Tabagisme au Burkina: Vers le perfectionnement de la loi et du décret anti-tabac

| 21.11.2016
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Tabagisme au Burkina: Vers le perfectionnement de la loi et du décret anti-tabac
© DR / Autre Presse
Tabagisme au Burkina: Vers le perfectionnement de la loi et du décret anti-tabac
Ouagadougou - La loi et le décret relatifs à la lutte anti-tabac au Burkina Faso, vont être enrichis par des articles de mis en œuvre, a décidé le ministre de la Santé, Smaïla Ouédraogo, lors d’une rencontre avec les acteurs de la fabrication et de la lutte contre le tabac, samedi à Ouagadougou.


A l’issue de la réunion, le ministre a installé un comité restreint qui a un délai maximum de deux semaines pour produire un projet d’articles de mise en œuvre de la loi et du décret en rapport avec la lutte anti-tabac au Burkina Faso.

La rencontre de concertation avec les différents acteurs a été initiée le ministre Ouédraogo, pour dit-il, résoudre des incompréhensions dans l’application de la loi portant lutte anti-tabac au Burkina.

Elle a regroupé le ministre et ses collaborateurs, les acteurs de la fabrication et de la commercialisation de cigarettes au Burkina Faso, les représentants des associations burkinabè de lutte contre le tabac.

Il y avait également, les représentants du ministère en charge du Commerce, de même que la représentante résidente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Burkina Faso, Alimata Deanne Diarra/Nama.

D’entrée de jeu, la Directrice de la promotion de la santé (DPS), Dr Christèle Neya, sur instruction du ministre, a rappelé le conteste de la loi sur le tabac.

Selon elle, les ministères en charge de la santé et du commerce ont signé un arrêté conjoint portant sur le conditionnement et l’étiquetage des produits du tabac au Burkina Faso.

Et de préciser que cet arrêté constitue la mise en œuvre du décret et qui découle également de la loi anti-tabac votée en 2010. «L’arrêté devrait entrer en vigueur à partir du 7 avril 2016 et l’industrie du tabac et les importateurs devraient mentionner des images sur les paquets de cigarettes. Toute chose qui devrait contribuer à sensibilisation sur les méfaits du tabac. Le constat est que jusqu’à nos jours, cela n’est pas fait. Nous ne savons pas pourquoi», a relaté Dr Neya.

Selon la DPS, dans un pays voisin comme le Tchad, la firme qui fabrique le tabac, met déjà en œuvre étiquetage des paquets de cigarette avec des images dissuasives, mentionnant qu’il se trouve que c’est la même firme qui est responsable de la Manufacture burkinabè des cigarettes (MABUCIG).

«Selon la convention cadre de lutte contre le tabac que le Burkina Faso a ratifiée, nous devrions, trois ans après la ratification, mettre en œuvre ladite convention. Le conditionnement et l’étiquetage font partie de cette convention», a expliqué Dr Christèle Neya.

Pour sa part, le Président du conseil d’administration (PCA) de MABUCIG, Lassiné Diawara, tout en reconnaissant le bienfondé de la règlementation sur la vente du tabac, estime que la règlementation doit suivre les normes.

De son avis, si les choses sont mal faites, l’usine de tabac au Burkina Faso risque de fermer, avec toutes les conséquences que cela engendreraient.

Il a soutenu que la MABUCIG embauche des centaines de personnes et procure environ 40 milliards de FCFA par an, aux caisses de l’Etat.

L’autre argument avancé par Lassiné Diawara est que l’application de la loi risque d’augmenter la fraude dans le domaine du tabac au Burkina Faso. Toute chose qui, de son point de vue, sera dommageable aussi bien pour l’entreprise que pour l’Etat burkinabè.

La rencontre à laquelle les journalistes ont assisté de bout en bout, a été houleuse par moments et a permis de se rendre compte de l’enjeu du sujet.

Cette réunion est intervenue au moment où la discorde (entre le ministère de la santé et la MABUCIG) est même portée devant la justice burkinabè qui devrait s'y prononcer le 29 novembre 2016. Aux dires de Smaïla Ouédraogo, le ministère de la Santé va demander le report de l’audience.

Les protagonistes, à en croire leurs déclarations, sont unanimes qu’«un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès ».

ak
Agence d’information du Burkina

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