Il y a une dizaine de jours, Ouahigouya a été témoin d’un fait majeur qui s’est passé, un soi-disant braquage de véhicule. Avec la situation sécuritaire à laquelle le Burkina Faso est confronté, la compagnie de gendarmerie de Ouahigouya a jugé bon de communiquer sur cet événement qu’elle juge digne d’un «film hollywoodien». Selon les explications du capitaine Adama Sawadogo, commandant de la compagnie de gendarmerie de Ouahigouya, les faits se seraient déroulés comme suit, le jeudi 13 octobre 2016, aux environs de 6 heures, El hadj Lassané Soudré, entrepreneur à l’Entreprise générale Soudré Saidou (EGSS), s’est présenté à la Brigade territoriale de gendarmerie de Ouahigouya, pour déclarer avoir été victime d’une attaque à main armée, au cours de laquelle son véhicule, une Toyota 4X4, de couleur grise, aurait été emporté par les agresseurs qui auraient pris la direction de Ouagadougou. A la police où il a été invité à se rendre pour faire la même déposition, Lassané Soudré donne d’autres versions qui n’ont rien à voir avec celle faite à la gendarmerie. Selon le capitaine Adama Sawadogo, les investigations ont permis d’interpeller le présumé auteur, le 17 octobre 2016, à 19 heures 11 minutes. Il s’agit de SHF, âgé de 17 ans environ, élève en classe de 3e dans un lycée de Ouahigouya.
Après audition du présumé auteur, il a déclaré qu’après un dispute avec son logeur, il a décidé de se rendre à Ouagadougou. Il s’est donc arrêté sur la route nationale N°2, non loin du lycée Sainte Marie Filles pour attendre une occasion, ce 13 octobre, aux environs de 5 heures. C’est ainsi, qu’il a aperçu le véhicule Toyota 4X4 passer devant lui et s’arrêter à environ 150 mètres de sa position.
Il a perçu le conducteur sortir précipitamment pour se soulager. Il s’est donc approché du véhicule et a constaté que le moteur était toujours en marche. Sachant conduire depuis l’âge de 11 ans, le jeune homme s’est introduit dans la cabine et a pris la direction de Ouagadougou. Pour tromper la vigilance du conducteur qui était à ses trousses, le jeune homme qui était sur la route N°2 sens Ouhigouya-Ouagadougou, a immédiatement tourné vers l’Ouest, en longeant la clôture du collège Ste Marie et a déboucher sur l’entrée principale de l’auberge Wend pouiré. De là, le jeune homme a débouché sur la rue 2.61 de Ouahigouya, rue qui débouche sur le lycée Centre d’excellence. A partir de là, il a pris la direction du Nord pour déboucher sur Ouagadougou.
A la sortie de Ouahigouya, il a fait une halte pour s’acquitter des frais de péage. Arrivé vers 7 heures à Ouagadougou, et après s’être égaré, il s’est retrouvé vers 10 heures au parc Bangr-Wéogo où il a abandonné le véhicule, tout en prenant soin de verrouiller les portières. Après les explications du jeune homme et après confrontation et reconstitution des faits, Lassané Soudré a reconnu que la version du jeune homme était la bonne. A la question de savoir pourquoi Lassané Soudré a mis les forces de l’ordre sur de mauvaises pistes, il affirme que s’il n’avait pas agi ainsi, les gendarmes n’allaient pas mettre un accent particulier sur la recherche du véhicule. En réalité, Lassané Soudré s’est retrouvé dans cette drôle de situation, car il est allé déposer «sa concubine» à l’arrêt de bus, car celle-ci travaille à True Gold. Après avoir déposé madame, Lassané Soudré s’est arrêté sur une terrasse pour faire sa prière vers 5 heures. En rentrant chez lui, il a eu l’envie pressante (diarrhée) et est descendu à la hâte pour se soulager et c’est là que le jeune homme est parti avec la voiture. Donc, il ne s’agit pas d’un braquage à main armée, mais simplement d’un vol de véhicule comme l’a voulu fait croire, Lassané Soudré, a fait savoir le capitaine Sawadogo. Après avoir fait des déclarations mensongères, il en ressort que la victime n’encourt rien, juridiquement parlant.
Quant au jeune homme, compte tenu de son âge (il est mineur) sera condamné mais à une peine moindre, ou placé dans un centre pour mineurs. A en croire, le capitaine Adama Sawadogo, commandant de la compagnie de gendarmerie de Ouahigouya, la véracité sur cette affaire de braquage de véhicule a été élucidée, grâce à la collaboration de certains citoyens. Pour ce faire, il exhorte les populations à toujours cultiver le réflexe de la dénonciation, chaque fois qu’elles ont connaissance d’une activité suspecte et à méditer sur l’adage selon lequel «aider la sécurité, c’est assurer sa propre sécurité». Les numéros verts en service sont : le 10 10, le 16, le 17, le 80 00 11 45 .
Pélagie OUEDRAOGO