Banfora :Deux présumés faux médecins aux arrêts

| 14.08.2013
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Banfora :Deux présumés faux médecins aux arrêts
© DR / Autre Presse
Banfora :Deux présumés faux médecins aux arrêts
Deux faussaires qui pratiquaient illicitement la médecine et la pharmacie dans la Comoé ont été appréhendés à Niangoloko le 23 juillet 2013 et présentés au parquet du Tribunal de grande instance de Banfora. Selon le procureur Mamadou Traoré, ils sont poursuivis pour pratique illégale de la fonction de médecin et d'usurpation du titre de médecin.

En attendant leur jugement qui aura lieu le 3 septembre 2013, il faut reconnaître avec le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Banfora que Docteur Bamboura Nabi comme il se faisait appeler et son associé Chintoua N'Sangou Amadou risquent une peine de 6 jours à 6 mois de prison assortie d'une amende de 100 à 500 mille francs CFA pour exercice illégal du métier de médecin si la preuve est établie qu'ils sont des récidivistes. En outre, pour l'infraction liée à l'usurpation de titre de médecin, le premier cité encourt une peine et une amende d'emprisonnement allant d'1 mois à 1 an ferme de 50 mille à 1 million de francs CFA. Dans cette affaire, une troisième personne, à savoir Mamounata Kaboré, est poursuivie pour complicité. Elle est, en effet, la présidente de l'association Planète santé Afrique-Asie et son nom était utilisé par les deux faussaires.
Selon le procureur Mamadou Traoré, c'est le 23 juillet 2013 que la police de Niangoloko a mis le grappin sur ces deux malfrats, tous deux de nationalité étrangère. Ainsi donc, ils se faisaient passer pour des médecins et recevaient, à ce titre, des patients dans leur clinique de fortune. Ils étaient si bien organisés qu'ils ont recruté une secrétaire et deux infirmiers issus des écoles nationales de la santé mais qui ne sont pas encore intégrés dans la Fonction publique. Pour parfaire leur faux, Dr Bamboura et son acolyte se sont munis d'un document de convention établie entre l'association Planète Santé Afrique-Asie et le ministère de la Santé en vue de contribuer à l'amélioration de la santé des populations du Burkina Faso par la réalisation d'activités de promotion de la santé et l'ouverture de cabinets de consultation et de soins traditionnels. Et lorsqu'ils arrivent dans une localité, comme ce fut le cas à Houndé, Banfora, Tiéfora et Niangoloko, ils prennent le soin d'obtenir une autorisation de la mairie. Forts de différentes attestations de formation qu'ils brandissaient à ceux qui les consultaient, ils réussissaient, sans effort, à mobiliser les clients. C'est ainsi que sur la liste des patients qu'ils ont reçus, on reconnait de hautes personnalités de la région. Un directeur régional en poste à Banfora aurait même fait recours à leurs services, a-t-on appris en ville. Les deux faussaires réalisaient eux-mêmes les examens et prescrivaient les produits dont ils disposaient en quantité industrielle dans leur pharmacie. Examen de la fonction gastro-intestinale, examen cardio-vasculaire, examen de la fonction rénale, pulmonaire, examen des nerfs, du cerveau, rhumatoïde, examen de vitamine, des yeux, de la prostate et de la fonction sexuelle mâle et examen de gynécologie sont, entre autres, les examens qu'ils effectuaient à l'aide de leurs machines. Certaines personnes qui y ont été consultées attestent que les ordonnances qu'ils ont reçues d'eux et honorées coûtaient au bas mot 30 000 F CFA.

Contrairement à leur vocation de médecine traditionnelle, Dr Bamboura Nabi et Shintoua N'Sangou Amadou prescrivaient également des produits pharmaceutiques. Ce qui, de l'avis du procureur, est illégal puisque dans la convention qu'ils disent avoir signée avec le ministère de la Santé, il est clairement indiqué qu'ils n'exercent que dans la médecine traditionnelle.

La santé est certes la plus précieuse des richesses que l'homme possède. C'est d'ailleurs ce qui explique la fréquentation de ce type de cabinet. Cependant, n'y a-t-il pas lieu de prendre quelques précautions avant de consulter ce genre de structure ?

Mamoudou Traoré

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