Le vendredi 23 octobre n’avait rien d’habituel à la police municipale de Koudougou, et pour cause, les agents très en colère ont interrompu une réunion qui se tenait au bureau de leur commandant, leur supérieur hiérarchique pour lui exiger tout simplement son départ de ce poste, car ils en ont ras-le-bol de ses agissements. « Pendant que j’étais en réunion avec le staff pour chercher à comprendre les raisons du manque de respect à la hiérarchie par un de mes agents, une quinzaine de policiers ont fait irruption dans mon bureau me demandant des comptes sur les mobiles de cette réunion avant d’exiger mon départ ici et maintenant», a expliqué le commandant de police André Kinda en poste depuis 2012. Les agents en colère déclinent comme motifs entre autres, le comportement du commandant de nature à diviser les agents, le favoritisme, la mauvaise gestion du personnel, le manque de management et de communication, des remaniements... toute chose qui a créé des frustrations. «Depuis son arrivée, nous n’arrivons plus à faire des missions avec la police nationale, chose qui était de coutume auparavant », lance un agent dans la foule. Pour le commandant Le récent remaniement suite au changement intervenu dans le service est en grande partie, la source du mécontentement des agents, tout en précisant que « en tant que responsable, nous savons qui mettre à la place qu’il faut. ». Dans tous les cas, le Président de la délégation spéciale de Koudougou a fait le point à l’issue de la rencontre avec la délégation venue de Ouaga : « Nous nous sommes attelés à la résolution d’un incident de la Police municipale toute la journée, je peux dire que l’incident est clos. Les agents de la police municipale avaient quelques griefs contre leur commandant, ils ont manifesté leur mécontentement contre la manière dont étaient gérés certains de leurs collègues, donc ils ont observé un mouvement d‘humeur. » Après avoir pris le soin d’écouter les différentes parties, poursuit-il, avec l’appui de la coordination des polices municipales, du MATD, de la gendarmerie nationale représentée par la brigade nationale, nous avons non seulement noté des actes d’indiscipline par rapport aux agissements des policiers qui ne sauraient être tolérés , de surcroit venant d’un corps paramilitaire où les subordonnés sont censés obéir à leur supérieur, mais nous avons aussi affirmé que le seul et unique responsable et commandant de la Police municipale de koudougou est André Kinda. « Car si l’administration confie une responsabilité, nul ne peut l’y enlever si ce n’est la personne qui l’y a mis. Nous avons réaffirmé ce principe, en tout et pour tout, ils doivent respecter le commandant. Je pense que ces deux messages sont passés. », a-t-il déclaré. Toutefois, il a reconnu que ces agissements révèlent de quelques difficultés en termes de communication, de matériels, de fonctionnement, tout en promettant qu’ils s’attèleront à résoudre cela les jours à venir. Pour conclure, il dira que : « Je voudrais rassurer la population que cela n’ a été qu’un simple incident qui est désormais clos et nous travaillerons à ce que cela ne se reproduise plus jamais. Nous travaillerons à rendre plus professionnelle cette PM pour qu’elle soit au service de la population.».
Mais, les policiers sont-ils satisfaits des conclusions issues de ces rencontres, vont-ils se soumettre ? Des questions restées sans réponse car après ce verdict, il était difficile d’arracher des mots à un agent. Mais l’on peut dire que le calme est revenu officiellement car le commandant a même rejoint son bureau qui lui avait été refusé d’accès dans la matinée1
Sita DIALLO/TRAORE