C’est sous le décret n°2010-610/PRES/PM/DEF du 07 octobre 2010 que l’Ecole nationale des sous-officiers de la gendarmerie (ENSOG) a exécuté le programme de formation de la 41ème promotion sans aucune perturbation majeure, a indiqué le capitaine. La promotion est composée d’un effectif initial de 750 dont 25 filles entrant à l’ENSOG suite à leur admission au concours du recrutement de la gendarmerie en décembre 2013. Le nombre s’accroît à 761 à cause de 11 redoublants de la 40ème promotion. Mais rechute à 751 élèves qui ont effectivement pris part à l’examen de sortie avec une moyenne supérieure à 12/20. En effet, sept élèves ont repris la première année suite à l’insuffisance des résultats, deux ont été radiés pour inaptitude physique au bout des comptes. En fin de deuxième année, la promotion assiste au décès de leur camarade ZONGO Larba Sylvestre le 26 octobre 2015. A sa mémoire une minute de silence a été observée ainsi qu’à celle de tous les défunts gendarmes. Leur formation a eu lieu précisément sur le site temporaire de Commandant des Ecoles et Centres de perfectionnement de la gendarmerie nationale dans la localité de Kouakoualé. Ils ont effectué une marche de 1400 km dont 150 km de raid en fin de formation.
L’histoire de la 41ème promotion : par le délégué de la promotion
" C’est le 17 avril 2013 que nous, élèves Sous-officiers de la 41ème promotion, à l’époque civils, venus de divers horizons avons foulé le sol du camp Ouézzin-Coulibaly de Bobo-Dioulasso. Grande était notre joie quand nous avons reçu notre premier paquetage militaire. Mais très vite, cette joie sera dissipée pour laisser place au doute, aux multiples interrogations. Nous venions de prendre une destination inconnue avec notre paquetage sur le dos. Voici donc le début de notre histoire. Elle est si belle et longue qu’une journée s’avère insuffisante pour vous la raconter. Je m’en voudrais de ne pas parler du séjour à Kouakoualé où l’insomnie et la fatigue étaient les plats de résistance. De longues marches parfois en dormant. Bref, 20 mois qui nous ont permis d’apprendre à vivre ensemble et de développer l’esprit de solidarité. Devant le Commandement, nous donnons l’assurance de mettre nos connaissances acquises à l’école au service de la nation entière ".
Félicitations et encouragements
Ainsi, tour à tour le capitaine s’adressant aux futurs Sous-officiers les a rappelés les défis auxquels ils devront faire face. " Sachez que notre pays connaît des mutations profondes dans toutes ses composantes, les forces de défenses et de sécurité notamment la gendarmerie ont connu les pires événements de leurs histoires (attaques des brigades territoriales de gendarmerie, de Oursi, de Samoroguouan par des individus armés non identifiés) ce qui a occasionné la mort de quatre frères d’armes. Vous sortez donc dans un contexte sociopolitique marqué par des menaces avec une forte aspiration de la population au respect de leur droit.
En conséquence, la gendarmerie nationale ainsi que la nation entière attendent beaucoup de vous ". Aussi, il se joint au parrain, pour les saluer pour leur bravoure et les invite à montrer en toute circonstance la discipline, la loyauté, la disponibilité, et l’esprit de sacrifice. Quant au parrain, Monseigneur Anselme Titiama Sanon, il a félicité ses enfants pour leur engagement tout en les interpellant sur la maîtrise de l’émotion, à ne jamais céder à la violence, surtout à demeurer proches de la population, à rester fermes et humains.
Le parrain n’a pas oublié de leur donner sa bénédiction. Cette 41ème promotion prend désormais le nom de " promotion Colonel Hien Tioboum ". Après le baptême de la promotion c’était la remise d’épaulettes aux élèves sous-officiers, laissant place à la passation de fanion, le symbole fort de leur tradition. Elle se transmet par les aînés et est sacrée par la prestation de serment. L’hymne de la promotion et celui de la gendarmerie écrit, composé et chanté par les futurs officiers. Autorités, parents d’élèves et distingués invités ont été émerveillés par les démonstrations, à savoir la grippée à la corde, la toile d’araignée, les interventions professionnelles, etc. Un défilé militaire est venu clore la cérémonie.
Gisèle SANOU/Stagiaire
