De milliers de Burkinabè ont assisté, mardi dernier, à la cérémonie marquant la fin du désarmement de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), principal auteur du coup de force perpétré par le «tristement célèbre Gilbert Diendéré», selon les mots du Premier ministre, Yacouba Issac Zida, dont les conséquences tragiques ont failli entrainer le pays dans une crise grave.
Cette cérémonie a pour but, d’après Yacouba Zida, de marquer la fin du désarmement de l’ex-RSP et de faire constater son effectivité à la délégation de la CEDEAO et aux chefs d’états-majors venus du Bénin, du Ghana, du Niger, du Nigéria, du Togo et du Sénégal.
Depuis sa création, explique M. Zida, le Régiment de sécurité présidentielle a été utilisé par le régime du président Compaoré pour freiner les aspirations légitimes du peuple burkinabè à une vie démocratique réelle. Et regrette-t-il, au lieu de contribuer à la protection des populations, ce corps était devenu une menace permanente contre la marche radieuse du peuple burkinabè. Il était également, poursuit-il, un instrument pour imposer la volonté d’un groupuscule qui, incapable d’apprendre les leçons de l’histoire, se condamne à répéter les erreurs d’un passé à jamais révolu dans la conscience collective des Burkinabè.
Raison pour laquelle le Premier ministre a soutenu que le coup d’Etat du 17 septembre n’a été que le couronnement d’un plan savamment préparé par le général Diendéré dont l’objectif était de mettre fin à la Transition et d’installer un régime de terreur. En témoigne, de son avis, les pertes en vies humaines et le nombre considérable des blessés enregistrés.
Un échantillon de l’armement et des matériels récupérés a été présenté à la population. Deux automitrailleuses, six pick-up munis d’armes, quelques munitions et des armes légères. «Il s’agit d’une petite quantité d’armes exposées ici. Nous avons gardé les armes saisies dans des cache d’armes communes à toute l’armée», a dévoilé M. Zida, avant de rassurer la population que ceux qui ont planifié et exécuté ce coup d’Etat répondront de leurs actes devant la justice.
En rappel, c’est dans la recherche de solutions à la grave crise issue du coup d’Etat avorté du 16 septembre dernier que les chefs d’Etat de la CEDEAO ont, lors d’un sommet extraordinaire tenu le 22 septembre 2015, décidé du désarmement de l’ex-RSP.
Madina Belemviré