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Attaque terroriste au Burkina : Qui en veut au retour du pays, dans le concert des nations ?

| 13.10.2016
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En marge de l'exercice multinational Western Accord 2016, les soldats d'élite du 25e Régiment Parachutiste Commando (RPC) et des militaires de l'Ecole Nationale des Sous-officiers d'Active (ENSOA) se sont entrainés aux cotés de leurs homologues américains aux techniques de libération d’otages. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© EMGA
En marge de l'exercice multinational Western Accord 2016, les soldats d'élite du 25e Régiment Parachutiste Commando (RPC) et des militaires de l'Ecole Nationale des Sous-officiers d'Active (ENSOA) se sont entrainés aux cotés de leurs homologues américains aux techniques de libération d’otages. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Nouvelle attaque terroriste dans l’extrême Nord du Burkina Faso. Au petit matin de ce 12 octobre, profitant de la brume matinale, les orgues aux dents sanguinolentes ont craché du feu, sur le poste avancé de l’armée burkinabè à Intagom, localité située dans le département de Tin-Akoff, dans l’extrême Nord du Burkina Faso, à cinq km de la frontière malienne. Le bilan funeste est insoutenable. Six personnes dont trois militaires et trois civils, fauchés par les balles assassines, ont été expédiées dans le séjour des morts, laissant derrière eux un blessé grave.


C’est un coup dur pour le Burkina Faso. A peine se remet-il de la tentative d’agression, envisageant de s’en prendre au palais de Kosyam et à la MACA, avortée à Pô, qu’il est attaqué dans le noir, le couteau entre les dents. Si le voile a été levé sur l’identité des assaillants de Pô, tous membres de l’ex-Régiment de la sécurité présidentielle (RSP), tout porte à croire que le coup de griffe de Intagom, qui marque à tout jamais l’armée burkinabè, jusqu’ici inviolée, porte la griffe de la clique scélérate des barbus acariâtres.

Cela nous rappelle tristement les lendemains des attaques mortifères du 15 janvier 2016 qui ont laissé une trentaine de macchabées sur le carreau. A Djibo, dans le septentrion du pays, le couple de mécènes australiens, Arthur Eliot Kenneth (82 ans) et son épouse Joséphine (84ans) avaient été enlevés, le 21 janvier par des enturbannés, se revendiquant de «l’Emirat du Sahara», une branche de AQMI. Et le lendemain seulement, le dépôt d’armes de Yimdi, situé à la sortie ouest de Ouagadougou, était attaqué par des éléments présumés du RSP. Alors qu’il se répandait à tout-va des incendies d’origine criminelle et d’autres actes innommables de déstabilisation du régime naissant de Kaboré, aussi bien à Ouagadougou qu’à l’intérieur du pays.

Comme par enchantement et coïncidence pour coïncidence, c’est à la veille d’un évènement rarissime, d’importance capitale pour l’avenir et le devenir du Burkina Faso qu’est intervenue cette énième forfaiture. Au moment où le président Roch Kaboré s’apprêtait à prendre un vol pour la capitale européenne, Bruxelles, en vue de représenter son pays, invité d’honneur de la 3e édition de Rebranding Africa Forum, lui consacrant une journée pour présenter ses potentialités économiques, ses opportunités d’investissement, son cadre macroéconomique et l’attractivité de son code minier.

C’est bien curieux, c’est tout comme si des poils s’hérissaient à l’idée du retour du pays dans le concert des nations. En tous les cas, le président du Faso lui, entend vendre le label terni du Burkina Faso que bien des bailleurs de fonds tiennent pour une zone à haut risque, déconseillé aussi souvent, comme cela se murmure sous cape, par des autorités gouvernementales à leurs ressortissants. Malgré tout, Roch Kaboré ne s’est pas laissé imposer un agenda. Il a tenu un conseil de guerre ; il a donné des instructions fermes. Puis, il a fait un choix dur, empreint de courage, d’audace et dynamisme, guidé par l’amélioration du quotidien de ses compatriotes.

C’est, à n’en pas douter, un choix qui fera jaser, mais il conviendra de s’interroger surtout sur les supplices de plus en plus insupportables imposés au peuple. Qui est derrière ces attaques ? Quelqu’un veut-il torpiller le processus de relance de l’économie burkinabè ? Qu’escompte-t-il à terme ? On ne peut pas exclure qu’il y ait une ou des mains invisible (s) qui télécommande (nt) les élucubrations de la horde de hors-la-loi assoiffée de sang qui écume dans ce qu’il convient d’appeler le triangle de feu : ce vaste champ déshérité à cheval entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

Etant entendu que le Burkina Faso, à l’instar de ses voisins, devenus souffre-douleur de la lutte anti-terroriste, est condamné à vivre avec le terrorisme résiduel, il convient de renforcer la sécurité dans cette zone agitée par une guerre sans fin apparente. Il sied alors de renforcer le dispositif de la base militaire avancée, avec un ou deux bataillon (s), à vocation dissuasive .

Christian N. BADO

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