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Attaque de la Brigade ville de Oursi : ainsi donc, Boko haram est à nos portes !

| 26.08.2015
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Attaque de la Brigade ville de Oursi : ainsi donc, Boko haram est à nos portes !
© © AFP
Attaque de la Brigade ville de Oursi : ainsi donc, Boko haram est à nos portes !
Le terrorisme a la peau dure, est-on tenté de dire, avec l’attaque de la Brigade de gendarmerie de Oursi, village situé dans la province de l’Oudalan, au Nord du Burkina Faso, et à 98 Km de la ville de Dori. Le témoin oculaire, et qui a eu la vie sauve, Alassane Hamidou, l’aurait échappé belle, s’il n’avait pas obtempéré.


Selon nos confrères des Editions Sidwaya, dans leur parution de ce mardi 25 août 2015, N° 7985, le sieur Alassane Hamidou a été en contact direct avec les personnes qui ont attaqué la brigade. Il explique qu’il était allé voir sa femme qui est hospitalisée à 17 kilomètre de Oursi. Au retour, sur son tricycle, comme il avait l’habitude de dire bonjour aux gendarmes de la localité, cela en soulevant seulement la main, il ne les a pas vus. Il s’arrête alors, pour aller voir dans les locaux. Il était environ 19 heures. Pendant qu’il approchait, il voit un homme armé qui tenait une torche à l’intérieur des locaux. Il n’a pas le temps de rendre compte que deux autres surgissent et le tiennent en respect, en lui demandant en même temps de se mettre à terre. Après interrogation, il leur répond qu’il était juste passé saluer ses amis gendarmes. Les assaillants lui répondent qu’il n’y a plus de gendarme ici, parce qu’ils les avaient tous tués. Et ils lui montrent le corps de celui qui était de garde et qu’ils ont touché par balles, lors de leur attaque. Ils précisent en outre que « C’est nous, Boko Haram ». Ils lui signifient ensuite que si toutefois il restait tranquille, il aurait la vie sauve. Dans le cas contraire, s’il essaie de s’enfuir, il sera abattu.

Alassane Hamidou reste donc allongé, et les brigands d’un autre genre passent les lieux de fond en comble. Deux d’entre eux se dirigent ensuite vers la résidence du Commandant de brigade, qui est non loin des lieux, après lui avoir intimé l’ordre de les fournir du carburant à partir de son tricycle. La fille du Commandant, qui avait reçu l’ordre de sa mère qui était sous la douche, de fermer le battant de la porte d’entrée, se retrouve face aux assaillants qui la blessent également par balle. Ils reviennent, dépouillent le gendarme de garde couché dans son sang de tous ce qu’il avait sur lui. Même ses chaussures, des « Rangers », y passent. Après leur forfait, ils quittent les lieux dans leur véhicule 4x4, en prenant la direction des dunes de sable qui conduisent vers la frontière du Mali. Alassane Hamidou précise cependant que les agresseurs se parlaient dans un langage de l’ethnie des Peulhs, avec un accent de ceux du Nigéria. Par ailleurs, le gendarme de garde qui était couché dans son sang a failli être achevé, n’eut été l’intervention d’un des assaillants qui a calmé les ardeurs d’un des leurs. Le Commandant de brigade et les autres pandores viendront trouver qu’ils étaient déjà loin, eux qui étaient allés sur le terrain, suite à un appel d’un commerçant qui les avaient informé de la présence de braqueurs sur la route. Opération qui a été infructueuse, par ailleurs aussi.

Il va falloir coûte que coûte sécuriser la zone frontalière !

Voilà donc le récit de ce seul témoin oculaire et clé de la scène de ce qui se serait passé à Oursi, dans l’Oudalan, le week-end dernier. On peut aussi dire qu’il a eu la vie sauve parce qu’il était enturbanné, comme les agresseurs, et parlait Peulh... Ainsi donc, Boko Haram serait aux portes du Burkina Faso. Ces assaillants ont passé le magasin de la brigade au peigne fin, et des impacts de balles d’armes à feu y sont visibles. Chose qui prouve qu’ils sont à la recherche d’armes et de munitions, pour ensuite compter sévir dans la région. Cette affaire est à prendre à bras le corps, car l’on doute fort que ces semeurs de terreur ne s’attaquent à d’autres brigades d’autres localités. Si l’on s’en tient aux propos de Alassane Hamidou, ils lui ont demandé de vider l’essence de son tricycle ou bien ce qu’il avait comme provision pour eux. Preuve que ces gens sont dans le besoin, et même les populations risquent d’être victimes de pillages, si tout simplement elles ne sont pas tuées. L’Etat burkinabé se voit encore devoir faire face à d’autres problèmes. Il va falloir coûte que coûte sécuriser la zone frontalière, avant que ces gens ne parviennent à se créer une base près du territoire burkinabé et sévir, comme ils le font ailleurs. Et comme tous connaissent leurs modes opératoires, il est à craindre des kamikazes par-ci et par-là.

Vivement, que toutes les précautions soient prises, car le Burkina rentre dans une période d’élections où, assurément, les meetings et autres réunions ne manqueront pas. Et, touchons du bois, si toutefois ces gens s’y invitaient avec leurs engins explosifs, Dieu seul sait ce qui en sera.

Claire Lebœuf

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