Journée internationale des Casques bleus de l’ONU : hommage aux « soldats de la paix » burkinabè

| 02.06.2015
Réagir
Journée internationale des Casques bleus de l’ONU : hommage aux « soldats de la paix » burkinabè
© DR / Autre Presse
Journée internationale des Casques bleus de l’ONU : hommage aux « soldats de la paix » burkinabè
Le 11 décembre 2002, l'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 29 mai, Journée Internationale des Casques bleus des Nations Unies. L'institution d'une Journée Internationale dédiée aux Casques bleus vise à attirer l'attention sur un intérêt majeur qui concerne toute la communauté internationale : le maintien de la paix. Le Burkina Faso, à travers ses vaillants fils et filles joue pleinement sa partition.


La Journée Internationale des Casques bleus a été instituée dans le but de rendre hommage à tous les hommes et à toutes les femmes, militaires comme civils, qui servent dans des Opérations de maintien de la paix des Nations Unies, en raison de leur niveau exceptionnel de professionnalisme, d'abnégation et d'audace, ainsi que pour honorer la mémoire de ceux qui ont perdu la vie au service de la paix (Rés 57/129).

La date du 29 Mai 1948 a été retenue en référence à la première mission de paix des Nations Unies qui a lieu en Palestine, le 29 mai 1948.

Nous sommes donc à la treizième année de célébration de la journée internationale des Casques bleus, qui n'est pas toujours connue des Burkinabè dans leur grande majorité. On pourrait se poser légitimement la question de savoir pourquoi une célébration en plus des multiples célébrations d'autres journées internationales. Que gagne le Burkina Faso à célébrer une telle journée ? Quel intérêt cette célébration revêt-elle pour le citoyen ordinaire?

En réalité, ils ne sont pas nombreux les Burkinabè qui ont déjà rencontré des Casques bleus dans notre pays, sinon qu'ils ne les connaissent le plus souvent qu'à travers les médias (télévision, radios, presse écrite).

Qui sont-ils donc au juste?

Loin de constituer une armée des Nations Unies, les Casques bleus sont en réalité une force internationale de maintien de la paix dont le but est « le maintien ou le rétablissement de la paix et de la sécurité internationales » sur ordre du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Cette force est principalement constituée de personnel militaire prêté par les États membres de l'ONU et dans certains cas de personnel civil œuvrant dans la police et dans l'administration.

Le Burkina Faso, membre des Nations Unies depuis 1960 s'est engagé dans les opérations de maintien de la paix à partir des années 1990. Cet engagement s'est fait au nom des principes de solidarité internationale et de la préservation d'un espace sécuritaire propice au développement et à l'épanouissement des populations et pour répondre aux sollicitations permanentes de la communauté internationale. Et, l'illustration la plus parfaite de déploiement de Casques bleus d'origine burkinabè qui a été médiatisée, est celle du Bataillon Laafi 1 au Darfour et ce, depuis 2009. Le Chef du gouvernement s'est d'ailleurs déplacé en décembre dernier pour rendre visite au Bataillon Laafi 4, c'est-à- dire au 4e contingent du Bataillon Laafi déployé au Darfour. Auparavant d'autres autorités dont le Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Régionale et le Chef d'État-major Général des Armées ont également eu à effectuer des visites du genre au Darfour, en 2009, 2011 et 2012.

Exemplarité et professionnalisme des contingents burkinabè

Les autorités de l'ONU ont toujours exprimé leur satisfaction quant à la prestation du personnel des différents contingents burkinabè pour leur exemplarité et leur professionnalisme dans l'exécution de la mission à lui confiée.

Les soldats burkinabè en quittant le territoire dans le cadre des Opérations de maintien de la paix sous mandat de l'ONU, deviennent des Casques bleus ou encore des Soldats de la Paix internationale. Ils se détachent de leur patrie, de leurs familles et tout ce qui leur est cher pour aller vers des horizons incertains, des zones de tensions, de guerre ouverte ou larvée, en vue de travailler avec les autres membres de la communauté internationale à maintenir et à préserver la paix internationale dont dépend également la paix de nos pays. Pour exemple, la crise au Mali touche aussi directement ou indirectement chaque Burkinabè et chaque citoyen de la bande sahélo-sahélienne.

Ainsi, des militaires y vont, et du théâtre des opérations ils ne reviennent plus. N'est-ce donc pas légitime de rendre hommage à tous ces valeureux hommes et femmes qui vendent si chèrement l'image de notre pays dans les Opérations de maintien de la paix au prix du sacrifice de leur vie et surtout, qui contribuent à maintenir la paix et à renforcer la sécurité internationale.

Les mécanismes pour le déploiement des différents contingents et la réussite de leur mission sont mis en œuvre par différents départements ministériels notamment les Affaires Etrangères, la Défense, la Sécurité et la Justice.

Au 30 avril 2015, le Burkina Faso comptait 1 125 personnels en uniforme, soit 1074 hommes et 51 femmes et occupait le 21ème rang sur 116 pays contributeurs de troupe aux Opérations de maintien de la paix de l'ONU. Notons que le Darfour (MINUAD), ne constitue pas la seule destination des Burkinabè pour les missions de soutien à la paix. Nous avons également la Centrafrique avec la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation de la Centrafrique (MINUSCA) et le Bureau Intégré de l'Organisation des Nations Unies en Centrafrique (BINUCA), le Sud-Soudan avec la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), la République Démocratique du Congo avec la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), la Côte d'Ivoire avec l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), Haïti avec la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et enfin, le Mali avec la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA).

Hommage aux soldats de la paix burkinabè

Malheureusement, nous avons enregistré au cours de l'année 2012 trois (03) pertes en vies humaines, dont 02 au Soudan et 01 en Ouganda, le 13 mars 2013, la douloureuse perte d'un autre soldat au Mali. Aussi, a-t-on vécu le décès de deux casques bleus, membres du contingent burkinabè déployé au sein de la Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA), survenu le 16 août 2014.

Pour tous ces efforts et sacrifices consentis par nos contingents, pour la mémoire de ceux qui ont perdu la vie, n'est-il pas digne de leur dédier une journée, d'autant plus que cela ne concerne pas que notre pays, mais toute la Communauté internationale ? Ainsi, pour la journée du 29 mai 2015, cent trois (103) casques bleus dont les trois (03) Burkinabè qui ont perdu la vie au cours leur mission en 2012, ont été décorés à titre posthume de la médaille Dag Hammarskjöld, Secrétaire Général de l'ONU de 1953 à 1961.

Il convient de se rendre compte que les Casques bleus rencontrent des difficultés d'ordre sécuritaire, psychologique et même d'ordre financier.

Au plan sécuritaire, ils sont exposés à toutes formes de danger dans leur zone d'opérations (attaques, enlèvements, etc.).

Au plan psychologique, ils subissent toutes formes de pression ou de stress. Et au plan financier, compte tenu du fait que leur paiement dépend de la contribution des États membres de l'ONU, la régularité du remboursement des indemnités est de trois à six mois maximum. D'où la nécessité pour chaque État contributeur comme le Burkina Faso de développer des stratégies pour pallier ces difficultés.

Les perspectives pourraient porter sur la capitalisation des atouts actuels à travers le soutien de tous et le renforcement continu des capacités des structures en charge des Opérations de maintien de la paix et des futurs postulants à ces missions. Cela permettra de faire rayonner davantage le Burkina Faso sur l'échiquier international et de le conforter dans son rôle stratégique de « gardien » de la paix partout où il est sollicité.

La célébration de la Journée Internationale des Casques bleus des Nations Unies au Burkina est certainement une occasion pour se pencher sur l'ensemble de ces questions à travers des activités et des échanges autour de la vie des Casques bleus d'origine burkinabè, mais également de rendre hommage aussi bien aux disparus qu'à ceux qui ont fait preuve d'un dévouement exceptionnel dans leurs tâches de Soldats de la Paix.

Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité