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Structures d’autodéfense : Dans les griffes des Koglweogo

| 21.03.2016
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Structures d’autodéfense : Dans les griffes des Koglweogo
© DR / Autre Presse
Structures d’autodéfense : Dans les griffes des Koglweogo
Pour manifester contre le transfèrement à Ouaga de leurs camarades qui étaient détenus à la prison de Fada, les kolgweogo ont entrepris le vendredi 18 mars 2016 de bloquer différentes routes nationales menant à Ouaga. Nous sommes tombés dans leurs griffes de retour de Zorgho.


Nous étions loin de nous imaginer que le retour à Ouaga ce vendredi, après une semaine de visites de classes dans les lycées et collèges du Ganzourgou, allait être un vrai calvaire. Tombés deux fois sur des barrages des Koglweogo, une dizaine de kilomètres après Mogtédo et à l’entrée de Koulbila, nous passerons des heures dans la brousse.

Pourtant tout avait débuté sous d’heureux auspices.

Contrairement aux autres jours où il fallait attendre les retardataires qui s’arrachaient difficilement du lit, ce matin-la, avant même que l’aube s’extirpe des draps de la nuit, toute l’équipe s’était levée et les encadreurs, tels des ombres aux contours mal définis, s’affairaient dans la cour de l’auberge, encore plongée dans la pénombre, portant les valises dans les coffres des deux bus qui nous transportent dans notre mission d’inspection à travers les établissements scolaires dans les villages aux alentours de Zorgho. Ensuite le déjeuner fut pris à la sauvette et la dizaine d’encadreurs montèrent dans les deux cars, l’un prenant la direction de Boena et Nedogo et l’autre en route pour les deux lycées de Zorgho pour la dernière journée de travail. Le boulot terminé vers midi, nous continuerons directement à Ziniaré et à Ouaga.

Contrôles superficiels

A 13h, après avoir rapidement avalé un riz dans le resto de Guiraud, nous sortons de Zorgho et direction Ouaga, chacun heureux comme Ulysse qui, après un long voyage, s’en retourne chez lui. Dans notre bus, l’ambiance est bon enfant, des vannes et des blagues fusent. On a deux grands animateurs qui se passent la balle, le car s’emplit de rires. Au barrage de contrôle, un jeune pandore, du bras, fit signe au conducteur de se garer sur le bas-côté avant de se raviser, sûrement après avoir vu la plaque d’immatriculation rouge, signe que notre véhicule appartient au parc de l’Etat. Ce qui suscite un débat sur l’opportunité d’ériger des postes de contrôle ; les avis sont divergents. Certains y voient une nécessité sécuritaire, d’autres des emmerdes inefficaces, car les contrôles sont, à leur avis, très superficiels. Il faudrait que chaque barrage disposât de détecteurs de métaux, de chiens renifleurs. Et pourquoi pas de scanners et de radars ? demande un passager avant de se fendre d’un rire en cascade.

Nous traversons Mogtédo comme une flèche. Personne ne demande que l’on s’y arrête pour acheter des légumes : tomates, oignons, poivrons. Est-ce parce qu’à l’entrée de ce village, un d’entre nous a raconté qu’en réalité les légumes d’ici et de Loumbila sont plus chers qu’à Ouaga et que son épouse le lui avait dit la dernière fois, quand il était revenu avec des légumes dont elle a trouvé le plus prohibitif ? Cette histoire a certainement eu un effet dissuasif sur les autres passagers, ou c’est l’envie de rentrer rapidement qui en est cause.

A la sortie de la commune célèbre pour ses plats de grenouilles, on débouche sur une file de voitures stationnées. Des passagers sont debout ou assis sous les arbres. Le chauffeur décélère. Dans notre bus, un silence pesant s’installe ; l’inquiétude se lit sur les visages. Sommes-nous tombés dans un guet-apens de braqueurs ? Mais vite, la placidité des hommes et femmes nous rassure. Dans un braquage, on rassemble les gens, on ne les laisse pas libres de leurs mouvements. On penche pour un accident de la route. Notre bus se gare derrière une Hiace et le chauffeur se penche par la fenêtre pour demander ce qui se passe. « Ce sont les Koglweogo qui ont barré la voie », lui répond une voix. On apprend, par bribes, qu’ils exigent la libération de leurs camarades précédemment emprisonnés à Fada. Ainsi donc, après Fada, les Koglweogo continuent à défier l’Etat.

Dégaine dépenaillée et désinvolte

Nous restons un moment dans le bus en marche, bercés par le ronron de la climatisation. La causerie prend une tournure plus politique. Le débat porte sur la déliquescence de l’Etat, l’incivisme qu’il faudra mater pour restaurer l’autorité de l’Etat, et caetera. Une demi-heure s’écoule et toujours rien. Nous ne pouvons continuer de brûler notre essence ainsi. Nous demandons au chauffeur d’éteindre le moteur et nous descendons. Nous décidons d’aller voir ce qui se passe devant. Nous passons devant une file interminable de véhicules. Des bus de transport comme Staf, Sonef et bien d’autres qui viennent du Niger, les minibus de Pouytenga, des voitures personnelles et des véhicules en mission. Au niveau du barrage, on ne peut distinguer les Koglweogo des passagers. Ils se sont dissimulés dans les groupes. Mais on peut les reconnaître, à leur dégaine dépenaillée et désinvolte. Ils ont coupé des troncs d’arbres pour barrer la voie et il y a un camion qui a des troncs d’arbres coincés entre les pneus et la carrosserie, certainement que le conducteur a voulu forcer le passage et on l’a stoppé avec les moyens du bord.

Nous revenons vers notre bus. Le soleil tape fort. Quelques huiles restent dans leur voiture en marche, la climatisation à fond. Les véhicules de transport, eux, sont devenus des fours ; la plupart des passagers se sont rués dehors, beaucoup sont sous l’ombre hypothétique des épineux. Certains ont des tapis de prière ou des nattes qu’ils ont étalés pour s’asseoir ou se coucher. D’autres utilisent les chaussures pour s’asseoir. Des groupes se forment ainsi et la parole se libère.

Stratégie militaire

Les Kolgweogo ont bien choisi leur terrain d’opération. Ils s’y connaissent en stratégie militaire apparemment. C’est à un endroit où la route monte et on a des deux côtés de la voie des épineux. Il est impossible de manœuvrer pour faire demi-tour et il est difficile de descendre du goudron pour emprunter des chemins vicinaux. Difficile mais pas impossible, car de malins conducteurs ont vite trouvé la parade. Ainsi, les véhicules de petit gabarit descendent du goudron et coupent à travers les épineux pour traverser le village et contourner le barrage.

Les Koglweogo se sont aperçus du stratagème et une équipe a été dépêchée pour contrer les contrevenants. Des jeunes gens d’une vingtaine d’années, la plupart en guenilles, chaperonnés par un plus que quadragénaire dont la mise trahit aussi l’indigence. Sans salamalecs, ils coupent des branchages et même des arbustes entiers à grands ahans pour barrer la déviation. Un jeune Koglweogo menace un jeune voyageur qui a sorti son portable : « Nous ne voulons pas être filmés.»Celui-ci obtempère.

Le chef du groupe parle à la cantonade. « Est-ce que les fonctionnaires qui nous rejettent peuvent encaisser le coup de gourdin que les voleurs nous assènent souvent sans mourir ? » La question n’étant adressée à personne en particulier, elle tournoie un moment avant de se diluer dans l’air sans trouver de réponse. Après le départ des Koglweogo, un homme, complet veste et cravate, accoutrement qui détonne dans cette fournaise, qui apparemment brûlait de répondre au Koglweogo, dit : «Les fonctionnaires sont aussi volés, violés et tués par les bandits.» Des hon d’acquiescement et de hochements de tête accueillent favorablement ce mémoire en défense du fonctionnaire, cette espèce qui ne plaît apparemment pas beaucoup aux Koglweogo. Quelqu’un parie que le dandy va bientôt tomber la veste sinon il va tomber dans les vapes.

Ces gens-là vont brûler le pays

Une commerçante qui se trouve avec quelques autres femmes et des enfants juste sous l’arbre à notre droite s’offusque en mooré. « Ils se disent Koglweogo et ils abattent des arbres verts. Ces gens-là vont brûler le pays si cela continue.» Et un ‘’tchrr’’ très sonore vient clore sa colère.

De temps à autre, des motos Sanili débouchent de Mogtédo, pétaradant. Ce sont des Koglweogo qui arrivent en renfort ou qui patrouillent pour renseigner leurs camarades. Ces intrusions bruyantes interrompent les bavardages qui reprennent dès qu’ils passent. Et les véhicules continuent de venir grossir la file.

Soudain, on voit des véhicules venant de Ouaga rouler sur le côté gauche de la voie. La rumeur circule que le barrage est levé. Les passagers rangent leurs effets presto, s’époussettent et commencent à rejoindre les cars. Des chauffeurs impatients klaxonnent pour rameuter leurs passagers. Rapidement on comprend que c’est un cortège funèbre en voyant un cercueil à l’arrière d’un véhicule avec des femmes autour. « Au moins, ces Koglweogo ont un peu de bon sens», dit un homme en boubou qui égrène un long chapelet. La commerçante aux aguets assène : «Ces gens-là n’ont pas peur de Dieu, ils ont peur du cadavre.»

Un plaisantin propose qu’un de nous fasse donc le mort pour nous permettre de passer. Mais personne ne veut faire le macchabée, même si tout le monde brûle d’envie de rentrer à la maison. Et l’heure n’est plus aux plaisanteries, car l’espoir déçu a tué l’enthousiasme de beaucoup comme un coup de vent éteint la flamme d’un cierge dans la nuit. A côté de nous, une dame qui était volubile depuis le début appelle un interlocuteur et on sent dans sa voix que sa gorge est nouée et qu’elle se met à renifler bruyamment. Elle pleure.

Il est 15 heures passées. Des musulmans prient rapidement à même le goudron ou le sol. On devine qu’ils finiront leur prière par un appel au Miséricordieux pour nous délivrer des Koglweogo. L’attente se prolonge et on ne voit pas une lueur d’espoir. La soif commence à se faire sentir. Les bidons de Lafi gisent sur le sol, vides. Des sachets d’eau aussi roulent ou volètent, poussés par le vent. Une femme demande l’eau de la bouilloire d’un homme pour désaltérer ses enfants. L’homme hésite et finalement cède. Après s’amènent d’autres qui prennent la bouilloire et s’en vont en groupe dans les profondeurs de la brousse pour satisfaire les besoins naturels. Les hommes, eux, le font à l’écart, debout, ou accroupis derrière un tronc d’arbre.

On commence à croire que l’on passera la nuit à la belle étoile. Les Koglweogo continuent de passer sur des motos rugissantes, venant grossir la troupe. « Où sont les forces de sécurité ? », s’interroge quelqu’un.

Et puis, comme s’ils attendaient la question pour apparaître, un pick-up a débouché en trombe, transportant des gendarmes au nombre de six : deux dans la cabine et quatre debout derrière, casqués, bottés, pare-balles au poitrail et visière devant le visage. Fusils d’assaut et lance-grenades entre les mains. Le pick-up roule sur le bord de la route, soulevant un nuage de poussière.

Une femme applaudit et dit : « L’armée est là. Ils vont nous libérer.» Dans notre groupe, assis sur une natte, sous un épineux, on est plutôt dubitatif. Six hommes armés, ça n’a pas l’effet dissuasif d’un bataillon de cavalerie qui rempile. Mais bientôt, trois autres pick-up arrivent, suivies des double-cabinesqui transportent certainement les autorités administratives.

Tournure délinquante

Quand les CRS se retirent après une demi-heure, la voie est libre. Il est presque 16 heures. Nous sommes soulagés. Nous rentrerons à Ouaga avant la nuit. Il y a eu plus de peur que de mal. L’ambiance redevient badine dans le bus. On continue le débat sur le futur du pays avec les Koglweogo de plus en plus arrogants. Quelqu’un espère qu’au vu de la tournure délinquante que prennent les agissements des Koglweogo, Simon Compaoré fera son chemin de Damas à rebours en ce qui concerne sa « Koglweogo Passion ». Quelqu’un pense que le Koglweogo pourra prospérer jusqu’aux élections municipales, car les autorités ont peur de perdre les élections en les matant. Un autre rappelle que lorsque Chamberlain signa un accord de paix avec Hitler pour éviter la guerre avec l’Allemagne nazie, Winston Churchill aurait eu ce mot : « Entre le déshonneur et la guerre, vous avez choisi le déshonneur mais vous aurez aussi la guerre.» Un parallèle historique pour dire que le gouvernement de Roch, en voulant pactiser avec le diable Koglweogo, choisit la faiblesse mais que l’affrontement avec ces groupes d’autodéfense est inévitable. Et tout le monde parle, même les plus taiseux. On dit que la joie desserre les bouches, même celles qui ne s’ouvrent jamais.

Et patatras ! Après une trentaine de kilomètres, nous tombons sur un autre barrage dans le village de Koulbila. Le nombre de véhicules est très impressionnant. Venant de Koupéla, les véhicules sont stationnés en deux files, les voitures qui ont quitté Ouaga aussi. Deux rangées interminables de voitures qui se font face. Cette fois, l’ambiance est plus nerveuse. Les passagers excédés trouvent que les Koglweogo en font trop. Un commerçant, rondouillet et le bedon imposant, nous dit qu’il faudra bien que les passagers s’organisent pour lever les barrages. C’est à ce moment que des gosses en maillots de footballeurs débouchent entre les rangées de voitures avec une pancarte de fortune, un calendrier au verso duquel il est écrit « Libérez les hommes du Koglweogo », ils le scandent dans un vrai charivari. Le commerçant les toise et continue : « Ce ne sont quand même pas ces bambins qui peuvent nous retenir ici !» Un autre passager, manteau noir, lunettes de soleil et feutre mou sur la tête, se mêle à la causerie. « Vieux-père, apostrophe-t-il le commerçant qui, apparemment, n’apprécie pas le Vieux-père qui lui donne un âge qu’il n’a pas. A Abidjan, ce sont les plus dangereux. On les appelle les microbes, ils attaquent avec des canifs, des fourchettes en meute comme des hyènes et tuent leur victime juste pour prendre un téléphone portable ou un sandwich ». Il ôte ses lunettes pour voir l’effet que son histoire a eu sur l’auditoire mais la plupart des gens semblent douter de la véracité de celle-ci. Le commerçant continue : «Je suis sûr que si nous levons une vingtaine d’adultes parmi les voyageurs, avec simplement des bâtons coupés dans les alentours, nous allons faire fuir ces hyènes.» L’homme au manteau remet ses lunettes et disparaît entre les véhicules.

Un dandy, ça ne s’effeuille pas

Sur des briques ou sur des pagnes, les passagers s’asseyent. Une jeune commerçante fait descendre son sac de maïs frais qu’elle brade avec un homme sur une moto Sanili. Il embarque son sac et disparaît dans le village tandis que la femme se plaint de son infortune. Plus loin, une vieille fourbue est assise à même le sol avec des enfants, des pintades attachées à ses côtés. Un homme murmure que les pintades vont crever, car ces volailles ne supportent pas la captivité. La dame a entendu et, piquée au vif, elle répond : « Toi, tu connais quelqu’un qui aime la captivité ». L’homme ne relève pas et regarde ailleurs.

C’est à ce moment que les mêmes pick-up de la gendarmerie surgissent avec leurs hommes caparaçonnés et pénètrent dans le village de Koulbila. Pour une autre partie de négociation. Nous pensons que c’est bientôt la fin de notre calvaire. Mais une demi-heure s’écoule sans que rien n’advienne.

Nous décidons de nous dégourdir les jambes en allant à l’information jusque-là où se trouve le barrage. Un couple attire notre regard. Une femme, une Africaine aux formes généreuses moulée dans un jean, est arrêtée avec un Européen d’un certain âge, le cuir bruni par le soleil. Il porte un pantalon kaki et des pataugas. Viennent les rejoindre trois autres Européens du même âge que le premier dans des tenues paramilitaires.

« Ce sont sûrement des chasseurs qui reviennent d’une réserve», avance quelqu’un. « En tout cas, ils pillent nos ressources fauniques et maintenant nos ressources humaines est ce qu’il y a de meilleur»,dit un étudiant en montrant discrètement du doigt la jeune femme bien replète. Ce qui déclenche des rires amusés dans le groupe.

Nous arrivons au barrage. Les Koglweogo sont reclus sous un hangar de paille. Ils sont en négociation avec les autorités. Une foule nombreuse est dehors. Selon les indiscrétions, ils refusent de lever le barrage. Nous rebroussons chemin. A hauteur d’un véhicule, nous sommes apostrophés par la jeune dame qui était avec les chasseurs. Elle est au volant. Elle veut savoir si le barrage sera levé bientôt. Nous lui expliquons que les Koglweogo font de la résistance. Après quelques échanges, elle nous apprend qu’elle conduit les Européens à l’aéroport, car ils prennent leur vol à 20 heures. Nous taquinons l’étudiant qui se plaignait du pillage des RH en lui faisant comprendre que sa ressource humaine n’était nullement pillée et qu’il pouvait être rasséréné.

Coller la petite

Nous retrouvons aussi le dandy toujours bien mis. La veste est toujours en place ainsi que la cravate bien nouée. Notre collègue a perdu son pari. Un dandy, ça ne s’effeuille pas même à 45° à l’ombre.

Finalement, aux environs de 18 heures, la voie est libérée. Mais un bouchon monstre s’est formé. En plus de la double file de voitures qui se font face, d’autres conducteurs se sont crus malins en quittant le bitume pour s’engager dans le village. Ils veulent remonter sur le bitume de biais après le barrage, occasionnant une vraie pagaille. Notre car mettra une heure à s’ébranler. De gros camions, ghanéens et togolais, font le forcing pour s’insérer dans le convoi. Nous appelons notre chauffeur à plus de vigilance face à un mastodonte qui tente de passer en force. Notre chauffeur utilise le klaxon pour le dissuader mais celui-ci s’entête. Un des nôtres interpelle le conducteur indélicat qui se contente de rire. Mais un Koglweogo, qui a suivi l’échange, lui crie : « C’est vous, les voleurs de l’Etat. On ne va pas vous laisser passer.» Nous demandons au collègue de fermer la vitre et de ne pas réagir. Rapidement, comme si on avait pulvérisé un gaz hilarant dans l’habitacle, tout le monde baignait dans la bonne humeur.

Encore un entêté qui essaie de s’insérer dans le trafic juste devant nous. « Il faut coller la petite »,chantonne un passager quinquagénaire au chauffeur. Après la surprise d’entendre cette chanson de la bouche d’un quinqua, on a rapidement compris qu’il suggérait au conducteur de rester à bonne distance de la petite Toyota qui est devant lui pour qu’un camion ne s’intercale pas, ce qui nous obligerait à un arrêt. Ainsi le tube tant décrié du Camerounais Franko est devenu notre Code de conduite ! Et à chaque fois que le chauffeur semble laisser de l’espace, quelqu’un lui crie : « Collez la petite, Sanga la petite», déclenchant l’hilarité dans l’habitacle. Nous roulons sur une vingtaine de kilomètres, calandre de notre car contre pare-choque arrière de la voiture devant nous tandis que la file des voitures venant de Ouaga s’étale jusqu’à l’entrée de Nagréongo.

Nous arriverons à Ziniaré au-delà de 19h. Il fait nuit. Nous y arrivons fourbus. Un voyage qui ne devait durer plus d’1h 30 et nous y avons passé six longues heures par la faute des Koglweogo. On les dit populaires mais avec de telles actions, même leurs défenseurs les plus zélés pourront rapidement devenir leurs contempteurs les plus féroces. Des voyageurs qu’ils ont bloqués ce vendredi, il serait étonnant qu’ils aient pu conserver un sympathisant. La sympathie, c’est comme le beurre : ça fond vite si c’est mal conservé. Il faut impérativement que l’Etat le recadre. Les Koglweogo, c’est un vrai cas à traiter d’urgence. « Un vrai K » comme l’écrit un ami dans un texto qu’il nous avait envoyé.

Alcény Barry

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