Centre d’études stratégiques : « Nous ne ferons pas dans l’espionnage » (Colonel-major Lucien Honoré Nombré)

| 22.09.2016
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Centre d’études stratégiques : « Nous ne ferons pas dans l’espionnage » (Colonel-major Lucien Honoré Nombré)
© DR / Autre Presse
Centre d’études stratégiques : « Nous ne ferons pas dans l’espionnage » (Colonel-major Lucien Honoré Nombré)
Après la cérémonie officielle de présentation du Centre d’études stratégiques en défense et sécurité (CESDS), ses membres fondateurs se sont aussitôt transformés en conférenciers. Ils ont ainsi organisé, dans la foulée, un face-à-face avec les journalistes, qui leur a permis d’aborder des questions relatives à la publication des résultats des études dudit centre, à la conciliation de l’activité associative et de son activité professionnelle pour le militaire en service qui souhaiterait y adhérer et de savoir ce qu’est devenu le directeur exécutif du Centre, Auguste Denise Barry, après la Transition.


Une initiative heureuse : c’est ainsi que le général Lamine Cissé du Sénégal a qualifié la création du CESDS dans une Afrique en proie à de nombreux soubresauts (terrorisme et extrémisme violent). Le professeur en histoire des relations internationales, en géopolitique et en stratégie, Wullson Mvomo Ela du Cameroun, lui, le qualifie d’outil qui représente une forme de résilience des Africains en ce qu’il dénote la capacité des personnes à transformer leurs faiblesses en forces et à s’adapter ainsi aux réalités du monde. Il a dit, rêvé, à travers cet instrument, de l’Afrique en 2030 : un continent pacifié et uni qui deviendra une puissance mondiale. Pour sa part, le professeur Mathurin Houngnikpo du Bénin, a comparé le centre à une association aux ambitions nobles qui devra cependant relever de nombreux défis s’il veut atteindre ses objectifs. Selon l’ancien responsable de la Sécurité et des relations civilo-militaires au Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA) basé à Washington, «il est très facile de tomber», bien que l’association ne veuille pas servir de relais politique. Il supplie les différents acteurs d’éviter de «confondre l’outil et son utilité». Pour leurs diverses contributions à la création du centre, ces trois personnalités et le général Claude Vadeboncoeur, Canadien d’origine, ont reçu des présents.

De la garantie que des résultats sensibles ne seront pas publiés

Selon le directeur exécutif du CESDS, Auguste Denise Barry, le centre a la possibilité de mener des recherches sur des problématiques de façon souveraine et de s’autosaisir de questions essentielles auxquelles il faut trouver des solutions urgentes. «Certains peuvent également s’adresser au centre pour demander des réflexions, des études sur des thématiques spécifiques », a-t-il dit à propos des ONG et des Etats. «Dans le domaine sécuritaire, il est souvent question de confidentialité. Quelle garantie pouvez-vous donner que des informations sensibles ne seront pas divulguées ? » Et le directeur exécutif de rétorquer : «Les publications ne seront pas faites systématiquement malgré l’existence de la revue. Les résultats seront mis à la disposition des décideurs, des autorités afin d’être exploités de manière efficace.» Lucien Honoré Nombré a assuré qu’il ne s’agirait pas d’un centre qui fait de l’espionnage et que les résultats ne seraient pas secrets, car se fondant sur les informations officiellement disponibles. «Qu’en est-il de l’adhésion à l’association pour un militaire en activité, vu que certains d’entre vous sont toujours en service ? Comment concilier les deux ? ». Le colonel Barry revient alors à la charge pour signifier que la profession de militaire est régie par des textes. A l’écouter, il y a des dispositions qui permettent aux militaires de mener certaines activités en leur qualité de citoyens. « Le militaire en activité écrit tout simplement à sa hiérarchie pour demander une autorisation d’adhésion à une association », précise-t-il pour dire qu’il n’y a pas d’incompatibilité. Il ajoute que l’adhésion est libre pour tous les citoyens du Burkina Faso et ceux des autres pays qui voudraient réfléchir sur les questions de défense et de sécurité. Cette question a été posée au colonel Barry : « C’est votre toute première apparition après la Transition, qu’êtes-vous devenu? » L’intéressé de répondre : « Peut-être que nos chemins ne se croisent pas, sinon nous étions bel et bien à Ouaga, nous n’avons pas voyagé. Nous avons, pour certains, occupé nos fonctions au sein du département de la Défense. J’occupe la fonction de conseiller technique dans ce ministère depuis fin juin 2016 ; donc peut-être que vous avez des fréquentations, des lieux où vous allez et où moi je ne vais pas. » Ambiance !

Aboubacar Dermé

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