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Séquelles de l’excision : Une campagne de réparation au CHU Yalgado

| 28.02.2014
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Séquelles de l’excision : Une campagne de réparation au CHU Yalgado
© DR / Autre Presse
Séquelles de l’excision : Une campagne de réparation au CHU Yalgado
Le département de gynécologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) Yalgado-Ouédraogo organise, du 26 février au 12 mars 2014, une campagne de chirurgie réparatrice et intime au profit des femmes présentant des séquelles de l'excision et de l'accouchement. C'est également une occasion pour des praticiens de se former.

Après des années d'efforts de lutte contre l'excision, aujourd'hui, il est question de la prise en charge médicale des victimes. Une réalité qui est en cours au Centre hospitalier universitaire (CHU) Yalgado-Ouédraogo grâce au Pr Charlemagne Ouédraogo et son équipe, en collaboration avec le Dr Sébastien Madzou du Centre hospitalier d'Angers en France. Selon le Pr Charlemagne Ouédraogo, il est possible aujourd'hui de réparer les séquelles d'excision chez une femme, à travers une technique chirurgicale, dite technique de reconstruction du clitoris. « C'est une chirurgie intime qui prend en compte les séquelles de l'excision, la reconstruction du clitoris des femmes, l'amplification du point G (pour permettre aux femmes d'atteindre l'orgasme) et la réparation du plancher pelvien (pour les femmes qui ont subi un désagrément après de nombreux accouchements) ». Parmi les femmes qui ont été victimes de l'excision, plus de 90% sont éligibles à la reconstruction du clitoris. Le Pr Charlemagne Ouédraogo explique : « Le clitoris fait environ 10 centimètres. Ce que les exciseuses coupent ne représente que le sommet de l'iceberg. Nous avons une technique qui permet de ressortir le reste et de le restaurer ». L'objectif des réparations est de permettre à ces femmes victimes de trouver ou de retrouver leur sexualité convenable comme elles le souhaitent. Même si beaucoup de femmes s'expriment peu sur la question, le sujet n'est plus tabou. Les mentalités commencent à changer. La preuve est qu'il y a de plus en plus de demandes, à entendre les praticiens. Le Pr Ouédraogo a confié que l'opération connaît un succès car il y a en moyenne 7 patientes par jour. Elle ne nécessite pas un plateau technique particulier. « Pas d'hospitalisation. La patiente regagne son domicile le même jour et doit revenir ultérieurement pour un contrôle dans le but de s'assurer que la cicatrisation se passe bien », a-t-il rassuré. Quant au coût, c'est le tarif social de l'hôpital pour les réparations de séquelles d'excision, environ dix mille FCFA, qui est demandé, a déclaré Pr Ouédraogo. Il a estimé les succès de l'opération à 96%. Ces opérations se font depuis 2006 avec la collaboration du Dr Sébastien Madzou dans le cadre d'un partenariat avec le Centre hospitalier d'Angers. La campagne est également une opportunité pour des praticiens de santé de bénéficier d'une formation pour une prise en charge efficace des victimes de séquelles de l'excision.

Habibata WARA

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