Décidément, les citoyens ont l'imagination fertile pour se faire de l'argent. Tous les moyens semblent bons pour parvenir à ses fins. Quid de la morale ? Et le respect de la loi ? Tenez, B.E. avait une astuce propre à lui pour gruger les bonnes dames. Pris dans les mailles des filets des pandores de Boulmiougou, son mode opératoire est expliqué par ces derniers : il se faisait passer pour le président d'une association fictive dénommée Association Burkina journalier (ABJ) dont il arborait l'effigie. Il proposait des cartes d'adhésion contre la somme de 5000 F CFA.
Pour donner plus de crédit à ses propos, le sieur B. E. se présentait à chaque occasion, apprend-on, à bord d'une voiture de luxe et tiré à quatre épingles. «Une fois qu'il encaisse une somme assez conséquente, l'escroc disparaît, laissant ses victimes dans la détresse. Ainsi, plusieurs associations regroupant plus de sept 700 femmes ont été grugées, soit environ quatre millions de francs dissipés», a ajouté le capitaine Issa Paré, commandant de Gendarmerie du Kadiogo. B. E, faut-il le relever, était sans emploi ni domicile fixe et, selon les pandores, vivait fréquemment dans les hôtels. Sa vie de pacha a pris fin le 12 janvier 2015, jour de son arrestation.
En attendant qu'il soit présenté devant le procureur du Faso, le faux président d'association ira cogiter à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Il n'y ira pas seul, car un autre groupe de malfrats a été également présenté. Au nombre de cinq, K.A. et sa bande, en cavale, seraient à l'origine d'une kyrielle de cambriolages. Leurs cibles de prédilection, a précisé le commandant de la gendarmerie de Boulmiougou, l'adjudant-chef major Madi Nitiéma, les magasins, les boutiques et autres dépôts de bouteilles de gaz.
Les pandores ont saisi sur eux 69 bouteilles de gaz qui seront remises à leurs propriétaires, car les délinquants ont indiqué les lieux où ils ont opéré. L'occasion s'y prêtant, les gendarmes avaient invité les journalistes à être des relais auprès des citoyens qui ont perdu leurs engins lors de l'insurrection des 30 et 31 octobre 2014 devant le siège de la télévision nationale et l'Assemblée nationale. En outre, il a été demandé à la population de collaborer avec les forces de sécurité et de défense pour leur permettre de combattre l'insécurité grandissante.
Lassané Ouédraogo
