C'est le maître de céans, Mahama Zoungrana, patron du département en charge de l'agriculture, qui a présidé la cérémonie d'ouverture de cet atelier national auquel prennent part une soixantaine d'experts des universités de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. D'emblée, le président du comité national d'organisation, le Pr Mamoudou Dicko, a situé le contexte de l'aréopage. Selon lui, «pour des raisons de recherche de plus d'efficacité, le Centre de techniques agricoles (CTA) de l'Université de Wageningen, en collaboration avec les réseaux et les organisations partenaires de l'ACP, dont les universités de Bobo et de Ouaga, a choisi la sécurité alimentaire comme domaine d'intérêt pour déterminer le degré d'engagement de l'enseignement supérieur dans les politiques de recherche agricole pour le développement». C'est pourquoi, poursuit-il, le CTA a entrepris des études de cas sur la sécurité alimentaire avec des consultants venant des universités partenaires en Afrique, aux Caraïbes et dans le Pacifique. Ledit audit effectué en avril dernier dans notre pays est parvenu aux résultats selon lesquels, entre autres, aucun curriculum de formation au Burkina n'englobe le concept nouveau de la sécurité alimentaire. Cette rencontre vise donc à réfléchir à une «stratégie d'intégration de l'enseignement supérieur pour une sécurité alimentaire durable au Burkina Faso».
Le choix du thème, selon Mahama Zoungrana, qui avait à ses côtés son collègue en charge des Ressources animales et halieutiques, Tenga Jérémie Ouédraogo, se justifie à trois niveaux : d'abord, «la sécurité alimentaire est un thème d'actualité aux niveaux national, régional et international, et les universités sont à la recherche de voies et moyens pour restructurer les curricula et réorienter la recherche pour mieux aborder la question de la sécurité alimentaire» ; ensuite, «le concept est en harmonie avec les priorités de l'université de Wageningen ainsi que celles de son nouveau centre récemment créé pour le développement durable de la sécurité alimentaire ; enfin, «le renforcement des capacités est considéré par le CTA comme un domaine stratégique clé d'intervention, aussi bien que la conception et le pilotage de méthodologies dans le but de s'informer afin de pouvoir accroître l'engagement des instituts de l'enseignement supérieur dans les politiques spécifiques de développement agricole rural en ce qui concerne les universités africaines».
Le présent atelier visait à aborder les questions suivantes : Sécurité alimentaire et institution d'enseignement supérieur au Burkina ; Curricula de formation et priorités de recherche ; Stratégies d'implication des institutions d'enseignement supérieur agricole pour répondre aux besoins de la société.
Il s'est agi spécifiquement de réfléchir aux cadres méthodologiques appropriés pour réorienter les universités des pays africains vers les priorités du Programme détaillé de développement de l'agriculture en Afrique (PDDAA) ; aux actions-clés qui permettront de répondre aux secteurs prioritaires du PDDAA ; aux insuffisances actuelles au niveau des ressources, des programmes de formation et de la recherche, etc. Le plan de travail de la rencontre était aussi pavé d'une série de restitutions à la soixantaine de participants des travaux antérieurs qui ont consisté en un état des lieux en ce qui concerne le rapport sécurité alimentaire-enseignement supérieur.
M. Arnaud Ouédraogo
