Lutte contre l’insécurité : bras de fer entre Simon Compaoré et Koglwéogo

| 14.06.2016
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Lutte contre l’insécurité : bras de fer entre Simon Compaoré et Koglwéogo
© DR / Autre Presse
Lutte contre l’insécurité : bras de fer entre Simon Compaoré et Koglwéogo
Ha !!! Les Koglwéogo n’ont pas fini de faire parler d’eux. En bien comme en mal. C’est selon. Leurs incessants débordements ont contraint Simon Compaoré à sortir du bois le 11 juin dernier, pour faire semblant d’être fâché. Mais, mal lui en a pris !


En effet, face aux exactions de ces groupes d’autodéfense pour les uns, milices pour les autres, Simon Compaoré, ministre d’Etat en charge de la sécurité intérieure, était dans une position de plus en plus inconfortable. Lui, le patron de la police et même de la gendarmerie (double tutelle avec le ministère de la défense) a, par moments donné l’impression d’avoir plus confiance aux Koglwéogo, qu’aux forces républicaines pour assurer la sécurité des Burkinabè. Au point de se proclamer ou de se faire acclamer comme chef Koglwéogo. Pensant ainsi pouvoir les canaliser et en tirer meilleur profit. Mais, « chassez le naturel, il revient par la fenêtre », enseigne la sagesse populaire. Faisant le constat que les frasques des Koglwéogo, vont de mal en pire, le ministre Simon Compaoré a décidé de leur tirer les oreilles, seulement en parole. C’est ce qu’il a fait devant les forces vives de la région de l’Est à Fada N’Gourma, le samedi 11 juin 2016. « En tant qu’initiatives locales de sécurité (les Kolgwéogo : ndlr), il ne sera plus possible pour les Koglwéogo de défier l’autorité de l’Etat. Lorsqu’on arrête un bandit, on le remet à la Police ou à la Gendarmerie la plus proche, point barre ! Il ne sera plus question d’instaurer des amendes », a martelé Simon Compaoré. Avant d’ajouter, « Nous avons maintenant ouvert les deux yeux. Tous les bandits seront traqués ». Devant un auditoire plutôt dubitatif, tant la clémence, voire les tergiversations du ministre en charge de la sécurité intérieure face aux défiances de l’autorité de l’Etat par ces groupes hors la loi.

Alors, tel Saint Thomas d’Aquin, on attend de voir pour y croire. Du reste, la réponse du berger à la bergère ne s’est pas fait attendre. Ainsi, dès le lendemain, Moussa Thiombiano dit Django, le chef des Koglwéogo de la région de l’Est, balaie du revers de la main les injonctions du ministre Simon Comparé. Et justifie sa position par le fait que : « Les amendes que nous prenons servent de financement à notre déplacement. Le voleur qu’on prend obligatoirement s’il veut être libéré, il va falloir qu’il nous paye toutes les dépenses qu’on aurait faites », rapporte le site web de la radio OMEGA FM.

Ces sorties croisées du ministre et du chef Koglwéogo de l’Est, montrent à souhait que ces gens n’ont rien à foutre de l’Etat, de ses institutions ni de son autorité. « Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir », dit un proverbe africain. Mais, un autre instruit que : « on ne piétine pas les testicules d’un aveugle deux fois ». Le ministre Simon Compaoré finira par comprendre que, c’est aux forces de défense et de sécurité et à la justice républicaines qu’il faut faire confiance pour assurer la sécurité des Burkinabè et de leurs biens.

Aly KONATE
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