Réunie en plénière, dans la soirée du mardi 30 juillet 2013, l'Assemblée nationale burkinabè a donné le feu vert pour l'envoi au Mali d'un contingent d'un effectif de 990 militaires, composé d'un bataillon d'infanterie de 850 personnes et d'un escadron de gendarmerie de 140 éléments. L'envoi et de ces éléments répond à la résolution 2100 du 25 avril 2013 des Nations unies, autorisant le remplacement de la MISMA par la MINUSMA afin de faire face avec efficacité, aux réalités du terrain. A travers cette opération, il s'agit pour le Burkina Faso de compléter le contingent sur place, fort de 660 hommes.
Avant d'approuver l'envoi de ces troupes additionnelles, les députés ont « minutieusement » étudié le dossier et relevé des préoccupations relatives à la prise en charge du contingent, les garanties, le pourcentage de personnel féminin, la rémunération, etc. Le gouvernement, représenté par le ministre de l'Administration territoriale et de la Sécurité, Jérôme Bougouma, a rassuré que la prise en charge des personnels de la MINUSMA sera fixée dans le mémorandum d'entente qui sera signé entre l'ONU et les pays contributeurs de troupes. « De par le passé, il y a eu des incompréhensions, des incertitudes, mais ce qu'il faut retenir c'est que le gouvernement burkinabè rétrocède l'intégralité de ce qui est versé par les Nations unies aux hommes », a-t-il assuré. Il a, par ailleurs, indiqué que le moral des troupes sur le terrain est au beau fixe, « Mais avec la transformation de la MISMA en MINUSMA, il était du devoir du gouvernement de solliciter l'autorisation de l'Assemblée nationale pour compléter les forces qui sont sur le terrain ».
Le souci des représentants du peuple a porté sur les dispositions prises pour valoriser l'expertise des éléments de l'armée burkinabè engagés sur le théâtre de maintien de la paix. A ce sujet, le gouvernement a soutenu que de nombreuses dispositions sont prises pour permettre aux cadres militaires de remplir les critères exigés pour le recrutement. Une participation qui, de l'avis du gouvernement, offre à ces gradés des atouts pour leur éligibilité à des postes au niveau international.
A la question de savoir si l'envoi régulier de hommes sur les différents théâtres d'opération, n'aura pas une incidence sur les capacités d'action des forces militaires au niveau national, le gouvernement a déclaré que la défense du territoire national ne peut être sacrifiée au profit de la participation des Forces armées nationales (FAN) aux opérations de soutien de la paix. A propos de l'escadron de gendarmerie, les autorités ont fait savoir que les missions confiées à la MINUSMA comportent des aspects de police et de sécurité publique qui, de ce fait, doivent être exécutées par des unités de police constituées.
Le mandat de la mission est d'un an renouvelable. La séance a été présidée par le premier vice-président de l'Assemblée nationale, le député Naboho Kanidoua.
Wanlé Gérard COULIBALY