«Situation nationale, enrôlement biométrique: la contribution de la Société Burkinabé des constitutionalistes». C'est autour de ce thème que la section de l'Université polytechnique de Bobo de la Société burkinabé de droit constitutionnel (SBDC) a échangé avec les étudiants en science juridique. Une conférence animée par Anselme Somda, qui comme un cours magistral, a signifié l'importance des élections dans un état démocratique. Des élections qui commencent nécessairement par l'enrôlement biométrique, à savoir l'inscription sur les listes électorales. Ces opérations en cours depuis le 30 avril dernier en prélude aux élections présidentielles peuvent aussi concerner le referendum, un sujet qui divise aujourd'hui les opinions. Pour l'animateur de la conférence, l'organiser (le referendum) serait tordre le cou à la constitution. «Le referendum n'est pas la solution magique», déclare-t-il. Et, a-t-il ajouté, au regard de certains signes, toutes les conditions sont réunies pour aboutir à une crise au Burkina. Pour preuve,les médiateurs autosaisis ont échoué leur mission et les positions demeurent fortement tranchées. Pourtant d'aucuns estiment que la situation nationale actuelle est un signe de la vitalité démocratique au Burkina, n'empêche, prévient le conférencier, que ce sont des signes qui inquiètent. C'est pourquoi M. Somda a rappeléaux jeunes l'importance de leur participation à la gestion de la chose politique, qui passe par la connaissance de l'arsenal juridique telle la constitution. «On ne veut pas que la constitution soit la chasse gardée ou encore le pré carré des constitutionnalistes», dit-il. Des termes comme le régime semi-parlementaire et le régime présidentiel, mais plutôt présidentialiste puisque la constitution burkinabé a fait trop la part-belle au président Blaise Compaoré. Tout compte fait, le principal message d'Anselme est la consolidation de la démocratie. Il a exhorté les jeunes à s'inscrire sur les listes électorales et de voter lors des élections qui sont (le vote) une fonction pacificatrice. Elles constituent une occasion de remettre en cause les responsabilités politiques. Et pour terminer, le conférencier a souhaité que tous deviennent des citoyens électeurs pour une vraie démocratie au Burkina. Présent à cette conférence, le parrain Ibrahim Sanou et le coordonnateur régional du Chef de file de l'opposition Moussa Zerbo ont salué l'initiative de la Société burkinabé de droit constitutionnel d'organiser cette opération de sensibilisation à l'enrôlement, qui à leur avis, amorce une prise de conscience réelle des jeunes de l'enjeu politique.
Bassératou KINDO