La conférence de Banfora est la dernière étape d'une série de conférences initiée par la Caisse nationale de sécurité sociale dans les régions du Burkina Faso. Elle vise à sensibiliser et informer « un plus grand nombre possible de la population cible » sur ses droits et obligations vis-à-vis de la CNSS. En clair, il s'est agi d'éclairer la lanterne des employeurs sur l'importance de l'observation de leurs obligations en matière de déclaration des travailleurs, et du versement des cotisations sociales dues. Ainsi, cette conférence a permis de décliner le contenu des textes, surtout les dispositions novatrices de la loi 015-AN du 11 mai 2006 et l'ensemble des textes d'application les concernant. Enfin, à l'endroit des assurés sociaux, ce fut l'occasion de les informer sur leurs droits et les conditions à remplir pour en jouir. A l'ouverture de la conférence, le maire Bahona Alexis Soulama, a expliqué que le manque d'information et l'ignorance des populations doivent interpeller la CNSS qui, au-delà de ces conférences régionales, « doit absolument expérimenter d'autres formes de communication de proximité pour toucher chaque travailleur sur son lieu de travail et dans sa famille ». De son avis, les travailleurs, les employeurs et les partenaires sociaux devraient profiter de cette conférence pour exprimer de vive voix aux autorités de la CNSS, les préoccupations et difficultés rencontrées dans leurs relations quotidiennes avec l'institution.Ce qui a d'ailleurs été fait.
Un employé déclaré est un employé motivé
Issa Compaoré, gouverneur de la région s'est, dans un premier temps, appesanti sur les missions et la vocation de l'institution avant d'insister sur le mode de financement de la sécurité sociale. «Le financement de notre système de sécurité sociale repose sur le principe de la double cotisation patronale et salariale », a-t-il fait noter.
Abordant la part contributive de l'employeur, il dira qu'elle se justifie d'autant plus que c'est lui qui bénéficie du meilleur état sanitaire de la main- d'œuvre, ce qui lui garantit une protection sociale. Et pour ce qui est de l'apport des assurés sociaux, il a souligné que « la sécurité sociale procède d'un effort de prévoyance qui permet d'accumuler et de redistribuer des ressources à ceux qui auraient cotisé lorsqu'un risque survient». C'est pourquoi, selon lui, l'assuré constitue un maillon essentiel dont la contribution est une sorte d'assurance individuelle, lui donnant droit aux prestations. Toute chose qui l'a amené à dire que « la mission qui est assignée à la CNSS est très noble ». « Les droits et obligations des partenaires sociaux et assurés sociaux vis-à-vis de la CNSS », c'est le thème qu'a développé au public, Célestin Yanogo, directeur central des prestations de la CNSS. L'exposé s'est articulé en quatre points à savoir : le financement de la sécurité sociale, les prestations en matière familiale et de maternité, les prestations en cas d'accident de travail et de maladies professionnelles et enfin, les prestations de pension couvrant l'invalidité, le décès et la vieillesse. Environs 200 personnes ont suivi avec intérêt cette présentation. En plus des travailleurs et employeurs, on a noté la présence des personnes retraitées, les chefs de projets et programmes et les directeurs régionaux de services déconcentrés. Pendant près de deux heures, le présentateur a passé en revue l'historique de la CNSS, sa mission et ses branches de prestations.
On retiendra surtout que tout tourne autour du travailleur et de son employeur. A ce sujet, il a dit « qu'un employé déclaré donc assuré est un travailleur bien motivé et productif ». Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le thème a été d'un intérêt certain au regard de la nature et du nombre des questions soulevées. Elles se sont focalisées essentiellement sur les cotisations, les accidents de travail, les prestations familiales et les pensions. Toutes ces questions ont reçu des réponses de la part des directeurs centraux de l'institution, fortement mobilisés pour la circonstance avec à leur tête, le conseiller de la directrice générale de la CNSS, Amidou Karama.
Frédéric OUEDRAOGO
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