Séquestration et enlèvement d’enfant : Le Représentant Résident du HCR au Burkina mêlé à une affaire rocambolesque

| 26.11.2013
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Séquestration et enlèvement d’enfant  : Le Représentant Résident du HCR au Burkina mêlé à une affaire rocambolesque
© DR / Autre Presse
Séquestration et enlèvement d’enfant : Le Représentant Résident du HCR au Burkina mêlé à une affaire rocambolesque
Deux ex-tourtereaux, l'un, Karim Benamar, un Franco-Algérien, fonctionnaire au HCR, l'autre, Josiane Wané Geduba de nationalité Congolaise, séjournent au Pays des Hommes intègres depuis août 2012. A leur arrivée, Josiane portait une grossesse de 4 mois. De cette vie maritale naquit un bébé le 3 janvier 2013. Trois mois plus tard, survinrent des problèmes. L'Action sociale, l'UNICEF... furent saisies, mais rien n'y fit. La diplomatie s'en mêla. Stéphane Jaquemet, Représentant résident du HCR et patron de Karim, aurait pris des engagements, dit-on, pour sécuriser la mère et l'enfant en attendant l'épilogue juridique. Malheureusement, contre toute attente, Josiane se retrouva seule dans un hôtel de la place sans son enfant, dans un état dépressif, pour être rapatriée clandestinement. Ce plan grotesquement monté échoua. Josiane se retrouva dans une clinique psychiatrique depuis le 25 octobre 2013.

Nous l'avons retrouvée, le dimanche 10 novembre 2013 dans cette même clinique, pour en savoir davantage. Pour vérifier l'information, nous avons joint au téléphone Stéphane, mais ce dernier se refuse de parler au motif que c'est une affaire privée. De la même manière, nous avons tenté de joindre le vice-consul de la RDC, mais malheureusement ce dernier était en mission à Istanbul. Découvrez le récit de cette affaire rocambolesque !

L'aventure de Josiane débute depuis Goma dans la partie Est de la RDC aurifère avec Karim Benamar. La première citée était en visite privée chez son beau-frère qui se trouvait être l'ami de Karim Benamar, en mission au compte du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR). Un début d'amitié plaisant aux yeux de tous. Peu de temps après, le beau frère de Josiane décéda. Karim fut muté par la suite au Kenya, selon Josiane. L'amitié évolua. Les deux tourtereaux continuèrent leurs frasques amoureuses. Sur invitation de Karim, Josiane le rejoignit en Tanzanie pour des lunes de miel. C'est après cette randonnée qu'intervient cette grossesse de tous les dangers. Josiane tient à informer son « prince charmant ». Comme réponse, il propose un avortement. Ainsi, débutent les problèmes de Josiane. Celle-ci, pour des raisons d'éthique religieuse, refuse l'offre. Elle se décide d'informer ses parents à Kinshasa de la situation qui prévaut avec son Franco-Algérien. La mère de Josiane saisit Karim au téléphone pour l'en dissuader. Elle propose même de s'occuper de la grossesse de sa fille au cas où il n'en veut pas. Karim s'en offusque. Josiane n'en démord pas ; elle saisit les amis de Karim qui finirent par le convaincre.

On se demande alors pourquoi Josiane a pu avoir une grossesse avec un homme qui n'en veut pas. Est-ce par amour vu les moyens contraceptifs qui existent ? Josiane, rappelons-le, venait de réussir à son baccalauréat ; elle est née le 5 mai 1992 à Kinshasa d'un père professeur des lycées et collèges.
Etait-ce une affaire de sentiment ou d'escroquerie morale ? Karim, revenu à de meilleurs sentiments, accepte la grossesse. Il reçoit une nouvelle affectation pour le Burkina.
Courant août 2012, Karim et Josiane débarquent dans le même avion (voyage aux frais de Karim) à Ouagadougou. Déjà, Josiane portait une grossesse de quatre mois. La vie à deux semblait rose. Le 3 janvier 2013, naquit leur bébé du nom de Sadri Maxime Benamar. Et comme pour joindre l'utile à l'agréable, le 2 février 2013, le bébé et sa mère ont été enregistrés au Consulat honoraire de la République démocratique du Congo à Ouagadougou en présence de Karim Benamar, le père biologique de l'enfant pour des formalités consulaires.

Un projet funeste savamment orchestré et planifié

Les jours passent mais ne se ressemblent pas. Qui l'aurait imaginé ? Après avoir accompli les formalités protocolaires au Consulat de la RDC au Burkina, Karim allait faire volte-face. Trois mois seulement après la naissance de l'enfant, Karim revient à la charge. Des problèmes graves naquirent. Karim vivait et portait en lui son projet funeste savamment orchestré et planifié. Il embauche une nourrice dans l'optique de se débarrasser de Josiane. Plus le temps passe, plus la situation se complique pour Josiane. Ulcérée, elle est obligée de faire appel à son Vice-Consul. Ce dernier intervient, mais rien n'y fit. Pire, Karim proposa à Josiane de la faire rentrer seule à Kinshasa moyennant une somme d'argent. Celle-ci s'offusqua et saisit de nouveau son Consulat. Au regard de la gravité des faits, les services de l'Action sociale et de l'UNICEF furent saisis. Plus tard, deux plaintes ont été déposées respectivement auprès du Procureur du Faso et de Mme la présidente du Tribunal de grande instance de Ouagadougou.
Karim, en vue de mettre un terme à ses relations avec son ex-dulcinée, augmenta le salaire de la nounou, à condition qu'elle soit là, même les samedis, dimanches et ou jours fériés pour s'occuper de l'enfant.
Josiane se retrouva comme une étrangère dans la maison, séparée de son enfant. Même les services minima auxquels elle avait droit furent supprimés. Dans la nuit du 20 octobre 2013, face à une situation désespérée et intenable, elle fit appel à son Vice-Consul. Ce dernier s'attacha aussi les services de la police.

Ces derniers se retrouvèrent chez Karim après 22h 00. Karim qui était sorti entre- temps revint à la maison sur insistance de la police. Après les constats d'usage, la police embarqua Josiane et son enfant au commissariat pour les sécuriser. En attendant de trouver une solution et pour des raisons de commodités, la police demanda au Vice- Consul d'héberger sa compatriote provisoirement. Ce qui fut fait. Karim Benamar, pris à son tour de panique, saisit l'ambassade de France au motif que la police et le Vice-Consul de la RDC sont venus violer sa maison. (immunité diplomatique), kidnapper son enfant. L'ambassade de France saisit les Affaires étrangères pour se plaindre à son tour. Le ministère des Affaires étrangères du Burkina initia une rencontre pour entendre les différentes parties afin d'éviter des incidents diplomatiques et de trouver une solution à l'amiable. Selon les informations que nous avons reçues du Consulat honoraire de la RDC, un important engagement avait été pris lors de cette rencontre par Stéphane, le représentant résident du HCR au Burkina : « Josiane et son bébé regagneraient le domicile pour y vivre à condition que Karim Benamar déménage momentanément au regard des menaces graves qui pèsent sur eux. Leur sécurité serait assurée par un agent de l'ordre public et les questions d'ordre social seraient aussi assurées par un agent de l'Action sociale ». Stéphane Jaquemet, devant tous, aurait invité le Vice-Consul à passer à son cabinet le même jour à 16h pour récupérer l'engagement écrit.
Malheureusement, rien n'y fit. Tard dans la nuit de ce 24 octobre 2013, la police informait le Vice-Consul de la présence de sa compatriote Josiane dans un hôtel de la place dans un état dépressif. Celui-ci, sans se faire prier, rejoignit ledit hôtel et trouva dame Josiane dans un état dépressif, sans son enfant, et entourée de policiers pour la maîtriser. Devant la gravité des faits, ils opérèrent une fouille systématique dans sa chambre à la demande du Vice-Consul. Et c'est là qu'ils trouvèrent des habits pêle-mêle, un billet d'avion émis au nom de Josiane : Ouagadougou – Kinshasa, et une somme de deux millions (2 000 000) de F CFA. Le Vice-Consul, ayant découvert le plan machiavélique, retira le passeport et séance tenante avec les policiers, ils se rendirent à l'aéroport pour faire avorter toute tentative de rapatriement clandestin de Josiane sans son enfant. Les auteurs du forfait ont fait écrire sur la fiche d'hôtel, motif du séjour : En visite.
Quel mensonge ! Josiane, depuis août 2012, vit au Burkina. Cet argumentaire est fallacieux.

Les responsables de l'hôtel et la police avaient voulu, de nouveau, que le Vice-Consul reparte avec sa compatriote. Ce dernier déclina l'offre au regard des accusations ou incriminations dont il avait été l'objet auparavant.
Le « colis » encombrant, contre toute attente, se retrouva dans une clinique psychiatrique de la place, le 25 octobre 2013 au motif : « Cette dame devrait voyager mais elle a raté son vol et elle a piqué une crise de dépression ».
Nous avons fouiné et nous avons découvert dame Josiane dans cette clinique le dimanche 10 novembre en compagnie de sa mère venue miraculeusement assister sa fille. Nous nous sommes longuement entretenu avec elle. Elle nous a tout raconté. C'est vraiment désolant. Un mot récurrent avec un regard perplexe : « Mon enfant ! Puisqu'il n'y a plus rien entre Karim et moi, je veux rentrer à Kinshasa avec mon enfant et refaire ma vie ».
Josiane mérite-t-elle le sort qui lui a été infligé ?
Nous avons réussi à joindre Stéphane Jaquemet au téléphone la même nuit pour vérifier l'histoire. Stéphane s'est refusé à tout commentaire ; il a tenté désespérément de nous faire comprendre que c'est une affaire privée et qu'on ferait mieux de respecter l'éthique journalistique. Mme Jaquemet, vous qui travaillez dans l'humanitaire, Est-ce une façon d'agir ? Que de mépris pour l'humanité !
La situation de Josiane interpelle tous. L'épineux problème de l'éducation des enfants demeure. Défenseurs des droits de l'Homme, ministère des Droits humains, ministère de l'Action sociale, défenseurs des droits de la femme, vous êtes tous interpellés à venir au secours de dame Josiane.

Salifou PARKOUDA
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