Depuis le 15 janvier 2016, le Burkina Faso est devenu la cible des terroristes. Les localités d’Intangom, Markoye, Nassoumbou, Baraboulé, Tongomayel ont été victimes d’attaques terroristes avec comme conséquence, des pertes de vies humaines et des dégâts matériels. Le 3 mars dernier, les terroristes ont encore fait deux victimes à Kourfayel, dans la province du Soum. Et pour l’Alliance pour la défense de la patrie (ADP), cet énième attentat vient prouver l’inefficacité de la réponse du gouvernement Paul Kaba Thiéba, à cette catastrophe. De l’avis du président de l’ADP, Abraham Badolo, cette situation chaotique que vit le pays est révélatrice du tâtonnement et de la gestion approximative des affaires publiques par le pouvoir en place. «Le manque de vision du pouvoir, aux plans militaire, sécuritaire et politicodiplomatique, fait courir à notre pays, le risque de perdre sa partie Nord, au profit de cette horde de terroristes», s’est-il indigné. Et d’ajouter : «Malheureusement, nos autorités n’ont pas la culture de la démission, quand leur incompétence avérée met en danger l’existence du pays. Sinon, les actuels ministres de la défense, de la sécurité et de l’éducation nationale auraient débarrassé le plancher avec humilité et responsabilité». Tous ces manquements, de l’avis de l’ADP, viennent entacher l’espoir né de l’avènement du régime en place. Et les promesses faites au peuple apparaissent de jour en jour, comme une illusion. Face à la gravité de la situation, Abraham Badolo pense que la réconciliation est plus qu’une nécessité. «Il faut que les gens taisent leurs anciennes querelles et pensent à l’avenir du Burkina Faso et de la jeunesse, pour pouvoir trouver des solutions idoines à la sortie de crise», a laissé entendre M. Badolo. Cependant, il explique que l’appel à la réconciliation n’est pas une prime à l’impunité, mais un appel à promouvoir la cohésion et l’unité nationales, afin de relever les défis du Burkina Faso.

Aussi, pour faire face à ces terroristes, l’ADP demande au gouvernement d’approcher les généraux (Diendéré et Bassolé), incarcérés à la MACA. Leurs conseils, pense l’ADP, pourront leur permettre de trouver des solutions à ces attaques terroristes. «Nous avons des gens qui ont travaillé et pendant 27 ans, le Burkina Faso n’a jamais connu d’attaque terroriste. Ce n’est pas parce qu’ils sont en prison qu’ils ne peuvent pas servir le pays. Ils sont aussi, Burkinabè et ont des familles en liberté. Je pense donc, qu’ils peuvent contribuer à éviter certaines crises», a argumenté Abraham Badolo. En plus de cela, l’ADP s’est aussi insurgée contre l’augmentation des prix des produits de première nécessité. L’Alliance pour la défense de la patrie appelle le gouvernement à ne pas oublier pourquoi le peuple est sorti les 30 et 31 octobre 2014. «Nous ne pouvons pas accepter qu’après une insurrection populaire, nous tombions et plongions dans une souffrance incomparable. Le peuple burkinabè les observe et ils ont intérêt à ne pas oublier ce qui s’est passé avec l’ancien régime», a-t-il soutenu. Avant de compléter que «le gouvernement est donc appelé à sortir de sa léthargie sur cette question, avant que cette situation n’atteigne un seuil de non-retour» .

Pélagie OUEDRAOGO