Le Cadre de programmation pays (CPP) de la FAO a été présenté aux différents décideurs et acteurs du Burkina Faso, le vendredi 2 août 2013, à Ouagadougou, pour validation. Pour le représentant de l'institution onusienne au Burkina Faso, François Rasolo, « le directeur général de la FAO avait demandé à ce que chaque pays dispose de son CPP pour avoir un référent essentiel, afin d'évaluer ces résultats et traduire l'alignement des interventions de la FAO au niveau des priorités nationales », a-t-il indiqué. Selon le directeur de cabinet du Ministre de l'agriculture et de la sécurité alimentaire (MASA), Salifou Taita, le CPP dans son contenu, a identifié en collaboration avec le gouvernement burkinabè et à travers une consultation avec les différents partenaires, les domaines prioritaires sur lesquels l'assistance technique de la FAO va se concentrer, à moyen terme. A entendre François Rasolo, le document a permis d'avoir d'une part, l'état des lieux et l'évaluation de ses avantages comparatifs et les acquis de la FAO dans le pays. D'autre part, il a permis d'élaborer chaque année, le programme de travail de l'organisation. De l'avis de François Rasolo, le CPP a pris en compte tous les instruments d'orientation stratégique et de référence dans le secteur rural, mais aussi a constitué une étape majeure du passage d'une approche axée sur les projets ad hoc régie par la demande à une approche axée sur les résultats régie par les besoins, à long terme. A l'écouter, à l'issue de l'atelier, le document va être ajusté, à travers des contributions supplémentaires et endossé par le gouvernement et les autres instances de la FAO. « Ce document est donc, un outil de pilotage stratégique de la coopération entre le gouvernement et la FAO, et représente le cadre de l'appui que la FAO entend mobiliser pour accompagner les efforts du gouvernement dans trois domaines prioritaires, à savoir l'amélioration de la résilience des populations vulnérables à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle, l'amélioration des revenus des populations rurales et l'amélioration de la gouvernance dans le secteur rural », a-t-il laissé entendre. Le directeur de cabinet du MASA, Salifou Taita, a lancé un appel à des échanges francs et fructueux autour du document, car il va constituer le seul document de référence avec lequel la FAO va s'engager à l'horizon 2015 pour appuyer le gouvernement dans sa quête d'amélioration de la sécurité alimentaire et de la réduction de la pauvreté des populations.
Selon la FAO, le Burkina Faso est confronté à des risques multiples parmi lesquels la sécheresse, les attaques acridiennes, l'augmentation des prix des produits alimentaires...
Réduire de 50%, le taux de malnutrition d'ici à 2015
Les effets de ces risques se sont traduits par une perte des moyens de subsistance et une dégradation de l'alimentation et de la malnutrition chez les enfants. Aussi, il ressort de l'enquête nationale nutritionnelle de 2012 que les prévalences de la malnutrition chronique, de l'insuffisance pondérale et de la malnutrition aigüe chez les enfants de moins de 5 ans ont été respectivement de 32,9%, 24,4% et 10,9%. L'enquête relève que face à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle, devenue de plus en plus persistante, des initiatives de plans d'appui à la résilience ont commencé à voir le jour tant au niveau national qu'au niveau de la coopération internationale. Un des plus grands défis auquel le Burkina Faso demeure confronté est de parvenir à assurer un niveau de sécurité alimentaire adéquat aux populations. « C'est pour relever ces défis que le gouvernement s'est assigné comme objectif de réduire de 50% le nombre de personnes souffrant de la malnutrition à l'horizon 2015, à travers la Stratégie nationale de sécurité alimentaire (SNSA), adoptée en 2003. Les secteurs de l'agriculture et de l'élevage de par leurs rôles économique, social et environnemental, doivent contribuer à relever ce défi majeur », a confié Salifou Taita. Il a pousuivi en soulignant qu'après la mise en œuvre du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), du fait de sa faible performance, le Burkina Faso s'est engagé dans la formulation d'une Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) pour la période 2011 à 2015. Cadre actuel de référence, son objectif est de « réaliser une croissance économique forte soit 10% par an ». Le niveau de contribution à l'économie défini par la SCADD pour le secteur rural est la réalisation d'un taux de croissance moyen du Produit intérieur brut (PIB) agricole de 10,7% sur les 5ans (2011-2015). En relation avec les autres organisations du système des Nations unies, la FAO va contribuer à la mise en œuvre de la feuille de route du Burkina de l'initiative Scaling up nutrition (SUN) pour la réduction de la malnutrition.
Jude SOME
Mariam BELEM
(Stagiaires)