Après deux années d’absence, la police nationale revient à Houndé, chef-lieu de la province du Tuy. La réouverture du commissariat central et de la direction provinciale de la police est intervenue, le lundi 4 juillet 2016 à Houndé, sous la présidence du ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré. C’est le commissaire Théophile Tapsoba qui est à la tête de la direction provinciale de la police. Il a été nommé en conseil des ministres du 29 juin 2016. Le nouveau directeur a dit mesurer l’immensité de la tâche qui lui a été confiée. Selon le directeur général de la police nationale, Lazare Tarpaga, ce retour est une émanation des démarches des autorités administratives provinciales et la détermination du ministre en charge de la sécurité. A l’entendre, cette réinstallation se fera de façon progressive. Sur la quarantaine de policiers prévue, ce sont 24 qui sont d’abord sur le terrain, suivront ensuite les autres agents et la logistique. En rappel, le 30 juillet 2014, la direction provinciale et le commissariat de police de Houndé avaient été incendiés par des manifestants en colère, face au refus de la police de livrer à la vindicte populaire, des personnes accusées de meurtre d’une fille. Depuis lors, les habitants ont connu le calvaire pour l’établissement des actes administratifs. « En tout cas, c’est une grande joie pour nous de revoir le commissariat rouvert. Avant, il fallait se rendre à Bobo-Dioulasso pour légaliser et faire nos cartes d’identité », a confié Berte Akekou, une habitante de Houndé. Et de poursuivre : « Nous regrettons cet acte et nous n’allons plus reprendre ».
Promesse de renforcement de la sécurité
Aux dires du haut-commissaire de la province du Tuy, Orokiya Onadja/ Barro, c’est depuis novembre 2014 que les populations ont exprimé le besoin du retour de la police. Elles ont œuvré pour cela. « C’est elles-mêmes qui ont proposé de se cotiser à raison de 1000 F CFA par ménage pour contribuer à l’effort de reconstruction. Nous avons adressé des correspondances, nous avons eu des entretiens avec la hiérarchie, et c’est ce qui a abouti à ce retour », a indiqué la haut-commissaire. Le nouveau site d’accueil de la police est un local refait à plus de 8 millions de F CFA provenant de la commune urbaine de Houndé, et de la Société minière Houndé gold opération. Pour réaffirmer l’attachement des habitants au retour de la police, Mme Onadja a engagé ses administrés au respect des biens publics et privés. « Ensemble, nous disons non à l’incivisme, aux actes de violence et de vandalisme », a-t-elle martelé. Le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré a rappelé aux populations que la police nationale est à leur service. Il les a appelées à la collaboration, notamment les « dozo » qu’il a salués au passage. « Plaise à Dieu que toutes les initiatives locales puissent suivre vos pas », a-t-il laissé entendre. Il a du même coup sollicité la contribution des habitants du Tuy pour l’achèvement des travaux, car l’unique bâtiment pour l’instant doit abriter la direction provinciale et le commissariat central. M. Compaoré a annoncé le renforcement de la sécurité en personnel et en logistique, d’ici la fin de l’année en cours. La réouverture de la police intervient quelques jours après celle d’une mine d’or. Le saccage de la police avait causé également des dégâts au niveau du matériel et du personnel. Si aux dires du haut commissaire certaines victimes ont été dédommagées, d’autres ont confié ne l’avoir pas encore été.
Danoaga Dominique DIAPPA