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Darfour: le bataillon «Laafi 8» prêt à être déployé

| 23.04.2016
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Le Président du Faso, S.E.M. Roch Marc Christian KABORE, a reçu le mercredi 06 janvier 2016, le chef d’état-major général des Armées (CEMGA), le Général Pingrénoma ZAGRE. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© Leonard Bazié / Présidence
Le Président du Faso, S.E.M. Roch Marc Christian KABORE, a reçu le mercredi 06 janvier 2016, le chef d’état-major général des Armées (CEMGA), le Général Pingrénoma ZAGRE. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Ce vendredi 22 avril 2016 a marqué la fin de la formation du pré-déploiement du bataillon Laafi 8. Regroupées depuis deux mois, les 800 personnes composant ce contingent ont été certifiées et jugées aptes pour servir au sein de la mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour (Minuad) au titre de la contribution burkinabè. Ce bataillon, 8e du genre, remplacera Laafi 7 qui est en fin de mission. Le Chef d’Etat-major général des armées (CEMGA), le général de brigade Pingrenoma Zagré, a, au cours d’un cérémonial, autorisé leur envoi en mission.


Le cérémonial de fin de formation s’est tenu dans le centre de production du Service national de développement (SND) sis dans la commune rurale de Loumbila. C’est également sur ledit site que les 800 personnes (militaires et civils), dont 21 femmes, ont appris en deux mois à être opérationnelles.

L’objectif de cette formation précédant chaque déploiement, selon le commandant du bataillon, le colonel Gaoussou Coulibaly, « vise à créer la cohésion au sein du bataillon, à familiariser les personnels aux techniques de combat et de défense ainsi qu’aux règles de conduite et de comportement au sein d’une mission Onusienne ». Pour montrer leur savoir-faire, les hommes du colonel Coulibaly ont présenté à l’assistance deux exercices pratiques.

Simulation d’attaque

Dans le premier cas, il s’est agi pour eux de protéger les autorités qu’ils escortaient d’une embuscade tendue par des groupes ennemis. Avec les techniques apprises des instructeurs américains et burkinabè, ils sont arrivés à neutraliser l’adversaire et à conduire sains et saufs les officiels au lieu du cérémonial.

Le deuxième a été un exercice de contrôle d’une foule mécontente qui convergeait vers la base onusienne du Darfour. Les militaires, scindés en deux groupes, sont arrivés à extraire les deux leaders du mouvement en vue de les questionner et à repousser les manifestants loin de la base. Par des tirs de persuasion et blocus avec des boucliers, ils sont arrivés à sécuriser le lieu qui abrite les structures de la Minuad.

Toutes ces démonstrations ne sont qu’un échantillon de ce qu’ils ont appris. La préparation du bataillon Laafi 8 s’est déroulée en deux grandes phases. La première phase, a été adressée à l’Etat-major et aux cadres du bataillon afin qu’ils s’approprient les techniques de travail. La deuxième phase quant à elle, a consisté à la formation du gros du bataillon. « Elle a visé deux objectif, à savoir : l’acquisition par la troupe des savoirs et savoirs-faire techniques et tactiques, des compétences à servir au sein d’un bataillon onusien, mais surtout à vérifier leurs aptitudes physiques et intellectuelles à participer à la mission », a expliqué le colonel Coulibaly, commandant du bataillon.

Déploiement prévu en mai 2016

Après donc un passage réussi aux différentes étapes de la formation, il a indiqué au général Zagré que « le bataillon Laafi 8 est dans les conditions optimums de compétences physiques, intellectuelles et militaires requises pour participer à cette mission ».

Pour sa part, le CEMGA a pris acte et a saisi l’occasion pour certifier le nouveau contingent pour leur envoi en mission, synonyme de la qualité des éléments et de la formation acquise. Ils ont reçu également la qualification Acota. « Dans quelques semaines, le bataillon Laafi 8 sera alors amené à poursuivre sur le terrain la mission, sur les traces de prédécesseurs conformément aux termes du mémorandum d’entente conclu entre les Nations Unies et le Burkina Faso », a indiqué Pingrenoma Zagré.

Ledit bataillon sera déployé courant mai 2016 pour remplacer celui de Laafi 7 en fin de mission. La formation de Laafi 8 a été rendue possible grâce à la coopération militaire entre les Etats-Unis d’Amérique (USA) et le Burkina Faso par le biais du programme Acota (Africa contingency opérations training and assistance). Ledit programme de coopération avec les armées africaines vise à accroitre leur imposition et leur efficacité dans les opérations de maintien de paix.

« Soyez des soldats de paix irréprochables »

Pour le commandant Cate Tylor, attaché de défense de l’ambassade des Etats unis au Burkina Faso, son pays va continuer d’accompagner les Burkinabè dans les trois volets de sécurité, prospérité et développement économique, et bonne gouvernance.

« Ces troupes suivent les traces d’une longue file de plus de onze promotions de bataillons burkinabè qui ont servi admirablement au Mali et au Soudan. Les qualités positives dont ils ont fait preuve au cours de leur formation me donnent l’assurance qu’ils honorent cette tradition de fierté », a laissé entendre Cate Tylor.

Avant de mettre fin au cérémonial, le général Zagré a exhorté les officiers, les sous-officiers, les militaires de rang et le personnel civil (interprètes franco-arabes) de Laafi 8 à être « des soldats de paix irréprochables, disciplinés et exemplaire dans le sens du devoir ».

Notons qu’en matière d’envoi de troupes dans les différents théâtres de maintien de paix dans le monde, le Burkina Faso occupe le 10e rang mondial. Depuis 2009, le pays envoie régulièrement des troupes à la Minuad.

Dimitri Kaboré

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