A la faveur de sa première sortie médiatique après son assemblée générale constitutive, l'ADP, qui se réclame de la défense de la cause de la jeunesse burkinabè, estime que les jeunes sont déçus de leurs anciens leaders, que ce soit des partis politiques que des Organisations de la société civile. «Ne nous laissons pas manipuler par les leaders qui n'agissent que pour leurs propres intérêts», a lancé le président de l'alliance, Abraham Badolo, qui fait référence à l'actualité socio-politique du moment.
En ce qui concerne les déclarations de biens des membres du gouvernement de la Transition, une question demeure à en croire le président de l'ADP. «C'est vraiment bien mais nous déplorons le fait qu'ils l'ont publié en retard. Nous ne savons pas pourquoi ça a été fait depuis longtemps et que ça a été publié récemment», s'est-il interrogé.
Pour ce qui est du nouveau code électoral voté par le Conseil national de la Transition et dont la mise en œuvre exclut certains candidats aux élections à venir, les initiateurs de la conférence de presse refusent d'afficher leur position. «Nous ne sommes pas pour ou contre, nous n'avons pas de parti pris. Nous disons d'abord que nous devons privilégier l'intérêt de la nation avant les intérêts personnels. Tout ce que nous voulons aussi, c'est l'union des fils de ce pays et la paix dans ce pays. Nous ne voulons pas que notre pays se retrouve dans une crise comme celle qu'a connue la Côte d'Ivoire ou peut-être le Rwanda», a déclaré le premier responsable de l'ADP. Pour ce dernier qui a dénoncé au passage l'usage de la force pour disperser les manifestants contre le vote de la nouvelle loi électorale, il suffisait d'encadrer la marche et laisser chacun s'exprimer. Du reste, l'alliance prône l'inclusion pour la simple raison qu'il faut réconcilier tous les fils du pays des Hommes intègres. «Il faut que nous tous, ensemble, nous oublions vraiment tout ce qui s'est passé, que ceux qui doivent répondre devant la justice répondent et on continue», a ajouté le Secrétaire général de l'ADP, François Kabré.
Au sujet des arrestations en série des dignitaires du régime déchu, cette structure de jeunesse se veut prudente. «Nous ne disons pas que nous sommes pour ou nous sommes contre. Nous disons seulement qu'il faut que ça suive les règle et que le gouvernement communique plus», a répondu François Kabré. A l'entendre, c'est le manque de communication du gouvernement qui sème la confusion au sein des populations au point que certaines voient en ces arrestations des règlements de compte.
Au sujet des Organisations de la société civile(OSC), l'alliance exhorte celles-ci à se démarquer des activités politiques. «Nous disons aujourd'hui que les OSC doivent rester neutres», a-t-il commenté.
A propos des raisons qui l'ont amené hors du CAR, le président de l'ADP a d'abord démenti les accusations à lui faites par Hervé Ouattara, président du CAR, qui a expliqué qu'il a quitté le CAR pour raison de poste. Abraham Badolo a ensuite déclaré que «Hervé Ouattara a pris une direction qui ne me convient pas», en guise de conclusion à la rencontre.
Omar Compaoré