Réunis au sein de l'Association des Médecins pour la Prévention Mobile, ces jeunes sortis fraîchement du campus universitaire de Ouagadougou ont décidé d'agir suite à un constat « Quand nous faisions notre stage hospitalier à Yalgado, nous avons constaté qu'il y avait de plus en plus de jeunes pour ne pas dire des adultes qui présentaient certaines pathologies comme l'hypertension artérielle, l'insuffisance rénale chronique et malheureusement d'autres même très jeunes et de moins de 30 ans qui présentaient des accidents vasculaires cérébraux et le plus souvent le pronostic était sombre. Suite à ce constat, on s'est dit pourquoi ces jeunes-là font ces maladies et pourquoi même ces personnes âgées puisque normalement si la personne est suivie, elle ne doit pas plus présenter ces complications » explique Hamadou TALL le secrétaire général de l'association.
Ces jeunes toubibs veillent donc au grain pour déceler à temps les maladies qui somnolent en chacun, mieux ils veulent rendre accessible les soins à toutes les couches de la population. Ils offrent leur service moyennant la somme de 2000F et les sommes collectées servent à acheter du matériel médical « On a aucun soutien, on a commencé avec les moyens de bord que nous avons : un tensiomètre et notre stéthoscope... même les 2000F fixés en ville ici, il faut dire que c'est un coût vraiment abordable quand on tient compte des réactifs et des bandelettes urinaires qu'on doit acheter. On se rend finalement compte que c'est gratuit » témoigne Daouda TRAORE Président de l'Association.
Les ambitions sont grandes et il faut se battre pour y arriver. Déjà, des employés d'entreprises de la place se font suivre régulièrement. La conquête d'autres institutions et d'autres aires se poursuit « On a remarqué que la population la plus reculée au Burkina n'a pas accès aux médecins. Les gens trainent leurs pathologies à la maison et jusqu'à qu'elles s'aggravent avant d'aller à l'hôpital. L'idée, c'est de toucher toute la population » ajoutera Daouda TRAORE
L'association est en train de tisser lentement mais sûrement sa toile. Elle est déjà présente à Bobo-Dioulasso. Elle compte dans les jours à venir poser ses baluchons à Fada, à Matiacoali ou à Batié, pour peu que les moyens suivent.
Marie Laurentine BAYALA