Selon le centre de réflexion, le Burkina Faso doit opérer des réformes au sein du Régiment de sécurité présidentielle (Rsp), dont est issue le Premier ministre, le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, afin de préserver sa stabilité.
Cependant, le rapport prévient que la dissolution de l'ancienne garde présidentielle, « fait peser, si elle est mal conduite, un sérieux risque de dérapage de la transition (...) sans concertation, elle pourrait conduire les éléments de cette unité d'élite, la mieux armée du pays, à réagir violemment ».
Le Premier ministre Zida est l'ex-numéro deux de cette garde présidentielle qui a servi le président déchu durant plus de 27 années.
« La réforme (ou la dissolution) du Rsp pose plusieurs problèmes. Elle ne fait pas l'objet d'un consensus car elle va bousculer des privilèges et des avantages. Ses membres étant mieux payés et traités que le reste de la troupe, une majorité d'entre eux est hostile à toute idée de réforme », révèle le rapport.
Les auteurs du document proposent de « dissoudre le Rsp en concertation avec une majorité de ses membres, en leur garantissant un maintien de leur rémunération, de leur droit à la retraite et de leur garantie de carrière ».
Dans un rapport rendu public début janvier, Amnesty International avait expliqué que l'armée burkinabè, notamment la garde présidentielle, avait fait un usage 'excessif et létal' de la force durant les manifestations qui ont balayé fin octobre le président Blaise Compaoré, tuant au moins 10 personnes et en blessant des centaines d'autres, demandant l'ouverture d'une enquête indépendante contre ces actes.