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Implantation de Koglwéogo à l’Ouest Burkina : Boukary Kaboré dit le Lion convoqué et auditionné par des chefs de canton

| 24.11.2016
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Implantation de Koglwéogo à l’Ouest Burkina : Boukary Kaboré dit le Lion convoqué et auditionné par des chefs de canton
© DR / Autre Presse
Implantation de Koglwéogo à l’Ouest Burkina : Boukary Kaboré dit le Lion convoqué et auditionné par des chefs de canton
Le lundi 21 novembre 2016, le chef suprême des Bobo-mandarê, et ses pairs venus d’autres localités de l’Ouest, ont auditionné Boukary Kaboré dit Le Lion. Sur son intention d’installer des Koglwéogo à l’Ouest.


Makognandougou, c’est le village que Boukary Kaboré dit le lion, ne devrait pas franchir dans sa volonté de mise en place des Koglwéogo. Informé de ce que Boukary Kaboré aurait installé des Koglwéogo dans ce village, sa Majesté Sidiki Sanou, chef de canton des Bobo-mandarê l’a convoqué à Bobo. Le chef de canton de Guena (le Bendja-tin de Kourion), celui des Peulh, le chef de canton de Karaborola, des représentants d’autres chefs de l’Ouest ont assisté à la rencontre. Le message, réaffirmé à Boukary Kaboré dit Le Lion était clair. Refus catégorique de l’Ouest pour l’implantation des Koglwéogo. Sa Majesté Sidiki Sanou, chef suprême des Bobo-mandarê et ses pairs des autres localités de l’Ouest ne connaissent que les forces de défense et de sécurité et nationales pour assurer la sécurité des personnes et des biens. En outre, les Dozos sont les seules forces de défense traditionnelles reconnues à l’Ouest. Toute autre force traditionnelle n’est pas conforme aux us et coutumes. C’est pourquoi, ils ont insisté auprès du Lion que les Koglwéogo ne sont pas les bienvenus dans la zone Ouest. Seuls les Dozos peuvent jouer le rôle de sécurité aux côtés des forces loyalistes dans cette partie du pays. Aussi, ont-ils invité Boukary Kaboré à privilégier l’intérêt commun plutôt que de s’entêter à installer des Koglwéogo dans des villages malgré l’opposition des chefs locaux.

Des propos d’après rencontre

Sa Majesté Sidiki Sanou, chef suprême des Bobo-mandarê

« Nous ne voulons pas de troubles à l’Ouest. Aussi, à chaque fois qu’il y a des questions d’ordre national, nous prions pour que règne la paix dans ce pays. Alors, si des comportements peuvent menacer cette cohésion, il est de notre devoir de prévenir. Les Koglwéogo ne sont pas compatibles avec nos coutumes ici. J’ai attentivement écouté Boukary Kaboré dit Le Lion. Il a parlé de sécuriser les personnes et leurs biens. Je n’en disconviens pas. Ce rôle est joué par les Dozos qui travaillent en symbiose avec les forces de défense et de sécurité loyales. Alors, une fois de plus, nous sommes contre l’implantation des Koglwéogo et j’invite Le Lion à jouer balle à terre. Nous ne voulons vraiment pas de troubles dans notre contrée. Chaque zone à ses coutumes. C’est pourquoi, nous prévenons dans la concertation, afin d’avoir un terrain d’entente. Nous allons rendre compte aux plus hautes autorités, afin qu’elles sachent ce que nous, responsables coutumiers, avons décidé par rapport à l’implantation des Koglwéogo à l’Ouest. Nous tenons à respecter nos coutumes et nous n’allons jamais nous laisser faire. Personne ne peut accepter que des gens viennent supplanter ses coutumes, chez lui. Jamais ! ».

Boukary Kaboré dit Le Lion

« Il n’y a pas de contradiction entre les Koglwéogo et les Dozos. C’est le même travail. L’appel final, que Dieu nous aide à nous comprendre pour l’intérêt des populations. Je n’ai pas de conclusion à faire par rapport à la mise en place des Koglwéogo. J’écoute les autorités qui ont une décision à prendre. Si ailleurs, ils sont acceptés par l’autorité, j’attends de voir la suite à donner pour ce cas. En attendant, nous cherchons à nous comprendre dans l’intérêt commun. Je vais revenir voir le chef toujours dans le sens du dialogue et la compréhension. Je n’avais pas trop compris le sujet de la rencontre. Sinon, je venais avec des vieux, pour approfondir les échanges. Les Koglwéogo sont bel et bien installés à Makognandougou. Malheureusement, ceux qui sont venus rapporter ça au chef, ont menti. C’est pourquoi, je lui ai dit de dépêcher une mission sur place, afin de mieux comprendre. Car, la rencontre d’aujourd’hui est une très bonne initiative, autrement, c’est la population qui perd et nous ne voulons vraiment pas aller de façon dispersée ».

Aly Konaté, président de l’Union nationale des Dozos

« Notre décision reste la même ! Nous sommes à notre troisième rencontre, cette fois-ci, avec un responsable Koglwéogo. Nous avons dit que nous ne voulons pas de Koglwéogo à l’Ouest ici. Ce n’est pas la décision des Dozos, mais celle des chefs de cantons et ceux de villages. Nous ne faisons qu’appliquer la décision de nos autorités coutumières. Nous insistons une fois de plus : nous ne voulons pas de Koglwéogo dans le grand Ouest. La confrérie Dozo est une école de la sagesse. Nous venons encore de le prouver par cette rencontre en donnant une leçon de sagesse à ceux qui veulent mettre de force les Koglwéogo à l’Ouest. Un Dozo, avant de combattre, avertit à trois reprises. D’après tout ce qui s’est dit à cette rencontre, nous attendons de voir la réaction des responsables Koglwéogo. Nous sommes tous des fils du pays. Chacun à sa tradition, chaque zone à ses coutumes. Ici à l’Ouest, notre référentiel en matière de sécurité après les forces de défense et de sécurité, ce sont les Dozos. Toute terre à un propriétaire, chaque village à un chef et des chefs coutumiers. Si nos chefs ont dit qu’ils ne veulent pas de Koglwéogo, je pense qu’il est du devoir de toute la population de l’Ouest de manifester son opposition à être sécurisée par des Koglwéogo qui ne s’inscrivent pas dans leurs coutumes ».

Souro DAO

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