Amnesty international s’inquiète de la situation des droits humains dans le monde. Ce mercredi 24 février 2016, le mouvement l’a fait savoir au cours d’une conférence de presse. En effet, le rapport annuel 2015∕2016, relatif à la situation des droits humains dans le monde qui a été présenté aux hommes des médias, dépeint les violations des droits fondamentaux des individus.
Selon le document, les gouvernements sont les premiers responsables de cet état de fait. Ainsi, des procès iniques ont été enregistrés dans 55% des pays. Selon Yves Boukari Traoré, directeur exécutif d’Amnesty international Burkina, plus de 98 Etats ont pratiqué la torture ou d’autres traitements, et 30 ont forcé illégalement des refugiés à retourner dans un pays où ils étaient en danger. Des pays comme la Gambie et la Grèce ont été respectivement cités pour ces exactions.
Les animateurs du point de presse ont également soutenu que 61 pays ont violé les droits et libertés des individus. De ce fait, au moins 156 défenseurs des droits humains sont morts en détention ou ont été tués au cours de l’année écoulée.
En outre, Amnesty international a dénoncé la commission de crimes de guerre et d’autres violations des «lois de la guerre». Des gouvernements, mais aussi des groupes armés comme Boko Haram au Nigeria, sont accusés.
«Jamais les enjeux pour l’humanité n’ont été aussi forts»
Pour changer la donne, Amnesty international a appelé les gouvernements à soutenir et à financer pleinement les systèmes créés pour garantir le respect du droit international et la protection des droits des personnes. «Les droits humains ne sont pas un accessoire. Ils sont indispensables, et jamais les enjeux pour l’humanité n’ont été aussi forts», a déclaré Yves Boukari Traoré. En fait, l’organisation de défense des droits humains s’est inquiétée de la fragilisation de certaines instances de défense des droits humains.
Ainsi, le rapport 2015∕2016 indique que la Cour pénale internationale, les instances de défense des droits humains des Nations unies et d’autres mécanismes régionaux sont affaiblis par des gouvernements qui cherchent à échapper au suivi de la situation dans leurs pays. En plus, de nombreux Etats ont volontairement entravé l’action des Nations unies visant à prévenir les atrocités de masse ou à amener leurs responsables à rendre compte. «Ce sont non seulement nos droits qui sont menacés, mais aussi les droits et le système qui les protègent», a martelé Yves Boukari Traoré, citant le secrétaire général d’Amnesty international, Salil Shetty.
En dépit de la situation, le mouvement a relevé quelques avancées. L’adoption d’une loi en Mauritanie, qualifiant l’esclavage et la torture de crimes contre l’humanité, ainsi que l’ouverture du procès Hissène Habré sont des faits notables. Au Burkina Faso, 4 candidats à la dernière élection présidentielle dont Roch Marc Christian Kaboré ont signé un manifeste des droits humains.
Présents à la présentation du rapport, des responsables d’organisations partenaires, comme le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples, en ont reçus des copies.
Nouroudine Lenoble Lougué (Stagiaire)