Attaques terroristes au Burkina Faso : Déclaration liminaire du Ministre Simon Compaoré

| 25.03.2017
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Ouagadougou a abrité le jeudi 28 juillet un atelier de validation de l’étude sur l’analyse rétrospective et prospective des coûts des compétences transférées aux collectivités territoriales du Burkina Faso. Organisée par l’Association des Municipalités du Burkina Faso (AMBF), la cérémonie d’ouverture de cette rencontre a été présidée par le Ministre d’Etat, ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré en présence du représentant de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLUA) et du maire de la ville de Ouagadougou. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© Ministère
Ouagadougou a abrité le jeudi 28 juillet un atelier de validation de l’étude sur l’analyse rétrospective et prospective des coûts des compétences transférées aux collectivités territoriales du Burkina Faso. Organisée par l’Association des Municipalités du Burkina Faso (AMBF), la cérémonie d’ouverture de cette rencontre a été présidée par le Ministre d’Etat, ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré en présence du représentant de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLUA) et du maire de la ville de Ouagadougou. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Attaques terroristes au Burkina Faso : Déclaration liminaire du Ministre d'Etat, Ministre de la sécurité Simon Compaoré.

I/ SITUATION GENERALE

Phénomène récent, le Burkina Faso a connu de 2015 à 2016, plus d’une vingtaine d’attaques ou agressions de nature terroriste menées contre les forces de défense et de sécurité ou contre des civils et qui se sont soldées par plus de 70 pertes en vie humaines.
Le point de départ de cette barbarie sauvage est le 4 avril 2015 avec l’attaque contre une patrouille de Gendarmerie et l’enlèvement d’un roumain à Tambao.
Les origines de cette situation nouvelle sont entre autres :

  • Le contexte sécuritaire régional avec les conflits armés et les crises sociopolitiques en Lybie et au Mali depuis 2012, qui ont fragilisé ces Etats et créer les conditions favorables à l’expansion de groupes terroristes dans le Sahel.
  • Le retour de burkinabé des terres de djihad notamment au Nord du Mali avec un appel à s’en prendre aux occidentaux, à leurs intérêts et aux dits « croisés » ;
  • La radicalisation et l’endoctrinement de certaines franges de la population exposées à la pauvreté, la précarité, l’ignorance et l’analphabétisme ;
  • L’illusion de revendications d’espaces identitaires tels le MACINA et DJELGODJI ou d’autodétermination de certains groupes ethnico-religieux;
  • Le lourd héritage de l’ancien régime qui avait pactisé avec certains groupes à travers des compromissions ou des compromis pour être à l’abri (trafics illégaux, traitement des rançons des prises d’otages, bases arrières pour certains groupes armés, etc...) ;
  • L’absence de l’Etat au Mali le long de la bande frontalière avec le Burkina Faso qui ne facilite pas la traque des groupes qui agissent de part et d’autre de la frontière commune.

II/ LES GROUPES TERRORISTES EN PRESENCE

Les groupes qui sont à nos portes et harcellent fréquemment les positions des FDS et commettent des actes terroristes (enlèvements, assassinats, violences) sont essentiellement :

  • AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique) :
  • ALMOURABITOUN
  • ANSAR EDDINE
  • Le FRONT DE LIBERATION DU MACINA (FLM)
  • L’ETAT ISLAMIQUE AU GRAND SAHARA (EIGS)
  • ANSAROUL ISLAM de Malam Boureima Dicko

En plus des groupes armés terroristes qui constituent une menace directe pour le Burkina et la sous-région, des groupes armés bandits ou certains groupes signataires des accords de Paix avec le gouvernement malien écument la zone et constituent des préoccupations sécuritaires.

III/ MODES D’ACTIONS DES GROUPES

  • Harcèlement des positions des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ;
  • instauration de la psychose pour empêcher la collaboration des populations locales ;
  • Assassinats ciblés (Imams, personnes ressources ; élus locaux)
  • Enlèvements d’occidentaux suivis de demande de rançon;
  • Attentats dans les lieux de grande fréquentation ;
  • Attaques d’envergure, embuscade et coup de main ;
  • Utilisation des engins explosifs improvisés.

IV/ BUT RECHERCHE PAR LES GROUPES TERRORISTES

  • Créer une zone de non droit favorable aux trafics illicites ;
  • Avoir plus de visibilité auprès de l’état islamique (EI) ou AQMI pour bénéficier du soutien logistique et des moyens financiers de ces derniers ;
  • Acquérir de l’armement et moyens roulants pour renforcer leur logistique ;
  • Instaurer la Charia dans les limites de leur Katibat ou futurs Kalifa.

V/ACTIONS ENGAGEES FACE A LA MENACE TERRORISTE

1/Au moins sept (07) opérations ont été menées par les FDS (Armée, Police, Gendarmerie) et d’autres sont toujours en cours:

  • Opération SENO à l’Ouest et au Nord-Ouest(en partenariat avec les FDS du Mali) ;
  • Opération TAPOA à l’Est ;
  • Opération SEGUERE au Nord ;
  • Opérations conjointes Burkina et Togo au Centre EST
  • Déploiement GFAT au Nord et Nord-Est du pays
  • Operations spéciales ville de Ouagadougou
  • Opérations spéciales zones d’insécurité (Hauts Bassins, Cascades, Sud-Ouest),
  • A la date d’aujourd’hui plus de 70 suspects impliqués dans les attaques terroristes et la menace djihadiste ont été interpellés et les procédures de justice sont en cours.

2/ Des actions de renforcement des capacités des forces opérationnelles sont en cours :

  • La composante Renseignement est en pleine montée en puissance;
  • Les Forces Spéciales d’Interventions sont en renforcement de capacité et d’effectifs ;
  • la coopération avec les pays amis et de la sous-région est en pleine expansion (UE, France, USA, Niger, mali, RCI ...)
  • la Police de Proximité avec comités locaux de sécurité est en réorganisation pour prendre en compte la problématique des groupes d’auto défense;
  • le renforcement de l’arsenal juridique en matière de répression contre les faits de terrorisme ;
  • la création de pôles judiciaires spécialisés dans la répression des actes terroristes et la répression des infractions économiques et financières et de la criminalité organisée ;
  • la création du conseil national de gestion de la crise terroriste (CNGCT) avec la mise en place du Centre unifié de Gestion de Crise terroriste (CUDGC).

CONCLUSION

Aujourd’hui, l’inquiétude et le sentiment d’insécurité des populations se justifient au regard de la prolifération des attaques terroristes.

Nous avons pleine conscience que l’efficacité des Forces sur le terrain nécessite une réponse urgente en ressources (Effectifs, Moyens, Armes, véhicules, carburant).

C’est pourquoi nous nous évertuons à résoudre avec diligence ces questions essentielles.

De même il est important que malgré quelques défaillances, la collaboration des populations avec les forces de défense et de sécurité se renforcent pour booster le combat contre cette menace terrorisme.

Certaines problématiques comme celles des sites de réfugiés à proximité avec les frontières, celle du droit de poursuite au-delà des frontières restent un souci important dont les réflexions en cours pour le règlement permettront de mieux juguler le fléau.

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