Secteur 26 de Bobo-Dioulasso: les populations menacent de demander le remplacement de leurs conseillers municipaux

| 08.02.2017
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Le samedi 9 mai 2015 à la mairie de la commune rurale de Bingo a eu lieu une rencontre de prise de contact et d’échange entre les autorités et les habitants de la commune de Bingo sur l'incivisme et une communication sur le paludisme et l’Ebola. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
Le samedi 9 mai 2015 à la mairie de la commune rurale de Bingo a eu lieu une rencontre de prise de contact et d’échange entre les autorités et les habitants de la commune de Bingo sur l'incivisme et une communication sur le paludisme et l’Ebola. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Les populations du secteur 26 de Bobo-Dioulasso ne sont pas contentes de leurs conseillers municipaux. Et pour cause, ces derniers ont boudés une rencontre dite de réconciliation qu’elles ont initiée le dimanche 5 février 2017. Elles menacent donc d’écrire pour demander leur remplacement si jamais cela se répétait.

«Le secteur 26 est malade. Cette maladie est due à la politique et aux histoires des parcelles car après les lotissements, nombreux sont les résidents qui n’ont pas été attributaires. Et cette situation a divisé les habitants. Nous avons donc jugé bon de nous retrouver pour nous réconcilier car rien de durable ne peut se construire sans l’entente», a d’emblée indiqué Sawadogo Souleymane porte parole de l’association «Dougougoèra», initiatrice de la rencontre.

En effet, après les lotissements des non-lotis, les populations sont généralement divisées entre attributaires et non-attributaires. Pendant que les premiers veulent mettre en valeur leurs propriétés, les seconds quant à eux, veulent que ces derniers ne fassent rien jusqu’à ce que tout le monde soit satisfait. Les attributaires et les non-attributaires se regardent donc en chien de faïence. Une situation qui ne favorise pas le bon vivre ensemble dans ces secteurs. Les habitants du secteur 26 de Bobo-Dioulasso disent être confrontés à cette situation. C’est la raison pour laquelle l’association «Dougougoèra» dont le siège se trouve dans ledit secteur a initié cette rencontre dite de réconciliation afin d’inviter la population à se donner la main pour tourner la page des séquelles nées non seulement des opérations de lotissements mais aussi et surtout de la politique.

Divisées selon elles par les lotissements et la politique, ces populations souhaitent le règlement des histoires des parcelles afin qu’elles puissent se «parler comme c’était le cas». Et comme solution, elles préconisent la levée pure et simple de la mesure portant suspension des opérations de lotissement. «Nous avons entrepris des démarches auprès des premiers responsables de notre arrondissement (arrondissement 5). A chaque étape de notre tournée, il nous est revenu que les opérations de lotissements sont suspendues et qu’une solution serait trouvée une fois cette mesure levée. Nous lançons donc un appel au gouvernement de donner l’autorisation ou de prendre des mesures pour que dans les zones contestées, la situation soit décantée afin que les populations puissent parler le même langage sinon que les parcelles nous ont divisé», ont-elles suggérés. «Le lotissement de notre secteur n’était d’ailleurs pas achevé. Nous demandons au gouvernement de venir l’achever ou de permettre à l’autorité communale de le faire. C’est la levée de cette mesure qui nous permettra de savoir toute la vérité», ont-elles ajoutés.

Initiée pour la réconciliation des habitants du secteur, cette activité a réuni nombre d’habitants à l’exception des conseillers municipaux qui d’ailleurs, ont été invités selon les initiateurs de la rencontre. «Nous les avons invités à prendre part à cette rencontre afin de rendre compte au conseil d’arrondissement. Mais à notre grande surprise, ils ne sont pas venus», a regretté Sawadogo Souleymane. Cette situation n’est pas du goût des habitants qui menacent d’écrire pour demander le remplacement de ces derniers si toutefois cela se répétait. «C’est nous qui les avons élus. Ils sont là pour nous. Si nous les invitons encore à une de nos rencontres et ils ne viennent pas, nous allons écrire pour demander leur remplacement parce qu’ils ne seront plus nos représentants. Quand on représente quelqu’un à une instance, on vient l’écouter pour aller rendre compte», ont-ils menacés.

Cheick Omar Traoré

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