Tambao dans les 6 mois qui vont suivre la levée de la suspension. Ce qui veut dire qu’il faut que la suspension soit levée pour que la société puisse bitumer la voie. Surtout que dans le contrat, c’est l’Etat qui fait l’étude de faisabilité et maintenant ouvre un compte bancaire sur lequel la société va virer les fonds pour que l’Etat effectue les travaux de bitumage.
L’Etat demande également à la société de prendre l’engagement de faire un chronogramme de construction du chemin de fer entre Kaya, Dori, Gorom-Gorom et Tambao et ce chronogramme doit être conforme à celui des autres acteurs intervenant dans les travaux.
L’Etat lui demande enfin de prendre en compte ses engagements inscrits dans l’offre en ce qui concerne la construction des centres de santé et des écoles.
Le Collectif, qui dit prendre tous les Burkinabè à témoin, entend exercer d’autres moyens de pression jusqu’à ce que la suspension soit levée afin de sauver leurs emplois.
Omar Compaoré