Au terme de 2 ans de formation théorique et pratique au métier des armes, les élèves-officiers de la 14e promotion de l’AMGN ont réussi à leur examen,avec un taux de succès de 100%. Ils ont été jugés dignes et bons à l’emploi de chef de section d’infanterie. Les lauréats ont été élevés au grade de sous-lieutenants,au cours d’un cérémonialhaut en couleur, ponctué du baptême de la promotion, du port des épaulettes, de la transmission du flambeau, dudéfilé,d’un spectacle pyrotechnique et de l’incontournable bal au foyer Commandant Woro de Pô.A l’image des promotions de plusieurs écoles professionnelles de l’Etat, sorties après l’insurrection populaire d’octobre 2014, la 14e promotion a choisi pour nom de baptême «Renouveau». C’est avec fierté que le délégué des lauréats, Arouna Diallo, a relaté des péripéties de la phase initiatique de leur formation, entamée en 2013, l’apprentissage de la vie militaire et les stages dans les régions. Le porte-parole de la promotion soutient que lui et ses camarades sont conscients qu’ils doivent redoubler de vigilance, parce que l’ennemi a changé de visage.
Il a aussi évoqué le rôle social que la promotion entend jouer, pour avoir bien compris que «le chef commande par l’exemple».Aux officiers de la promotionRenouveau, le commandant de l’Académie militaire Georges Namoano, le colonel Djibril Nacro, a donné quelques conseils : «Soyez des hommes et des femmes d’honneur, portez haut le flambeau de l’institution militaire, vivez en phase avec votre nation et à son service», leur a-t-il lancé. Le diplôme de l’AMGN a beau être prestigieux, a souligné le colonel Nacro, cela n’exempte personne d’un constant apprentissage. Profitant de la présence du chef de l’Etat, le commandant de l’AMGN a fait un plaidoyer «pour une attention particulière et souhaitable» sur le devenir de l’école. Pour lui, en effet, l’engagement dans les opérations de maintien de la paix impacte la formation qui gagnerait à être plus robuste, cohérente et réaliste et anticipatrice des besoins futurs. La préservation de la qualité de la formation passe, selon lui, par ladéfinition des structures de formation et leur statut, la codification de la durée duséjour à l’école, l’acquisition de moyens conséquents,la coopération militaire basée sur les besoins.S’intéressant de plus près aux résultats des lauréats, le chef d’état-major général des armées, le général Pingrenoma Zagré, a apprécié le travail de la promotion, avant de les déclarer dignes des épaulettes de sous-lieutenant. Un de ses devanciers a d’ailleurs été choisi, cette année, par la 14e promotion de l’académie, pour être son parrain, son guide, pendant sacarrière militaire. Il s’agit du général Ibrahim Traoré, ancien chef d’état-major général des armées du Burkina, ancien ambassadeur du Burkina Faso au Maroc.
Le parrain a félicité ses filleuls d’avoir réussi avec brio, l’étape de la formation théorique. Il ne doute pas à présent, maintenantqu’ils sont au pied du mur,qu’ils sauront relever, en bonsmaçons, les défis. «Vous avez choisi en âme et conscience le métier des armes qui a ses exigences. Les règlements militaires, les règles d’éthique et de déontologiedoivent vous servir de boussole» dans la mise en œuvre des connaissances acquises, a conseillé le général Traoré. Unité, discrétion, disponibilité, courtoisie, souci du devoir bien accompli devraient être le credo de la 14e promotion, de l’avis de leur parrain. Il attend d’eux par conséquent, un comportement exemplaire dans et en dehors des casernes.Pour son premier patronage d’une sortie de promotion à l’AGN de Pô, le chef de l’Etat, Michel Kafando, a assisté à «une belle cérémonie, une belle prestation, à la consécration de 46 officiers». Au-delà du rituel, le président du Faso y a vu une fête de toute l’arméeburkinabè. «L’armée est réunie, du plus petit au plus grand.C’est une tonalité qui faitque, quelles que soient les crises dans l’armée, il y a toujours une occasionde cohésion».Michel Kafando a traduit, à son tour, ses félicitations aux nouveaux promus, mais aussi, aux autorités militairespour avoir fait de cette académie, une école de bonne réputation. Selon lui, le nom de baptême «Renouveau»est un symbole, car l’armée est là, elle demeure avec une certaine régénérescence.
Karim TAGNAN
___
Un Djiboutienà la 14e promotion
Affirmant de plus en plus son statut d’école sous-régionale, l’AMGN de Pô a toujours accueilli des élèves-officiers de pays amis. La 14e promotion est forte de 9 autres nationalités, en plus des Burkinabè. On compte parmi les lauréats, 3 Nigériens, 2 Ivoiriens, 1 Malien, deux Béninois, 2 Sénégalais, 2 Togolais, 2 Gabonais, un Guinéen et un Djiboutien, pour la première fois.
Le genre est sauf
La prise en compte du genre est une réalité au sein de la 14e promotion. Trois dames (2 Burkinabè et 1 Béninoise) font partie des 46 officiers formés. Elles ont tenu la dragée haute aux garçons. Elles ont tiré leur épingle du jeu, car ayant reçudes prix d’encouragement pour leur bonnes notes en éducation physique.
M.T
