Attaque terroriste à Ouagadougou : La peur dans les grands hôtels de Bobo-Dioulasso

| 21.01.2016
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Attaque terroriste à Ouagadougou : La peur dans les grands hôtels de Bobo-Dioulasso
© DR / Autre Presse
Attaque terroriste à Ouagadougou : La peur dans les grands hôtels de Bobo-Dioulasso
Depuis l’attaque du Splendid hôtel et du restaurant Cappuccino à Ouagadougou par des commandos djihadistes, la psychose est installée au niveau de certains hôteliers du pays. Un tour dans les hôtels RAN Somketa, Relax et Dioulasso-bâ, nous donne un même constat : Travailler la peur au ventre, avec un dispositif sécuritaire renforcé.


Ouagadougou, qui est sous les projecteurs depuis les tueries des terroristes le vendredi 15 janvier 2016, n’est pas seule à vivre la peur consécutive à ce carnage. A Bobo-Dioulasso, les évènements ont changé la surveillance sécuritaire dans des hôtels de la place. Ils ont même négativement joué sur les recettes de certains hôtels avec l’annulation des réservations. Témoignages de gérants de quelques hôtels.

Ouattara Kogniani, directeur de l’exploitation de RAN hôtel

Depuis les évènements, notre portail reste fermé, pour filtrer les entrées. Quand nous avons un client qui n’est pas connu au niveau de l’hôtel, nous nous excusons auprès de lui, pour regarder le contenu de son sac avant de l’enregistrer. Beaucoup de clients nous comprennent. D’ailleurs, nous n’avons pas d’expatriés présentement, on n’a que des nationaux. Les clients se font rares depuis les évènements. A l’accoutumée, les expatriés sont rares à Bobo. La situation va accentuer cette rareté. La police vient de nous faire une proposition. Elle nous propose des détecteurs de métaux à mettre à la disposition de nos agents de sécurité. On est là-dessus. Je crois bien que tout va rentrer dans l’ordre d’ici là. Mais en attendant, nous exigeons l’enregistrement des clients qui se présentent à nous. Je profite rassurer nos clients, il y a certes la peur, mais nous travaillons à ce que l’hôtel soit le mieux possible sécurisé.

Issa Yaméogo, directeur de l’exploitation de Relax hôtel

Comme vous le savez, la menace existait, il y a longtemps, donc on avait déjà des dispositifs pour sécuriser notre hôtel. De concert avec la sûreté, on avait convenu de la renforcer. Par exemple, depuis un certain temps, nous avons un système en place pour vérifier l’identité des clients avant l’octroi des chambres. Tout client enregistré à notre niveau, est porté à la connaissance de la sûreté pour la sécurité du client lui-même et pour notre sécurité aussi. Tout client qui refuse de remplir la fiche, nous ne lui octroyons pas la chambre.

Toujours pour la sécurité, nous avons des vigiles à la porte, surtout nuitamment. Les vigiles procèdent d’abord à un premier contrôle du client avant qu’il n’ait accès à l’hôtel. Ensuite, nous exigeons le remplissage des fiches avant de lui donner la chambre.

Depuis les évènements de Ouagadougou, nous avons intensifié le contrôle, nous sommes très vigilants, car il y a la peur, après ce qui s’est passé à Ouagadougou. Il faut dire que les gens qui avaient fait des réservations à notre niveau, ne sont toujours pas arrivés. Les gens ont peur de dormir dans les grands hôtels.

Ki Jean Patrice, gérant de l’hôtel Dioulasso-bâ

A notre niveau, nous n’avons pas pris de dispositions particulières pour la sécurité. Nous pratiquons les mêmes contrôles de routine, quand un client se présente.

Nous exigeons le remplissage des fiches, avant de leur offrir la chambre. Sauf que nous envisageons étendre le contrôle à ceux qui viendraient rendre visite à nos clients. Il y a un "châtiment" permanent des vigiles, pour qu’ils soient assidus aux contrôles.

Nous allons également impliquer tout le personnel de l’hôtel, qu’il soit de la réception ou d’un autre service, afin que chacun contribue à une meilleure sécurisation des lieux. Sinon, après ce qui s’est passé à Ouagadougou, il faut reconnaître qu’il y a la peur à notre niveau.

Souro DAO

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