La traque lancée par les hommes du lieutenant Issa Drabo a contraint les délinquants à changer de stratégie. C'est ainsi qu'on a enregistré sur la période de janvier 2014 à nos jours, plus de cinquante (50) cas de cambriolages et cinq (05) cas d'agressions à domicile suivies de vols de biens.
Les auteurs de ces faits avaient jusque-là réussi à déjouer la vigilance des forces de l'ordre et de sécurité. Les honnêtes citoyens, très désemparés, ne savaient plus où donner de la tête, hantés en permanence par la crainte d'être cambriolés.
Mais grâce à l'interpellation d'un membre du groupe criminel du nom de Youma Franck par la Brigade territoriale de gendarmerie de Soudigui, dans le Koulpélogo, lequel a été remis à la Brigade de recherches de Fada N'Gourma pour les besoins de l'enquête, des faits graves ont été mis en lumière.
En effet, au cours d'une des opérations dudit groupe, les bandits ont trouvé une somme importante chez l'une de leurs victimes. Un membre du groupe du nom de Oubda Marc aurait empoché plus d'un million (1 000 000) de francs.
Il dira à ses acolytes qu'il n'a eu que soixante quinze (75 000) francs. Il aurait en plus détourné à son profit une motocyclette, fruit du vol du groupe qu'il était chargé d'écouler au profit de tous les membres. Comme dans les cartels, il en a eu pour son compte.
En effet, en représailles, la bande a organisé son assassinat. Après l'avoir tué, elle a pris soin de lui crever les yeux. Son corps fut abandonné dans la rue, dans un secteur de la ville de Fada N'Gourma, créant la psychose chez les habitants. Cet état de fait a entraîné automatiquement une réadaptation des gendarmes aux nouvelles formes de délinquance sur le plan national en général et dans la ville de Fada N'Gourma en particulier.
Par voie de conséquence, un réseau de malfaiteurs, spécialisés dans le cambriolage en zone urbaine, et de receleurs a été démantelé le 02 juin 2015 par la gendarmerie nationale à Fada N'Gourma. Son mode opératoire consistait à entrer par effraction en tordant les lames des portes, pour se créer une ouverture par laquelle ils enlevaient les crochets de la porte après avoir retiré les clés de la serrure. Ils utilisaient aussi des cisailles ou arrache-clous pour enlever quelques lames de fenêtres par lesquelles ils s'introduisaient dans la maison.
Le groupe avait aussi recours au service d'un marabout dont le rôle principal consistait à endormir profondément les victimes selon un procédé mystique. Les cambrioleurs écoulaient les objets volés à Fada dans les villes de Tenkodogo et Ouagadougou et ceux volés à Tenkodogo, Koupéla, étaient transportés à Fada N'Gourma pour vente.
D'autres objets sont même écoulés sur les sites aurifères. Le réseau, constitué d'une dizaine de personnes, en majorité des hommes, opérait allègrement dans la ville de Fada N'Gourma, mais étendait aussi ses tentacules jusqu'à Soudigui, à Dialgaye, à Pouytenga, à Koupéla et à Tenkodogo. Ils avaient aussi des complices.
D'autres sont encore en fuite et l'enquête se poursuit. Les malfrats opéraient avec des pics à glace, des pinces, des cisailles, des sabres, des arrache-clous, un « gris-gris » du marabout, un véhicule de transport en commun, actuellement sur calle dont le chauffeur, un complice du groupe, était chargé du transport des membres et de leur butin dans les différentes localités.
Les objets saisis, produits du vol, se composent de 26 pièces de pagnes au nombre de vingt-six (26) ; un décodeur Canal Sat, d'une moto SANYA, d'une moto NANO et d'un taxi-moto, de téléphones portables et de pantalons « jean ». A cette occasion l'appel a été réitéré aux « bar-maid » d'éviter d'héberger des inconnus et à toute la population de dénoncer tout comportement suspect en appelant au : 16, au 17 ou au 1010.
S. Dimzilgdu