La Direction régionale de la police nationale des Hauts-Bassins a présente trois réseaux de délinquants démantelés lors d’une opération conjointement menée par les différents services de la police; c’est dans cette optique que Sy Traoré et ses plus proches collaborateurs ont animé ce point de presse. Selon eux, les trois réseaux avaient chacun un domaine de définition propre à lui. L’un est poursuivi pour «contrefaçon d’arômes et commercialisation de produits impropres à la santé publique»; l’autre pour «un meurtre, multiples agressions à mains armées, multiples vols avec effraction et association de malfaiteurs» et le troisième pour «trafic, détention et vente de stupéfiants».
«Spécialisé» dans la contrefaçon d’arômes et la commercialisation de produits impropres à la consommation, le premier réseau est composé de deux membres âgés de 34 ans et 52 ans qui se nomment respectivement Sankara Adama et Tiendrébéogo Mohamed. Ces derniers selon les conférenciers, font de la contrefaçon artisanale des arômes utilisés par les vendeuses de «bissap», «zom kom» et autres boissons généralement utilisées lors des festivités. Ils se procurent un produit en poudre ayant plusieurs colorants communément appelé «jolie» sur le marché.
A l’aide de cette poudre, ils préparent une solution aqueuse avec 20 litres d’eau à laquelle ils ajoutent six (06) boîtes de vrais arômes pour obtenir le goût du vrai. A l’issue de cette étape, ils procèdent à la mise en bouteilles de ce liquide avec des flacons vides préalablement ramassés dans des dépôts ou autres poubelles et dont le lavage ne répond à aucune norme sanitaire. A l’aide du gaz, ils chauffent les sachets d’emballage pour provoquer l’adhésion de la douzaine de flacons. Ces derniers sont alors étiquetés à l’aide de stickers afin de tromper la vigilance du consommateur. Une fois le processus terminé, la douzaine de leur produit est vendue sur le marché à 1 750 FCFA défiant la bonne qualité qui se vend à 5 000 FCFA la douzaine.
Alors qu’ils prenaient du plaisir à se remplir les poches, la police était à leurs trousses suite aux informations dont elle disposait. Informée sur cette pratique dans la matinée du 02 octobre 2015 par une personne anonyme vers 7h, la police a pu dénicher le réseau aux environs de 8h en possession des produits incriminés.
Interrogés, les intéressés auraient reconnu sur place qu’il s’agit bel et bien de la contrefaçon avant de préciser avoir appris la technique chez un certain Sam Sylvain il y a cinq (05) ans. Le réseau est certes démasqué, mais les enquêtes se poursuivront en vue de dénicher le «géniteur» de cette idée qui n’a pour ambition que de se faire «de l’argent au mépris de la santé des consommateurs».
Le 2ème réseau
Spécialisé dans le meurtre, multiples agressions à mains armées, vols avec effraction et association de malfaiteurs, ce réseau est composé de huit membres. Connus pour la plupart à la maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (MACB), ils repèrent leurs cibles dans les «zones criminogènes» non éclairées, profitent de leur moment d’inattention et les attaquent par surprise entre 20h et 23h et ce, sous les menaces d’armes à feu et d’armes blanches «dont ils n’hésitent pas à faire usage».
Ils surprennent aussi, entre 23h et 05h du matin, les gardiens des boutiques et autres gérants de débits de boisson dans leur sommeil pour dévaliser les lieux avec toujours la même méthode, à savoir sous menace avec «beaucoup de violence». «Ils mettent en place des guet-apens à des lieux de faible luminosité et moins fréquentés pour agresser les noctambules et autres usagers qui rejoignent leurs services très tôt le matin» ont expliqué les conférenciers. Après leur opération, tout le butin n’est pas destiné à la vente. «Les marchandises des boutiques et les numéraires sont destinés à leur propre consommation tandis que les montures, les téléphones portables, les appareils électroniques et autres objets de valeur sont mis sur le marché». Les portes-monnaies, les sacs à mains, les documents d’identité et les divers papiers, quant à eux, sont déversés dans la nature. Selon les conférenciers, c’est au cours d’une opération menée dans la journée du 06 octobre 2015 qu’ils ont été épinglés.
3ème réseau
Le 3ème réseau est composé de deux tradipraticiens. Ils été pris avec 560g de cocaïne dont ils étaient chargés de la ventilation contre une ristourne de 4 millions de FCFA. Selon les conférenciers, les 560g de cocaïne, dont la valeur est estimée à plus de 10 millions de FCFA, sont parvenues aux deux tradipraticiens par l’intermédiaire d’une femme venant d’un pays de l’Afrique de l’Ouest.
Informée de la situation le 14 septembre 2015, la brigade anti-criminalité de Bobo-Dioulasso mettra la main sur eux à Bobo-Dioulasso alors qu’ils étaient à la recherche de clients le 15 septembre 2015 soient 24 heures après.
A l’issue du point de presse, les suspects seront immédiatement conduis devant le procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Bobo où ils devront répondre de leurs actes selon Sy Traoré, DR de la police des Hauts-Bassins.
Fiers de la collaboration des populations qui a permis le démantèlement de ces réseaux, Sy Traoré et ses hommes ont souhaité que celle-ci (la collaboration) soit renforcée afin que la traque contre les bandits soit une effectivité.
Cheick Omar Traoré