Le colonel Salif Tingueri, responsable de la commission technique mise en place pour le processus du désarmement, a fait le point sur les différentes étapes de ladite opération. Le processus comportait deux phases : une préparatoire et une d’enlèvement.
La première consistait, selon ses dires, entre autres, à la remise de la liste de matériels à enlever par les responsables du RSP au président de la commission technique, la reconnaissance des lieux, l’inspection des matériels suivies de leur enlèvement, et la fixation de la date de l’enlèvement du matériel pour le 25 septembre. La sécurité de l’opération et l’accès au site devait être assurée par les éléments du RSP.

La seconde phase qui consistait à l’enlèvement effectif du matériel recensé a commencé à la date indiquée et s’est stoppée 48 heures après par des incidents. « Toutes les opérations d’enlèvement ont été émaillé d’incidents provoqués par des éléments armés, le plus souvent d’un effectif de 8 à 10 personnes. De simples comportements hostiles, ils sont passés aux menaces, qui, à des agressions physiques sur le personnel technique » a précisé le colonel Tingueri, avant d’ajouter que c’est face à ces violences que la commission après avoir informé la hiérarchie de l’armée a décidé d’interrompre le processus de désarmement.

La suite que l’on connait est que « ce refus » a amené les autres militaires à prendre de force les positions tenues par le RSP dans la ville de Ouagadougou ainsi que des dépôts de munitions, de leurs armements et de leurs matériels. C’est donc après leurs affectations et leur départ de la caserne que s’est poursuivie la mission de désarmement de la commission technique. Selon toujours son responsable, il a donc été procédé « à l’inventaire général et à la prise en compte du matériel du RSP dans le patrimoine des forces armées nationales ».
L’armement récupéré serait composé, selon une source militaire,d’armes antiterroriste, d’armes de défenses de poing, d’épaule, d’armes de défenses collectives légères et lourdes sans oublier les munitions.

L’échantillon présenté aux délégations de la Cédéao et aux populations étaient constitués de lance-roquettes, de kalachnikovs, de mortiers tractés et non tractés, de canons antichars et de RPG 9 montés sur véhicule, etc.
Le chef du gouvernement, Yacouba Isaac Zida, qui a représenté le chef suprême des armées, le président Michel Kafando, a indiqué à l’issue du cérémonial que le matériel récupéré sera réaffecté au sein des forces armées nationales. « Face aux refus de désarmer de l’ex RSP et à son intransigeance, nous n’avons eu d’autres choix que d’autoriser l’intervention des forces loyalistes, afin de prendre possession des armes », a déploré le Premier ministre.

Il précisera par ailleurs que les militaires du défunt régiment ont été affectés dans d’autres garnisons et que la grande majorité d’entre eux a déjà rejoint leurs corps. Le reste, a-t-il dit, reviendra à la justice de situer les responsabilités afin que ceux qui ont planifié et exécuté ce coup d’état, répondent de leurs actes.
Notons que la commission technique qui était chargée du désarmement est le fruit des recommandations de la Cédéao à l’issue du sommet extraordinaire sur la crise burkinabè née du putsch de l’ex RSP, tenue à Abuja au Nigéria le 22 septembre 2015.
Dimitri Kaboré