Syndicat de la Police : « Il n’y a pas de tension entre la police et la gendarmerie, mais entre deux individus », dixit Senou Wakilou

| 30.08.2016
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Syndicat de la Police : « Il n’y a pas de tension entre la police et la gendarmerie, mais entre deux individus », dixit Senou Wakilou
© DR / Autre Presse
Syndicat de la Police : « Il n’y a pas de tension entre la police et la gendarmerie, mais entre deux individus », dixit Senou Wakilou
Le syndicat de la police nationale (UNAPOL) entend porter plainte devant les autorités judiciaires afin que le droit soit dit sur l’affaire du gendarme qui a récemment giflé le policier en tenue dans l’exercice de ses fonctions.


Au cours d’une conférence de presse organisée ce lundi 29 août 2016, l’UNAPOL a abordé la question de la non prise en compte de leur syndicat par leur hiérarchie dans la commission d’affection, le dossier relatif au gendarme qui a giflé le policier, le policier Omar Zongo renversé par un véhicule bélier et les 134 policiers radiés suite à la crise de 2011.

Avant de démarrer la conférence de presse, L’UNAPOL informe l’ensemble des policiers et des concitoyens qu’il a obtenu son récépissé de reconnaissance. Le syndicat compte plus de 1000 adhérents et est présent dans presque toutes les régions du Burkina Faso.
L’UNAPOL s’indigne contre la gestion des conflits au niveau de leur hiérarchie et explique qu’en ce qui concerne l’affaire du gendarme qui a giflé le policier, les faits rapportés par leur page Facebook sont et bel bien authentiques, et qu’il y a des preuves pour convaincre tout tribunal qui appliquerait le droit comme il se doit.

Il invite cependant les médias et tout le peuple burkinabè à rester imperturbable face aux tentatives désespérées de certaines personnes qui nient les faits. « Cette tentative éhontée de nier les faits est la résultante d’une volonté désespérée de « gérer » une situation que les deux hiérarchies « gendarmerie-police » ont l’habitude d’appliquer à des cas qui, au demeurant, requièrent tout autre traitement », selon le secrétaire général du syndicat, Senou Wakilou.

Il n’y a pas de tension entre la police et la gendarmerie, mais entre deux individus...

Selon le secrétaire général de l’UNAPOL, après l’incident, le directeur général de la police nationale, Lazare Tarpaga, a indiqué que « des sanctions sont en train d’être prises à l’encontre du gendarme. Ce sont des faits qui ont été gérés depuis hier ».

Senou Wakilou soutient que « gérer » pour les deux hiérarchies, c’est obliger le policier qui a été victime de coups et d’actes d’humiliation à se rendre à l’Etat-major de la gendarmerie, afin que le gendarme lui présente des excuses laconiques et obliger le policier à accepter ces excuses sans qu’ aucune sanction ne soit prise.

Il poursuit en soulignant que ce fut la même chose dans la nuit du 16 janvier dernier, lors de l’agression de l’assistant de police Zongo Adama par 8 gendarmes lors d’une mission commandée de sécurité suite aux attaques du 15 janvier dernier à Ouagadougou. « Plus jamais nous n’accepterons ces humiliations à répétitions dont nous sommes constamment victimes. Il n’est écrit dans aucun texte qu’être policier, c’est accepter les souffrances et humiliations des autres.

Nous porterons plainte devant les autorités judiciaires, afin que de tels incidents ne se reproduisent plus », s’insurge-t-il.
Pour ce qui est du policier renversé par le véhicule bélier, l’UNAPOL rassure qu’il a déjà saisi ses conseils juridiques, en les personnes de Me Arnaud Salemberé et Me Sayouba Neya, afin de se constituer partie civile dans cette affaire.

Pour la non-prise en compte dudit syndicat dans la commission d’affectations, l’UNAPOL dit que c’est une violation du décret N°2006-181 par le Directeur général de la police nationale, car le syndicat est légalement reconnu. En ce qui concerne leurs collègues radiés suite aux évènements malheureux de 2011, l’UNAPOL exhorte le Président du Faso, Roch Marc Kaboré, à laisser parler son cœur en tant que président démocrate, en les réintégrant dans l’armée burkinabè. « Monsieur le président, la leçon a été comprise et assimilée par les 134 policiers radiés, mais également par la police nationale toute entière », dit-il.

L’UNAPOL déclare qu’il n’y a pas de tension entre la police et la gendarmerie, mais entre deux individus, à savoir un policier et un gendarme. Pour ce syndicat, les deux forces sont complémentaires, collaborent et continueront de collaborer pour assurer la sécurité au Burkina Faso. Il invite cependant l’autorité à envisager une campagne de sensibilisation sur les rapports entre les forces de l’ordre et de sécurité, la nécessité de cohabitation et de respect de la loi portant stratégie de sécurité intérieure.

Emilienne Kaboré

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