Pour la genèse de l’histoire, tout serait parti du samedi 29 avril, quand les premières autorités de Sopatel Silmandé ont constaté, à leur arrivée dans les locaux, que les employés observaient une grève. Ayant approché les manifestants qui arboraient des pancartes sur lesquels il était écrit «PCA, DG, DCH dehors», pour s’enquérir de ce qui se passait, c’est là qu’ils leur a été présenté une feuille qui contenait prioritairement, des doléances et le départ des premiers responsables de Sopatel Silmandé. Après une première concertation au Ministère du tourisme, il leur avait été signifié qu’il n’était pas de leur rôle de demander le départ de leurs responsables, et décidant d’abandonner cette revendication, les employés de l’hôtel posèrent maintenant des doléances liées à la reprise des personnes déjà licenciées, à des avancements et des promotions, entre autres. «Quand nous avons essayé d’investiguer pour connaître les tenants et les aboutissants de cette grève, c’est là que nous nous sommes reportés à la question des transferts fictifs et des résultats de l’audit», a expliqué Hibrahim Zagré, Directeur du capital humain (DCH) de l’hôtel. En effet, cette question de l’audit est relative à des transferts fictifs de marchandises découverts par la direction, exercés par un receleur qui a été licencié le 27 avril 2017. A travers cet audit effectué par un huissier, on a découvert également qu’il y’avait aussi des manquants au niveau de l’économe qui est en même tant le délégué syndical. «Certainement, c’est sentant qu’une sanction planait au-dessus de sa tête, car la procédure de son licenciement avait été engagée, qu’il a voulu instiguer cette grève, afin de contrecarrer cela», a laissé entendre M. Zagré. A ce jour, il y a 44 personnes qui ont repris le travail, la procédure en cours de licenciement de 25 personnes et 12 suspensions. Par ailleurs, le directeur général a laissé entendre qu’avant de prendre ces mesures, il avait été demandé à ceux qui n’avaient pas encore rejoint leur poste, de le faire, mais sans gain de cause, car ils exigent qu’on réintègre ceux ayant été licenciés. Revenant sur la grève qu’il traite de «sauvage», le DCH affirme qu’elle a été faite inopinément sans préavis, ni service minimum, laissant les hôtes à eux-mêmes, et empêchant ceux voulant travailler de le faire. En outre, ce n’est pas la première fois que ce genre de grève est observé à l’hôtel par les travailleurs. «Pour mémoire, le 14 septembre 2015, les travailleurs avaient observé une grève sauvage similaire, et la direction générale dans sa démarche d’apaisement et tenant compte de la situation sociopolitique qui prévalait en ce moment, avait accédé à tous les points de leur revendication, sauf celui relatif à la revalorisation de la grille salariale et là aussi, pour des raisons évidentes de rendement de la société», explique Hibrahim Zagré. En ce qui concerne le courrier du Ministère de la culture, des arts et du tourisme qui demande l’annulation des 25 licenciements, des 12 suspensions et la reprise sans délai, des concertations, le DG de Sopatel Silmandé estime qu’il est très compliqué dans une entreprise, surtout une entreprise de service qui a une clientèle exigeante de pouvoir faire cela, car il y a une procédure qui a déjà été lancée, les demandes d’explications ont été envoyées, mais néanmoins c’est un courrier qu’ils ont traité avec beaucoup d’attention, de respect, mais pour la bonne marche de l’entreprise, il est très difficile d’aller dans ce sens-là.
Larissa KABORE