On l’aura donc compris. Simon Compaoré, contre vents-et-marées, a réussi à imposer sa vision de la sécurité. Ainsi, en plus de nos forces de défense et de sécurité, les Koglwéogo, " ces associations spontanées " et " illégales " sont chargées de veiller sur notre sécurité. On peut donc dormir tranquille ? Certainement pas. Car, en plus de veiller sur notre sécurité, nos forces de défense et de sécurité, les vrais défenseurs de la sécurité, doivent veiller sur les Koglwéogo. Car, Simon Compaoré qui a imposé sa vision, ne peut dire avec exactitude la composition réelle de ces associations, ni l’origine et la moralité des membres qui les composent, encore moins les objectifs qui peuvent les motiver, partout où elles existeront sur le territoire.
C’est un précédent dangereux dans le cadre du respect des lois et règlements de notre pays. Car, dans un Etat de droit démocratique, on ne devrait, sous quel que prétexte que ce soit, reconnaître a priori des associations illégales et les autoriser à exercer. Notamment dans un domaine aussi sensible que celui de la sécurité des personnes. Simon Compaoré doit comprendre qu’ici, on l’a mal conseillé. On n’a pas voulu lui dire la vérité. Car, même au sein des forces de défense et de sécurité, l’unanimité ne peut se faire autour de telles associations à tel point qu’on puisse autoriser leur existence et les obliger à la collaboration. En outre, en reconnaissant " ses Koglwéogo ", Simon Compaoré reconnaît implicitement l’incapacité des forces de défense et de sécurité à assurer convenablement leurs missions. C’est une grosse erreur !
Le gouvernement a appelé l’ensemble des Burkinabè à collaborer sincèrement avec les forces de défense et de sécurité. Ce qu’ils ont compris. Dans la plupart des services à regroupement humain, des mesures ont été prises pour assurer la sécurité des usagers. C’est le cas dans les banques, les hôtels et les gares de transport en commun. Si les " Koglwéogo ", comme l’a dit Simon seront utiles dans les zones reculées, c’est encore plus grave. Car, cela constitue une aubaine qu’on offre à des gens pour régler leurs comptes avec d’autres personnes. Du reste, dans ces zones reculées, dans les villages, on se connaît tous. L’étranger est vite identifié. Où est donc l’utilité d’un "Koglwéogo" ?
Dabaoué Audrianne KANI