Difficile de pénétrer les locaux de la Police municipale le vendredi, sans être accueilli par une odeur nauséabonde qui empêche de respirer l’air frais. Difficile aussi de ne pas couper sa respiration ou de ne pas boucher ses narines au risque d’avoir une indigestion.

La première question qui vous vient à l’esprit, est: «Qu’est-ce qui sent aussi mauvais?». Sans se douter que ce sont des boîtes de conserves qui puent, on se demande aussi comment elles se sont retrouvées dans les locaux de la Police municipale.

En effet, suite à un appel d’un individu au poste de commandement opérationnel de la Police municipale dénonçant une vente massive de boîtes de sardines dans un marché situé dans la zone de Bendogo, une équipe s’est déployée rapidement sur les lieux pour constater les faits.

Arrivés sur place, a expliqué le directeur général de la Police municipale, Jean Marie Ouédraogo, les éléments ont constaté effectivement avec stupéfaction les boîtes de sardines qui sont vendues à 150 francs CFA l’unité. «Quand ils ont commencé la saisie, la population elle-même s’est adjointe à eux pour leur porter main forte», a-t-il précisé.

Composés en grande majorité de boîtes de sardines avariées, ces produits sont très dangereux pour la santé des populations. «Depuis hier, on ne peut même pas respirer à cause de l’odeur. Ce sont ces sardines que nos enfants, nos petits frères vont consommer dans les différents établissements publics et privés», a déploré Jean-Marie Ouédraogo qui a révélé que le maire de la ville de Ouagadougou a été touché. «Il nous a chargés de passer l’information à toute la population afin que tous ceux qui vont constater la vente de ces sardines puissent interpeller les Forces de sécurité afin qu’elles puissent agir», a-t-il dit tout en notant que les auteurs ont été interpellés et mis à la disposition de la Police nationale à Bogodogo.

Pour information, le directeur général de la Police municipale a signalé la présence d’une semi-remorque qui transporte une grande quantité de boîtes de sardines dont ils ignorent la provenance. Mais, assure-t-il, la police chargée des enquêtes investiguera pour pouvoir mettre la main sur le véhicule.

Pour la suite à donner à cette affaire, le directeur général a indiqué que «nous allons voir avec la police de Bogodogo pour rapidement faire incinérer ces produits». Et Assamiyou Compaoré de la Ligue des consommateurs du Burkina de préciser: «C’est le fautif qui prend toutes les dépenses de l’incinération à 100%».

A l’en croire, rien qu’hier soir, la Ligue des consommateurs était en face de la Commission l’enquête parlementaire à l’Assemblée nationale pour parler des conditions de santé au Burkina. «On leur a demandé une sanction exemplaire pour dissuader tous ceux qui seraient tentés de nuire à la santé des populations.», a-t-il signalé.

Aussi dit-il, la population a un rôle de dénonciation. «Si on ne dénonce pas on va terminer dans les tombes et ça ne serait pas intéressant», foi de M. Compaoré.

Madina Belemviré