C’est un coup dur que la gendarmerie vient d’infliger aux pirates des réseaux de téléphonies mobiles qui se sont installés depuis 2015 au Burkina. En l’espace de deux mois, ce sont trois réseaux de piratages que la Brigade de recherches de la gendarmerie de Ouagadougou a démasqué. Ces trois bandes sont issues de trois nationalités différentes dont des Burkinabè, des Ivoiriens et un Togolais. Ils étaient installés au secteur 19, dans l’arrondissement 4, à la Zone I et à Karpala.
Comme de par le passé, le modus operandi est resté le même. Ces pirates sont munis d’un boitier appelé SIMBOX, capable de capter le trafic international et les diriger vers leur boitier SIMBOX contenant des cartes SIM Airtel, Telmob et Telecel et, rediffuser ce trafic sous forme de trafic local au niveau des trois réseaux mobiles.
Sur plainte de Telecel Faso, en date du 14 juin 2016, auprès du Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou, une enquête a été ouverte en vue de démasquer les auteurs de ce piratage. Une piste conduit les enquêteurs, le 04 août, vers T.A, comptable, gestionnaire financier de profession. Celui-ci avouera par la suite avoir été approché par un informaticien togolais du nom de Akué Adoté Apélété, pour un contrat de prestation de service qui se traduit par le suivi, contrôle de matériel informatique et télécom, la diffusion de matériel informatique et télécom, la fourniture et livraison de produit Airtel, Telmob, Telecel et le renouvellement des factures et courses administratives.
A la perquisition de sa villa sise au secteur 19, dans l’arrondissement 4, c’est un équipement impressionnant que la gendarmerie découvre.
D’autres fraudeurs encore ont été appréhendés...
Le 9 août 2016, les enquêteurs de la gendarmerie mettent la main sur un Ivoirien du nom de Yavo Armel Gislain, membre d’un autre groupe de présumés fraudeurs à son domicile, sis à la Zone I.
Là aussi, un important lot de matériel a été découvert, dont un lot de cartes de recharge Airtel d’une valeur d’un million FCFA. Ce dernier a déclaré être venu au Burkina en compagnie de son frère Yao Koffi Jean Paul David. Le même jour, l’opération de la gendarmerie a permis d’appréhender Aubin Ouédraogo et Amed Ouédraogo, membres d’une autre bande installée à Karpala.
Les personnes qui ont été appréhendées sont ceux qui avaient pour tâche de rester sur place et de veiller à ce que les équipements installés soient permanemment fonctionnels, afin de pouvoir capter les appels internationaux entrants dans les trois réseaux locaux.
Ces personnes avaient aussi en charge l’achat des cartes de recharges, le paiement des factures d’eau, d’électricité et de loyer.
Ces trois bandes causaient beaucoup de préjudices financiers aux réseaux de téléphonies, selon un conseiller juridique d’Airtel Burkina. De plus, la qualité des services chez les trois opérateurs se trouvent négativement affecté par ce trafic parallèle des pirates.
L’Etat burkinabè est aussi perdant du fait de ce phénomène, puisque « ce sont des impôts en moins ». Sans omettre le problème d’insécurité que pose ce trafic, puisque les appels qui transitent sur ces réseaux piratés sont intraçables. Pour lutter contre le phénomène, les réseaux procèdent aux blocages des SIM des abonnés qu’ils jugent suspects. Entre mars et juillet 2016, ce sont environ 1070 SIM que Telecel Faso a bloqués. En rappel, ce phénomène est apparu au Burkina depuis 2015.
Max Junior
