En effet, le 22 juin 2016, le corps sans vie d’une jeune fille avait été découvert au secteur 5 de Bobo-Dioulasso à proximité du mur de l’UCAO. C’est suite à cette découverte macabre que la police a ouvert une enquête en vue de mettre la main sur les auteurs de ce crime. Trois mois après, soit le 22 septembre dernier, un certain K.M a été arrêté à Niangoloko dans le cadre de cette enquête. «Interrogé dans un premier temps, ce dernier déclarait avoir tué la fille suite à une agression à l’aide d’un couteau préalablement détenu par la fille qui tentait de lui retirer une forte somme d’argent qu’il avait en sa possession». Pressé de questions dans un second temps, il dira aux enquêteurs qu’il a commis ce crime avec un jeune venu de Niangoloko dont il ignore l’identité. Dans sa troisième déclaration, il dira qu’il a été le seul auteur de cet assassinat et que le sang recueilli a été remis à un individu à Niangoloko sans autre précision», a laissé entendre le commissaire. Avec l’insistance des enquêteurs sur la destination du sang, le nombre de personnes ayant participé au crime, «il finira par citer le nom de Z.M comme étant l’instigateur et l’auteur de la collecte du sang de la jeune fille», selon le commissaire.
Selon les aveux de K.M rapportés par le commissaire, tout serait parti d’un accident dont a été victime le nommé Z.M. Après son accident avec son véhicule, celui-ci aurait consulté son marabout qui lui aurait demandé du sang humain. Ne pouvant donc pas trouver seul ce sang, Z.M se confia à K.M qui se trouve être un de ses employés dans un hôtel de la place. Ainsi, le 21 juin 2016, ces deux décidèrent de peaufiner leur plan. Et c’est le nommé K.M qui a été chargé de trouver la personne dont le sang sera recueilli. Ce dernier s’est donc rendu au Maquis le «Bambou» de Bobo où il aborda la jeune fille du nom de Da Madeleine en lui proposant la nuitée à 5000 F CFA. Cette dernière accepta. Ensemble, les deux se sont rendus dans la maison familiale de Z.M où ce dernier les attendait, sans pour autant faire remarquer sa présence. Après quelques heures passées avec la fille (sans avoir des rapports sexuels avec elle), K.M décida selon le commissaire, de la raccompagner à pied en prétextant que la roue de son vélomoteur était crevée. «Le lieu du passage à leur fameux plan étant identifié à savoir le mur de l’UCAO, il ne restait qu’à passer à l’acte. Une fois sur les lieux, K.M terrassa brutalement la jeune fille et lorsqu’elle cria, il plongea sa main dans sa bouche et l’étouffa avant de sortir un couteau provenant de la maison familiale de Z.M pour l’égorger. Z.M qui suivait discrètement la scène, s’est donc empressé de venir recueillir le sang avec un petit bidon coupé. Prenant la fuite, ils ont abandonné le corps, jetant le couteau dans la cour de l’UCAO», a fait savoir le commissaire.
Après le forfait relate le commissaire, le nommé Z.M donnait régulièrement de l’argent à K.M pour s’enivrer parce que ce dernier n’arrivait plus à dormir car n’arrivant pas à supporter le poids de son acte. «Quelques jours après, Z.M envoya K.M pour lui acheter clandestinement une arme à feu pour des raisons ignorées. C’est à la recherche de cette arme qu’une personne digne de foi a donné l’information à nos collègues de Niangoloko tout en précisant que K.M lui aurait avoué avoir assassiné une fille à Bobo courant juin 2016», a expliqué le commissaire. C’est suite donc à cette information qu’une équipe a été dépêchée à Banfora pour ramener K.M le 23 septembre dernier.
La destination du sang recueilli par le nom Z.M reste toujours un mystère selon le commissaire car ce dernier aurait décidé de garder le silence sur cette question malgré les aveux de K.M et les découvertes des gants et des couteaux identiques saisis à son domicile ainsi que ceux retrouvés sur la scène de crime. Les deux suspects avec les «preuves», seront conduits selon le commissaire, devant le procureur du Faso qui décidera de leur sort si toutefois ils sont jugés coupables.
Cheick Omar Traoré