« Nous interpelons donc les autorités de la transition à nous réintégrer dans les rangs, dans les plus brefs délais. Sinon, nous serons dans l’obligation d’entreprendre d’autres actions dans les jours à venir ». C’est en substance la conclusion de leur déclaration liminaire, lue par leur porte-parole, Joseph TRAORE lors de ce point de presse tenue ce mardi 03 novembre 2015 à Bobo, en présence d’autres venus de Ouagadougou. Selon leurs motions, la mutinerie de 2011, qui est la cause du licenciement d’environ 800 militaires et policiers, était l’expression d’un ras-le-bol face à une certaine injustice qui gangrénait les institutions, et les commissariats et garnisons militaires n’en étaient pas épargnés.
« En effet, les mutineries qui ont affecté les casernes et commissariats du Burkina Faso en 2011 se sont traduites par des coups de feu, des expulsions dirigées contre des responsables militaires, paramilitaires et civils, ainsi que des pillages dans les casernes et commissariats pour certains, et même chez des particuliers, pour d’autres. Si certains ont circonscrit leurs actes dans les commissariats et casernes, d’autres sont allés trop loin en touchant les commerces privés. Ces actes, nous les condamnons ». Ce sont là les aveux des militaires et policiers radiés de 2011. Ainsi, ils estiment que leurs actes étaient contre le système de l’ex président du Faso, Blaise Compaoré, mais ils ont été malheureusement victime d’une justice du « un poids, deux mesures ». Car, certains se sont mutinés, comme le cas de ceux du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), sans sanction, et d’autres, qui n’ont véritablement pas participé, ont écopé de sanctions. Pire, ils se demandent pourquoi des éléments du RSP, qui ont commis le putsch, ont tué des innocents sans pour autant être inquiétés de radiation...
Un ton militaire, pas des menaces...
Ils disent avoir participé activement à la chute de Blaise Compaoré et contre le putsch, et doivent dans ce cas, participer au vin de table. Mieux, les putschistes du 16 septembre dernier leur auraient fait appel pour les soutenir dans leur lutte, mais ils auraient refusé, en choisissant le camp du peuple. Ils laissent entendre donc que toutes les démarches de négociation et de demande de pardon ont semblé accoucher d’une souris, d’où cette menace de se faire entendre et qu’ils appellent le « ton militaire, et non des menaces ».
Hermann Bakouan